Ca, c'est Marseille !
Inexplicable. Si l'on se référait aux deux dernières prestations de l'OM et du PSG, on pouvait s'attendre à un match assez pauvre, à une courte victoire de l'un des deux ou à un match nul. Mais certainement pas à une victoire marseillaise aussi large. Un succès qui porte la patte de Deschamps. L'entraîneur marseillais a fait un vrai choix : celui de proposer aux Parisiens un combat. Un défi athlétique.
Dans ce domaine, il est clair que les Olympiens n'ont rien à envier à personne, surtout avec un axe défensif constitué de Diawara, N'Koulou, Diarra et M'Bia ! Mais l'OM y a ajouté une volonté permanente de harceler le PSG dans son propre camp, à l'image du deuxième but où les Marseillais, qui menaient pourtant 1-0 à ce moment-là, sont cinq dans la moitié de terrain parisienne. A la mi-temps, le bilan pouvait se résumer au but de Rémy et au poteau de Sissoko.
Mais on sentait aussi des Phocéens denses et déterminés et des Parisiens apathiques et empruntés. Le phénomène n'a fait que s'amplifier tout au long de la seconde période, avec un PSG au-delà du cataclysmique. Il faut dire que les choix de Kombouaré ont un peu confiné au suicide. Faire sortir Gameiro en pensant que ce serait celui qui gueulerait le moins (ce qui n'a pas été le cas) et faire entrer Ceara à la place de Jallet, on ne peut pas appeler ça un coaching judicieux.
Et le plus terrible dans tout ça c'est que, des joueurs à l'entraîneur en passant par le directeur sportif, tous les Parisiens qui se sont exprimés après le match ont trouvé que Paris s'était créé des occasions. Mais oh, les gars : on a vu le même match ? Pas un seul tir cadré de toute la rencontre ! L'OM a surclassé l'ancien leader dans tous les domaines : technique, tactique, physique, dans l'envie, l'intelligence, tout !
Pastore sait-il jouer au foot ?
J'ai notamment beaucoup aimé le côté droit olympien, Azpi et Amalfitano ayant assuré un gros boulot tant offensif en apportant le danger (un but et une "passe dé" pour l'ancien Lorientais, une "passe dé" pour l'Espagnol) que défensif en muselant Nene. L'OM a fait un match intelligent, physique sans doute mais sans qu'on puisse y déceler le moindre excès (excepté peut-être Jordan Ayew, qui a beaucoup de qualités mais qui va devoir se calmer car il a souvent tendance à mettre le feu aux poudres).
Non, cette victoire est incontestable et découle de ce qui est sans doute le meilleur match marseillais depuis le début de la saison. Quatre jours après le pire, bizarrement. Et justement, ce n'est pas bon signe pour ceux qui ont perdu mercredi face à l'Olympiakos. En revanche, des joueurs comme M'Bia, Amalfitano, Morel et Azpilicueta ont incontestablement marqué des points. Du coup, le "cas Gignac", épineux avant le coup d'envoi, est passé au rang de péripétie sans importance.
Côté parisien, on pensait que le club de la capitale traverserait le mois de novembre sans crise cette saison. Eh bien, Paris réussit quand même à s'en créer une petite. Mais au-delà de l'anecdote, le plus inquiétant reste l'absence totale de fond de jeu, symbolisée par un Pastore totalement à la ramasse. L'Argentin a bien fait de nous montrer de belles choses à son arrivée parce que depuis, c'est à se demander s'il sait jouer au foot.
Et puis le pompon ce soir, c'est Lugano. Alors il paraît qu'il a fait une grande carrière avec la Celeste. Moi je veux bien, mais pour un défenseur la période d'acclimatation est tout de même moins longue que pour un joueur offensif. Sur le premier but, ce qu'on lui demande c'est d'aller au duel aérien avec Rémy, pas de monter sur Lucho. Et sur le deuxième, il court à côté d'Amalfitano sans même chercher à boucher l'angle. Ahurissant...