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Fin de rencontre houleuse dans les entrailles du Stade Vélodrome. Les cris stridents de Didier Deschamps ne peuvent échapper aux oreilles indiscrètes. Furieux, le coach de l’OM ne décolère pas devant l’erreur de son défenseur, César Azpilicueta, qui a amené le seul but d’Arsenal dans le temps additionnel (0-1). A tel point qu’il faudra de longues minutes au technicien avant de retrouver son calme… olympien. Seul dans son bureau, « DD » a besoin de s’apaiser avant de quitter un Vélodrome qui gronde encore. Ce qu’il fera, de façon précipitée, peu après 23h30. Presque deux heures plus tard, le président Vincent Labrune et le fidèle adjoint de Deschamps, Guy Stephan, l’imiteront. Comme un symbole du malaise latent qui règne à l’Olympique de Marseille alors que certains supporters du Virage Nord ont réclamé, quelques heures plus tôt durant la rencontre, le retour d’Eric Gerets.
Selon nos informations, il y a bel et bien une fracture entre l’entraîneur phocéen et certains membres de son effectif. Charles Kaboré est l’un d’entre eux. Très peu aligné depuis le début de la saison, le Burkinabé ne comprend pas les choix de son coach qui préfère faire confiance à des joueurs hors de forme, comme Alou Diarra ou Lucho. Il y a également de la friture sur la ligne entre Benoît Cheyrou et le Basque. C’est un secret de polichinelle, l’ancien Auxerrois, plutôt calme et professionnel, n’a pas beaucoup d’estime pour son entraîneur. Même constat pour son copain André-Pierre Gignac, qui n’a toujours pas digéré son vrai-faux départ le dernier jour du mercato. Jordan Ayew est également concerné. Depuis plusieurs jours, le jeune attaquant Ghanéen est dans le viseur de « DD » après ses ternes performances et ses trop nombreux gestes d’humeur.
Deschamps : « Il y a toujours trois-quatre joueurs qui posent problème »
Autre cas, celui de Morgan Amalfitano. Souvent sur le banc, l’ancien Lorientais n'apprécie guère le fonds de jeu proposé par Deschamps. « Avant d’être entraîneur, j’ai été un joueur, déclarait Didier Deschamps, dimanche dernier sur France 3. Dans un groupe, il y a toujours trois-quatre joueurs qui posent problème. Quand les résultats sont là, ils ne peuvent rien dire. Mais quand ça ne va pas, la caisse de résonnance est forcément plus importante ».
Ces différents problèmes internes ont de quoi inquiéter, car ils sont récurrents. La semaine passée, des témoins racontent qu’une partie de groupe olympien n’a, par exemple, pas apprécié l’attitude de leur entraîneur lors de la mise au point effectuée par Margarita Louis-Dreyfus. Selon plusieurs sources, l’entraîneur phocéen se serait placé à côté de l'actionnaire majoritaire du club, au lieu de rester positionné à proximité de ses troupes. Comme si le discours était uniquement adressé à ses joueurs et pas à son encontre…
Pour autant, Didier Deschamps -même s’il est contesté par une partie des supporters (voir encadré ci-dessous)- garde la confiance de Margarita Louis-Dreyfus et de Vincent Labrune. Le président de l’OM confie d'ailleurs en privé qu’il est surtout agacé par le comportement de certains joueurs. Plus que par les choix de son entraîneur. Deschamps, « impliqué dans tous les titres depuis 20 ans, dixit Vincent Labrune », n’est donc pas sur la sellette. La question centrale est plus de savoir si ce début d'isolement et d’agacement pourraient pousser Deschamps à jeter, un jour, l'éponge. Difficile d'y répondre pour l’instant, à moins qu’un nouveau revers face à Ajaccio, samedi, ne fasse imploser le vestiaire phocéen.