Information
Anigo, la phrase de trop ?
Dans le livre « Histoire secrète de l’OM »*, à paraître jeudi, José Anigo est accusé d’avoir prononcé des mots terribles à l’encontre de l’ancien propriétaire Robert Louis-Dreyfus, décédé le 4 juillet 2009. Des propos que le directeur sportif marseillais nie farouchement.
17 juin 2009. De retour de Zurich, Pape Diouf vient de comprendre, face à un Robert Louis-Dreyfus mourant, que son aventure à la présidence de l’Olympique de Marseille est en train de prendre fin. L’ancien journaliste réunit alors José Anigo (directeur sportif), Julien Fournier (secrétaire général) et Nathalie Paoli (directrice de la communication) dans son bureau de la Commanderie. Selon au moins l'un des trois témoins de cette scène, rencontré par David Garcia lors de son enquête, José Anigo aurait alors lancé à Diouf : « Pape, il faut faire cracher le cancéreux. Tu prends 12 millions d'euros et avec Julien, on prend 3 millions chacun (en indemnités de licenciement, ndlr). »
La suite de l’ouvrage se veut alors ironique, racontant la peine affichée par José Anigo au lendemain du décès de « RLD », le 4 juillet de la même année, et la volte-face du directeur sportif de l’OM, qui décidera finalement de rester au club alors qu’il s’était promis de rester solidaire de Pape Diouf. José Anigo a-t-il vraiment prononcé cette phrase choquante ? Qui a ressorti ces éventuels vieux démons des tiroirs et dans quel but ?
Joint par RMC Sport, José Anigo nie avoir tenu de tels propos. Son avocat, Me Emmanuel Molina, a fait parvenir à RMC Sport le communiqué suivant : « José Anigo dément formellement et catégoriquement avoir jamais tenu de tels propos (…) qui portent scandaleusement atteinte à la mémoire de Robert Louis-Dreyfus et au respect que Monsieur Anigo lui a toujours témoigné. »
Labrune : « Ces règlements de compte sortent du caniveau »
Le directeur sportif de l'OM, en vacances ces jours-ci au Maroc avec ses proches et… Christophe Bouchet, autre ancien président marseillais, y voit un énième règlement de comptes, orchestré par le clan Pape Diouf. Ce dernier promet pourtant à ses proches qu’il n’est pas à l’origine de ces fuites, qu’il considère même comme « un coup bas », « une phrase malheureuse, prononcée dans un cadre privé… ». Diouf pourrait rétorquer, par exemple, qu'il n'a jamais mis sur la place publique certains SMS de la même époque, dans lesquels José Anigo s’en prend en des termes peu flatteurs à… Vincent Labrune, l’actuel patron de l’OM.
Dans l’œil du cyclone cette saison, après l'affaire des écoutes téléphoniques, José Anigo se dit « abattu » en privé. Il réglera ses comptes en fin de saison et promet qu'il « attaquera en justice quiconque relaiera de tels propos ». David Garcia affirme de son côté avoir tenté d’entrer en contact à plusieurs reprises avec lui pendant son enquête. Selon nos informations, l’auteur du livre a même envoyé une lettre recommandée avec accusé de réception, contenant une multitude de questions, au domicile de José Anigo. L’épouse du directeur sportif de l’OM s’est ainsi présentée à La Poste pour récupérer ce que son mari décrit « comme un véritable interrogatoire ». Ce courrier, envoyé très tardivement, le 20 mars, sera directement mis dans les mains de son avocat.
Plus que jamais en route vers la Ligue des champions, le club olympien dénonce de son côté une cabale contre l’OM et son directeur sportif. Joint par RMC Sport, Vincent Labrune assure que le club ne réagira pas à « ces ragots invérifiables, ces règlements de compte qui sortent du caniveau, ces calomnies. Qu'on nous foute la paix ! Pour moi, il est impossible que José ait dit cela. » Parole contre parole. Et une vraie question au milieu : comment réagira la propriétaire Margarita Louis-Dreyfus face à cette nouvelle et consternante polémique ?