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Marseille : Le « club de cœur » d'Air Bel, c’est l’OM… Mais les contrats, c’est avec Montpellier
Les négociations entre le club formateur d’Air Bel et l’Olympique de Marseille ont échoué : selon les informations de « 20 Minutes », le club de la Pomme va rester le partenaire de Montpellier.
Le problème n’est pas financier. Il s’agit plutôt d’une divergence de stratégie… et d’un souci de personnes.
Les petits princes d’Air Bel sont convoités. Cet été, l’OM a essayé de faire de cet excellent club formateur un partenaire. Mais le SC Air Bel n’intégrera pas « l’OM Next Generation Project » : selon nos informations, le club amateur va prolonger dans les prochains jours la convention qui le lie à Montpellier depuis 2017. Le rapprochement entre Air Bel et l’OM, évoqué cet été par plusieurs médias, « a finalement bien reculé », comme le dit joliment un dirigeant. Et c’est Montpellier, adversaire de l’OM ce samedi en Ligue 1, qui va bénéficier de ce refroidissement soudain.
« C’est très positif, c’est une fierté de garder ce partenariat, souffle Jean-Michel Fouché, recruteur pour Montpellier en PACA. D’autant que l’OM a un nouveau directeur de centre [Nasser Larguet], un grand monsieur qui va nous poser beaucoup de problèmes ! » Sachant que le « grand monsieur » est arrivé en juin… Comment Marseille a pu louper cette négociation ?
« L’OM, c’est notre club de cœur »
« L’OM, c’est notre club de cœur, mais le projet de Montpellier est le meilleur », assure Chaïb Draoui, ex-président et toujours dirigeant d’Air Bel. Financièrement, les deux propositions étaient très proches. L’OM a – enfin – accepté de faire du cas par cas et d’adapter ses subventions au niveau des clubs partenaires. « L’OM proposait 15.000 euros par an, avec des formations pour les éducateurs et de nombreuses autres choses. C’est comparable à l’offre de Montpellier, qui a tout de même augmenté de 50 % la somme par rapport au contrat précédent », dévoile Chaïb Draoui. La subvention fixe serait donc à peu près la même. Pas les indemnités de formation : selon certaines sources, Montpellier serait bien plus généreux quand un jeune d’Air Bel signe un contrat stagiaire.
C’est plutôt fréquent : onze d’entre eux ont rejoint l’Hérault en cinq ans. Le partenariat n’a pourtant rien de contraignant : c’est une simple « priorité » qui est accordée à Montpellier et les parents d’un jeune prometteur peuvent au final l’envoyer où ils veulent. « Mais je préférerais toujours Montpellier à un autre club, surtout à l’OM, lâche Marie-Pierre, maman d’un U15. Je suis supportrice de Marseille mais leur centre de formation a mauvaise réputation, avec beaucoup de passe-droits et peu de place pour les jeunes dans le groupe pro ! »
Une piètre image qui fait sourire Robert Nouzaret, responsable du recrutement au MHSC :
Je pense précisément que si Air Bel n’a pas signé avec l’OM, c’est en grande partie la faute de Marseille ! L’OM, pendant longtemps, ne s’est pas intéressé aux clubs marseillais et leur philosophie n’était pas de donner leur chance aux jeunes. Alors les gens n’ont plus confiance… La politique du club vis-à-vis de la formation a changé avec le nouveau propriétaire, mais les autres clubs ont pris de l’avance entre-temps. »
Comme souvent dans le monde du foot, tout n’est pas qu’une histoire de philosophie. Il est aussi questions de conflits personnels, de mauvais coups et de rancœurs tenaces. « Une rivalité a grandi entre Air Bel et les mecs du recrutement de l’OM, confie une source proche du club de la Pomme. Les dirigeants d’Air Bel ont un profond dégoût pour plusieurs salariés de l’OM. Tant que ces gars seront en charge du recrutement, c’est mort, Air Bel ne signera jamais à l’OM. » A l’origine de ce « dégoût » ? Des émissaires de l’OM auraient approché des jeunes d’Air Bel directement, sans prévenir leur directeur sportif. Classique dans le foot, mais peu élégant.
Chaïb Draoui assure aussi qu’à La Commanderie, « des jaloux dénigrent Air Bel de façon scandaleuse. » « On a de bonnes relations avec Air Bel », rétorque-t-on à l’OM, où personne n’a voulu répondre à nos questions précises sur l’échec de ces négociations. Preuve que le sujet est sensible ? « Le fait d’avoir raté Air Bel prouve surtout que leurs partenariats, ce n’est que de la com’, persifle un autre recruteur, qui bosse dans la région. Leur "Next Generation Project" est tout bidon. A part faire des barbecues dans les quartiers, concrètement, c’est nul ! » Surtout si, à la fin, c’est Montpellier qui tire les marrons du feu.