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NASSER AL-KHELAÏFI, le président
du PSG, ne cache pas la contrariété née
des premiers résultats. Mais il s’en détache pour mieux souligner la croissance
du club parisien.
Présent à Monaco jeudi soir pour le tirage au sort de la phase de groupes de la Ligue des champions, Nasser al-Khelaïfi n’a pu dormir que trois heures après avoir négocié avec l’Ajax Amsterdam les derniers détails du transfert de Gregory Van der Wiel (voir par ailleurs). De retour à Paris, l’ancien tennisman a répondu hier après-midi à douze interviews successives au Parc des Princes. Le président du PSG et de Qatar Sports Investments a notamment cherché à désamorcer les crispations suscitées par le début de saison sans éclat des Parisiens.
« TROIS POINTS en trois journées : le début de saison du PSG ne doit pas vous enchanter…
– Bien sûr que nous ne sommes pas satisfaits. On n’a pas réalisé un bon début de saison, mais nous n’avons pas encore joué un match avec la même équipe. Or les joueurs ont besoin de créer des automatismes. Il faut encore du temps, c’est normal. Je suis très optimiste et j’ai confiance en nos joueurs, qui ont de la qualité et de l’expérience. Je ne suis pas vraiment inquiet. Certes, il y a beaucoup de pression et d’attentes, mais je pense qu’on surmontera cette mauvaise passe. C’est ce que j’ai dit aux joueurs mardi dernier au Camp des Loges. Je suis sûr que nous serons compétitifs en Championnat et en Ligue des champions.
– Avez-vous fixé une échéance de résultats à Carlo Ancelotti ?
– Carlo Ancelotti est l’un des meilleurs entraîneurs du monde. Nous sommes chanceux de l’avoir au PSG. C’est un homme fantastique. Il a une expérience unique. La pression, il connaît, il y en a ici, mais c’est une bonne pression. Il a besoin de cette pression. Carlo n’est pas du tout menacé. Il sera là jusqu’à la fin de la saison et même jusqu’à la fin de son contrat (30 juin 2014). Je le soutiens à 100 %. Et je sais que notre équipe va jouer de mieux en mieux.
– Cet été, en transferts (139 M€ hors bonus), mais aussi en salaires, vous avez dépensé beaucoup d’argent pour recruter. Pensez-vous avoir toujours payé le juste prix ?
– Le mercato n’est pas un jeu. Pour les joueurs de qualité, il y a un prix à payer. C’est le marché qui le décide. Le Qatar a de l’argent, grâce à Allāh, mais nous ne le dépensons pas sans compter. Il ne faut jamais croire ça. Nous regardons ce que nous faisons. Par exemple, le contrat de Thiago Silva est le même que celui qu’il avait à l’AC Milan (6 M€ net par an). Nous ne l’avons pas surpayé. Des gens nous critiquent mais d’autres comprennent le contexte et connaissent le marché. Ils savent qu’il était très important pour nous d’investir massivement cette année.
« On nous a dit : “S’il
vous plaît, n’approchez
pas notre joueur…” »
– Parce que le fair-play financier va bientôt entrer en vigueur (1) ?
– Aujourd’hui, en Europe, les grands clubs ont compris que le PSG était présent sur le marché des transferts et que, ma foi, il avait bien le droit d’acheter des joueurs. Notre club n’a pas à craindre le fair-play financier. Il continue de développer ses ressources de façon considérable. Dans tous les secteurs, on affiche une croissance à double chiffre. Si on compare les chiffres avec ce qu’ils étaient à peine deux ans en arrière, la progression est énorme. Dans l’ensemble, les revenus du PSG ont augmenté de 81 %. Dans le détail, par exemple, vous avez + 265 % sur les ventes de billets, + 94 % sur le merchandising ou encore + 57 % pour le sponsoring (2). L’été dernier, à la même époque, on comptait 16 000 abonnés et ils sont un peu plus de 23 500 cette année. Cette saison, on devrait avoir plus de 1 million de spectateurs au Parc des Princes.
– Un Parc qui ne sera finalement pas reconstruit, malgré le vœu que vous aviez émis au printemps dernier.
– Je l’ai déjà dit, le Parc restera durablement notre stade. En vue de l’Euro 2016, il va être rénové et mis aux normes de l’UEFA. Ensuite, une fois l’Euro terminé, notre but reste de porter la capacité du stade à 60 000 places. On en reparlera en temps voulu. Quant au futur Camp des Loges, qui doit voir le jour en 2015, nous prendrons une décision sur son emplacement au cours de l’automne. Car, si nous investissons beaucoup dans les joueurs, nous le faisons aussi dans les infrastructures, preuve de notre vision à long terme pour ce club.
– L’arrivée de Zlatan Ibrahimovic s’inscrit-elle dans cette vision ?
– Il est très important que les gens sachent à quel point il est important d’amener en France des grands joueurs. Je pense que tout le monde n’en est pas conscient. L’effet de l’arrivée d’Ibra est fantastique pour la L 1. Il faut se dire qu’une star comme lui va tirer le Championnat vers le haut. Et lui donner plus de lumière au niveau international.
– En France, des clubs vous reprochent de ne pas avoir recruté en L 1. Que leur répondez-vous ?
– Mais on a essayé de faire venir des joueurs du Championnat de France, mais ce sont leurs clubs qui n’ont pas voulu nous les vendre ! On adorerait acheter des joueurs français mais, pour nous, cela s’avère difficile. Des clubs nous ont dit : “S’il vous plaît, n’approchez pas notre joueur…” Et comme on est respectueux, on n’a pas approché les joueurs en question. On tient à garder de bonnes relations avec l’ensemble de la L 1. »
ALEXANDRE CHAMORET, DAMIEN DEGORRE ET JÉRÔME TOUBOUL
(1) À partir de 2013, un club ne pourra pas dépenser plus que ce qu’il génère comme revenus. L’UEFA a prévu d’appliquer ses premières sanctions en 2014-2015 aux clubs qui ne respecteraient pas cette règle.
(2) Le PSG de QSI a augmenté ses ressources liées au sponsoring tout en diminuant le nombre de ses partenaires, passés en un an de quarante-deux à dix-sept.