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Flys, Raymond, c'est Raphaël Raymond, le mec qui a rédigé l'article.
Spoiler: montrerEt si l'OM changeait de main ?
Marseille est l'objet d'un intérêt d'un prince saoudien qui ambitionne de concurrencer le PSG. Mais Margarita Louis-Dreyfus est-elle prête à vendre ?
SPECTATEUR FRUSTRÉ de la montée en puissance d'un PSG vitaminé depuis 2011 par les millions qatariens, Marseille peut-il être amené à nourrir d'autres ambitions dans les prochains mois ? Si ce qui se murmure avec insistance dans les c oulisses prend corps, l'OM pourrait, plus rapidement que ses supporters ne le supposent, avoir les moyens de contester l'écrasante suprématie parisienne. Et pas seulement grâce au savoir-faire de l'icône locale, Marcelo Bielsa. Ces dernières semaines, l'hypothèse d'un rachat du club neuf fois champion de France a repris de l'épaisseur. Un habitué de l'univers du foot français peaufine actuellement un dossier ambitieux. Il espère le boucler avec un atout de poids, celui de la trente-cinquième fortune mondiale (*), le prince Al-Walid Bin Talal Bin Abdelaziz Al-Saoud.
Dans le courant du mois d'avril, des membres de son cercle rapproché avaient été aperçus à Marseille. L'un d'eux s'était épanché sur un éventuel rachat de l'OM. La confidence était arrivée jusqu'aux oreilles d'un enquêteur de la Direction générale des finances publiques basé dans la région, sans qu'il soit possible, à l'époque, de la vérifier. Quelques semaines auparavant, la possible prise de contrôle par le prince saoudien avait également alimenté la campagne pour les élections municipales. Patrick Menucci, le candidat socialiste, militait d'ailleurs pour une vente couplée du club et du stade, de façon à alléger les finances locales du coûteux loyer garanti au constructeur et gestionnaire du nouveau Vélodrome, la société Arema. « Nous n'avions pas eu de contacts directs mais des sources très fiables m'avaient fait part d'un acheteur potentiel en Arabie saoudite. Pour moi, c'était la piste la plus crédible pour le rachat de l'OM » , nous certifiait Menucci, il y a quelqu es semaines.
Du côté d'Arema, qui lorgne actuellement vers les États-Unis pour trouver un sponsor susceptible d'apposer son nom à côté de celui du Vélodrome dans le cadre d'un contrat de naming, personne n'a entendu parler d'un rapprochement avec Al-Walid. Plusieurs réunions se sont déjà tenues entre les acteurs du dossier. Selon nos informations, Vincent Labrune a été sondé. Après avoir opposé une fin de non-recevoir à une vente, l'actuel président de l'OM, que nous avons tenté de joindre, hier, sans succès, serait désormais un peu moins fermé à la discussion.
L'OM VAUDRAIT ENTRE 100 ET 150 M€
Tout dépend, en réalité, de la volonté de son actionnaire, Margarita Louis-Dreyfus. Le 19 mars dernier, quatre jours avant le 1er tour des municipales, et alors que Labrune s'était clairement affiché durant la campagne au côté de Jean-Claude Gaudin, le maire UMP réélu, MLD avait affirmé sur le site du club : « Aujourd'hui, il n'existe aucun candidat crédible capable de s'engager à la hauteur de nos concurrents. Et je ne céderai pas le club à quelqu'un qui fait des promesses qu'il ne puisse pas tenir. Ce serait un coup fatal porté au club et j'aime trop l'Olympique de Marseille pour m'en désengager en mettant son avenir en péril… »
Près de huit mois plus tard, alors qu'Al-Walid peut apparaître dans le paysage, son avis peut-il avoir évolué ? Cet été, elle a encore dû injecter environ 20 M€ pour équilibrer les comptes alors qu'elle prône l'autofinancement. Et un climat serein, ce qui n'a pas exactement été le cas cette semaine avec les placements en garde à vue de Labrune et de son directeur général, Philippe Pérez.
