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Ses derniers mois passés à l’OM
C’est à travers les événements négatifs que tu apprends, que tu réfléchis et que tu te nourris. Je continue d’apprendre. J’étais très mal. Ça se voyait physiquement. Tu es pris dans ta tête, au plus profond de toi. Quand je fais quelque chose, je le fais à fond. C’était pénible, voire violent par moments. Maintenant que j’ai tourné la page, je préfère ne retenir que les grands moments, les titres. Mais il y a eu des choses dures, violentes.
Son explication avec Laurent Blanc qui lui reprocherait d’avoir manigancé son arrivée
Avec Laurent, oui, on s’en est expliqué, on s’est parlé. C’est plus le timing, et notamment le fait que je me libère tardivement qui a fait que. Mais moi, je pensais vraiment qu’il (Laurent Blanc) allait continuer. Les deux actualités se sont entremêlées. C’est tout. […] Ce malentendu m’a touché. J’avais besoin d’un peu de recul, aussi, par rapport à cela. Et j’avais besoin de lui parler. Après, on ne partira peut-être pas en vacances ensemble. […] Mais la chose la plus importante, c’est que je peux me regarder dans la glace. Les circonstances peuvent être troublantes. Mais je n’ai rien calculé. Rien du tout.
Sa nouvelle vie de sélectionneur
Forcément, je suis heureux. Je ne suis pas pris du matin au soir. Quand tu es entraîneur dans un club, c’est 24h/24. Entre ce qu’il s’est passé et ce qui va arriver, tu essais de t’octroyer des coupures, mais elles sont seulement physiques, pas psychologiques. […] Mais ce n’est pas des vacances, c’est un autre rythme. Je ne fais pas que l’entraînement. […] La grosse frustration, c’est après le match. Les joueurs s’envolent tous comme des oiseaux. L’échange est très court. Ils ont des impératifs.
Lloris, capitaine par défaut ?
Hugo est mon capitaine. Il est là, c’est lui, mais… Ce n’est pas que ça peut changer. Mais l’aspect un peu négatif, c’est son poste. Il s’échauffe avant les autres, il est dans une position particulière sur le terrain. Ça le fait, je l’ai choisi aussi en club (ndlr : à Marseille avec Mandanda) mais, dans l’idéal, un joueur de champ, c’est mieux.
Les problèmes de comportements
Aujourd’hui, je ne peux pas dire qu’il ne va rien se passer. Je vais faire en sorte, avec le staff, qu’il ne se passe rien. Mais je ne suis pas à l’abri. C’est pour ça que l’on reste attentif. Il y a un éveil permanent. […] Je fais quoi ? Je prends 23 agneaux, qui disent bien bonjour et jamais un mot plus haut que l’autre ? Il faut une équipe de caractère mais il faut faire en sorte que les joueurs vivent bien ensemble, ça oui. […] Il y a un historique. Et malheureusement pour tous ces joueurs, oui, la moindre petite chose prendra désormais plus d’ampleur.
Ses choix discutés
Le talent (des joueurs sélectionnés), il y est. Après, il y a l’association de qualités. Pour nous, techniciens, la hiérarchie existe. Je ne peux pas oublier ce qui a été réalisé par ceux qui ont joué. Mais la réalité d’aujourd’hui ne sera pas forcément celle de fin janvier, quand je ferai ma liste pour l’Allemagne (le 6 février). S’ils n’ont pas l’exigence de maintenir leur niveau de compétitivité, ce n’est pas parce que je les ai pris au départ que je les emmènerai obligatoirement au bout. […] C’est toujours le même souci. Quand je fais une liste, je sais qu’on va me parler des absents. Ça revient toujours. Je me dis que, au bout d’un moment, vous allez vous lasser (rires).
Evra restera un mal aimé
L’opinion, il l’aura toujours contre lui. Il le sait, je lui ai dit. Il ne pourra rien faire. Il ira au bout de sa carrière avec ça. Lui et les autres (ndlr : qui ont participé à la grève de Knysna lors du Mondial 2010). Je leur ai dit de ne pas se battre contre ça. Mais ne croyez pas : Patrice, je ne lui fais pas de cadeau. […] Comment pourrait-il ne pas souffrir ? On ne peut pas rester détaché. Qui a envie d’être détesté ou de se faire insulter ? Personne. Mais il ne peut pas faire un retour en arrière.
L’objectif pour 2013 : finir devant l’Espagne
Qu’est-ce que je dis depuis le départ ? Je n’ai pas dit cela pour faire plaisir… Oui, il y a cette ambition. […] D’un seul coup, l’opinion publique s’attend à ce que l’on batte l’Espagne ! Bien sûr… La difficulté qui s’ajoute, c’est que ce ne sera pas les face-à-face qui compteront en cas d’égalité mais la différence de buts générale. Ils ont un peu d’avance quand même (+5 contre +3). Mais l’objectif, c’est d’être premiers, d’être devant l’Espagne.