foot365 a écrit:Adulé il y a encore quelques semaines, Djibril Cissé a subi contre Monaco la foudre d’un public totalement intransigeant. Sorti de la pelouse sous une terrible bronca, l’Auxerrois a été à deux doigts de péter les plombs à l’issue du match. Guy Roux l’en a empêché.
Le contraste est saisissant. Le 15 février dernier, Auxerre vient de perdre contre Lyon (2-1). Plutôt satisfaits de la prestation de leurs protégés, les supporters de l’AJA accompagnent le retour aux vestiaires des hommes de Guy Roux par des applaudissements. Une heure plus tard, ces mêmes fans les plus fidèles se pressent aux atours du parking des joueurs pour avoir la chance d’apercevoir leur idole : Djibril Cissé. Lorsque celui-ci fait enfin son apparition, il faut une « armée » de maître-chiens pour lui permettre de rejoindre sa grosse cylindrée parmi tous ces nombreux demandeurs d’autographes. « Djib » n’a pas marqué, mais l’ambiance reste au beau fixe.
Changement d’atmosphère dimanche soir, après le match nul concédé face au leader monégasque (0-0). Djibril, en manque de confiance pour n’avoir trouvé qu’une seule fois l’ouverture en l’espace de dix journées, a manqué « l’immanquable » à trois reprises. Le blondinet a la tête des mauvais jours et le public de l’Abbé-Deschamps ne le loupe pas à sa sortie du terrain. Conspué, Cissé, dégage violemment le ballon dans les tribunes, invective le public – bras d’honneur à l’appui – et ne regagne son vestiaire que sous la pression de Guy Roux. Trois quarts d’heure passent, mais la pilule n’est pas digérée. Jugé sur un muret devant le stade, l’entraîneur si emblématique d’Auxerre a à peine le temps de faire ses recommandations aux supporters auxerrois que surgit Djibril Cissé, toujours aussi énervé malgré la douche.
« Sale bâtard ! », « Casse toi », « On n’a pas besoin de toi », les mots lâchés à l’encontre de celui qui a tant rendu de services à Auxerre sont durs, blessants. Face à la rage de Djibril, le service d’ordre (six hommes) est insuffisant. L’Auxerrois, vexé, veut en découdre avec ses détracteurs, mais Guy Roux, accouru, aussi vite qu’il a pu, empêche son joueur de franchir les limites. Roux fait fermer les barrière du stade et s’assure que le futur avant-centre de Liverpool regagne bien « sa Batmobile ». Justifiant une nouvelle fois son statut de « père », le coach de l’AJA a évité le pire. Cissé, qui continuera de ruminer encore quelques minutes dans sa voiture avant de prendre la direction de son domicile, n’aura finalement à se reprocher que d’avoir répondu aux provocations de ces stupides individus à la mémoire courte par quelques noms d’oiseaux bien choisis. « Ne sois pas aussi bête qu’eux, Djibril ! » lancera plusieurs fois un jeune – et, lui, vrai – supporter d’Auxerre à l’intention de sa Fashion Victim d’idole. Si la valeur n’attend pas le nombre des années, l’intelligence, apparemment, non plus.
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