La cession de l'OM est évaluée entre 100 et 150 M€. En 2011, Qatar Sports Investments avait acheté le PSG pour environ 70 M€. Mais ce tarif indicatif ne s'apparente pas vraiment à un obstacle majeur, vu la surface financière d'Al-Walid. Ce qui pourrait le refroidir, c'est justement l'actualité marseillaise. Envisager une cohabitation avec le milieu mafieux, il y a plus excitant pour un investisseur. Comme par tager la gestion de la billeterie avec les associations de supporters. Avec le fair-play financier de l'UEFA et les limites qu'il impose sur le marché des transferts, un portefeuille épais ne suffit plus pour faire rebondir un club sur le toit de l'Europe. À l'OM, le chantier demeure immense.
RAPHAËL RAYMOND
L'ombre d'Al Wahid
Le nom du richissime prince saoudien, très attaché au sud de la France et à Marseille, revient toujours lorsque est évoqué un possible rachat de l'OM.
SON OMBRE plane sur Marseille depuis que Patrick Menucci, le candidat socialiste, a évoqué, lors de la campagne pour les municipales de mars, un possible rachat du club par de riches investisseurs du Moyen-Orien t. S'il aime skier l'hiver à Courchevel entouré de ses gardes du corps, l'histoire de sa famille est liée au sud de la France et à la cité phocéenne : chaque été depuis plus de vingt ans, il admire Cannes et les rivages français de la Méditerranée depuis son yacht de 86 mètres. En 1993, son fils, victime d'un grave accident de jet-ski sur la Côte d'Azur, a été sauvé de la paralysie par les équipes de l'hôpital de la Timone à Marseille. Cet épisode expliquerait son attachement à la deuxième ville de France. S'il se confirmait par le rachat du club, l'OM aurait assurément les moyens de ses ambitions. Petit-fils du roi Ibn Saoud, unificateur de l'Arabie saoudite actuelle en 1932, le prince Al-Walid Bin Talal Bin Abdelaziz Al Saoud (59 ans) est un des hommes les plus puissants de la planète. Et il a visiblement envie que ça se sache : en juin 2013, il a porté plainte contre Forbes qui évaluait sa fortune à vingt milliards de dollars (16 milliards d'euros). Al-Walid estimait que le magazine économique américain l'avait sous-évaluée de presque 50 % (*) !
iL CONSTRUIT LA PLUS HAUTE TOUR DU MONDE
Cette querelle ne change rien à la réussite exceptionnelle, dans le monde des affaires, de celui qui est devenu propriéta ire de l'hôtel George V à Paris en 1997 pour la modique somme de 150 millions d'euros, qui possède, à travers Kingdom Holding Company, des participations dans de très nombreux palaces du monde entier, mais aussi dans de très nombreuses compagnies américaines ou internationales telles que la banque Citigroup – qu'il a sauvée de la banqueroute en 1991 en injectant 475 M€ –, Apple ou Euro Disney, dont il possède 10 % des actions. L'été dernier à Djeddah (Arabie saoudite), Al-Walid a posé la première pierre de ce qui sera la plus haute tour du monde. La Kingdom Tower culminera à 1 001 m et le prince n'a eu besoin de personne pour boucler son financement (970 millions d'euros). Autant dire que s'il voulait s'offrir l'OM, ce ne serait vraiment pas un problème pour celui qui a le choix, pour se déplacer, entre deux Boeing et un Airbus.
On prête par ailleurs au prince Al-Walid l'envie de concurrencer Qatar Sports Investments, le propriétaire du PSG. Et, en France, les puissants se disputent sa compagnie. Fait commandeur de la Légion d'honneur par le président Jacques Chirac en 2006, il a également eu droit à un accueil en grande pompe par Nicolas Sarkozy en 2008.