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L’OM a trouvé la marche avant
Très laborieux dans le jeu en début de saison, les Marseillais ont retrouvé
des couleurs en attaque.
MARSEILLE –
de notre envoyée spéciale
ON NE SAIT PAS si ce sont les premiers frimas de l’hiver qui les ont réveillés ou si le regain n’a rien à voir avec la météo. Mais depuis plusieurs semaines, vraiment, les Marseillais ont une autre allure à l’approche du camp adverse et proposent un spectacle jusqu’ici plutôt rare, cette saison : du rythme, des enchaînements, des passes et même des buts. Les résultats suivent (sept victoires et un nul sur les huit derniers matches), le moral est revenu et, à l’heure d’affronter Lille et son alléchant jeu offensif, l’OM semble assez armé pour supporter la comparaison.
Ça n’était pas gagné, pourtant, en ce mois de janvier redouté pour ses départs attendus à la CAN. André Ayew n’est plus là pour occuper le couloir gauche, son frère Jordan l’a finalement suivi, pendant qu’André-Pierre Gignac soigne toujours ses adducteurs. Alors, Didier Deschamps devra encore s’appuyer sur Morgan Amalfitano, Mathieu Valbuena et Loïc Rémy. Ça tombe bien, ils sont plutôt en forme.
Ils sont les premiers à le reconnaître : on s’est longtemps ennuyés, cet automne, devant les matches de l’OM. « On a raté notre début de saison, et pas seulement dans les résultats, mais aussi dans le contenu, explique Valbuena. On avait du mal à se trouver. Aujourd’hui, on a simplifié notre jeu, moi le premier. » « Dans l’état d’esprit, ç’a changé du tout au tout, lui fait écho Amalfitano. On joue les uns pour les autres, et ça fait la différence. »
Les automatismes ont suivi, en même temps que la montée en puissance des individualités : à droite, Azpilicueta et Amalfitano se trouvent de mieux en mieux, devant, Valbuena et Rémy s’entendent toujours aussi bien. L’enchaînement des matches a aidé, la confiance aussi. Valbuena situe le déclic à « la victoire contre le PSG (3-0, le 27 novembre) qui nous a donné de l’assurance. La qualification en C 1 (3-2, à Dortmund, le 6 décembre) nous a fait du bien aussi ».
Les chiffres résument bien le renouveau offensif. Avant sa victoire face à Paris, l’OM marquait un peu plus d’un but par match (25 buts en 20 matches, soit une moyenne de 1,2) ; depuis, il a plus que doublé la cadence (21 buts en 8 matches, moyenne de 2,6). Évidemment, les larges victoires en Coupes face au Red Star (5-0, samedi dernier) et Caen (3-0, mardi) dessinent des statistiques en trompe l’œil, à confirmer face à une opposition plus musclée. Puisque l’OM est qualifié pour les deux Coupes, la fin du mois sera chargée et la marge étroite, même si la grande carcasse de Brandao pourra rendre des services. Ce soir, le Brésilien sera dans le groupe et, dans les semaines qui viennent, il apportera une solution pour épauler Rémy.
En attendant, Deschamps ne fait pas la fine bouche : « Sur les deux derniers matches, on a fait de très bonnes choses en termes de maîtrise, de qualité technique. C’est davantage en rapport avec notre potentiel. Je le voyais depuis longtemps à l’entraînement, et là je l’ai vu en match. » Il lui reste, encore, à le voir dans une affiche de L 1.
MÉLISANDE GOMEZ