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Une page se tourne au centre de formation de l'OM. Trois ans après sa nomination à la tête de la pouponnière olympienne, Jean-Luc Cassini est remplacé par Nasser Larguet (lire notre édition de samedi). L'ex-DTN du Maroc doit rencontrer tous les entraîneurs qui ont été conservés et qui vont prolonger dans les jours à venir. Parmi eux, Éric Berberian, Olivier Jannuzzi et Jacques Abardonado. Philippe Cuervo, lui, s'interroge toujours. Tous sont dans l'attente du nouvel organigramme et des nominations des coaches de l'équipe réserve et des U19 Nationaux. Autant de préoccupations que n'a plus Jean-Luc Cassini. Celui qui a été entraîneur des U19 puis responsable de la préformation et directeur du centre de formation a accepté de revenir sur ses sept années passées à l'OM. Même s'il est possible qu'il ne quitte pas complètement le club...
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Quel bilan faites-vous de votre passage à l'OM ?
Jean-Luc Cassini : J'ai tout vécu en sept ans. Des moments tristes, avec les relégations de certaines équipes, mais aussi des moments forts, avec une demi-finale de NextGen Series (un tournoi européen qui a devancé la Youth League. En 2012, les Olympiens avaient perdu 2-0 face à l'Inter Milan en demi-finale, après avoir notamment battu Barcelone en phase de poules, ndlr), une finale de coupe Gambardella (perdue aux tirs au but face à Montpellier en 2017, ndlr) et beaucoup de jeunes joueurs qui ont signé pro au club également (Baptiste Aloé, Gaël Andonian, Boubacar Kamara, Maxime Lopez, Christopher Rocchia, Stéphane Sparagna, etc...) C'est quand même ça le but final et je pense que le centre de formation a progressé, même si peu de personnes voient le travail réalisé.
C'est-à-dire ?
Jean-Luc Cassini : La construction de l'OM Campus, la remise à niveau des terrains de La Commanderie, la scolarité qui a progressé, les diplômes passés par les éducateurs... Tout ça, le grand public ne le voit pas. On est jugé uniquement sur les résultats sportifs, mais le contexte était difficile, avec notamment deux changements de direction à la tête du club. Quand on est au centre de formation, ce n'est jamais évident. Il ne faut pas oublier que j'ai connu en tant que président, Vincent Labrune, Giovanni Ciccolunghi et la direction actuelle.
Que retenez-vous de ces sept ans ?
Jean-Luc Cassini : Le rapport avec les enfants. J'ai toujours été bienveillant avec eux, j'ai essayé d'apporter ce côté humain qui se perd parfois dans les centres de formation. Cela a été une expérience enrichissante. J'ai connu des gens formidables, d'autres détestables. Je sais qui sont les personnes sur lesquelles je peux compter et avec lesquelles je vais rester en contact. J'ai eu l'honneur de diriger le centre de formation de l'OM. Je suis marseillais, je ne dois rien à personne et tout ça est plutôt positif.
Que vous a dit Jacques-Henri Eyraud lors de votre dernier entretien ?
Jean-Luc Cassini : On a eu une longue discussion de deux heures. Il m'a dit que j'étais quelqu'un de loyal, de sincère et un gros travailleur. Il y a eu de bonnes choses de faites, d'autres moins bonnes. Mais on a bâti quelque chose. Ce qui arrive était prévisible. C'est normal. Dans la stratégie du club, on voit tout de suite le rapprochement entre le nouveau directeur (Nasser Larguet) et le continent africain.
Comment expliquez-vous, alors, toutes les critiques faites au sujet du centre de formation de l'OM ?
Jean-Luc Cassini : Ceux qui critiquent sont ceux qui aimeraient être à l'OM, mais qui n'ont pas les capacités intellectuelles ou les compétences pour cela. Je sais qu'on a fait du bon boulot, qu'on a de bons éducateurs. Les classements, on s'en fout (sic), ce n'est pas la priorité.
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"Il faut d'abord être les patrons sur Marseille"
Pensez-vous que vos rapports tendus avec David Le Frapper vous ont coûté vos postes à tous les deux ?
Jean-Luc Cassini : Je ne pense pas que ce soit la raison. On avait des divergences de points de vue, mais c'était difficile de bosser avec des contrats d'un an. Je peux comprendre qu'à un moment donné, chacun joue sa carte personnelle plutôt que la carte du club. C'est humain. Je peux le comprendre, même si je ne suis pas d'accord. On n'a jamais été dans le confort. Ça a toujours été du court terme et c'est difficile de travailler dans ces conditions.
Comment envisagez-vous votre avenir ?
Jean-Luc Cassini : Je ne sais pas. Il y a peut-être une porte qui va s'ouvrir à la préformation et le poste pourrait m'intéresser. C'est bien beau de parler d'ouverture sur le continent africain, mais il faut d'abord être les patrons sur Marseille, comme Lyon est le boss sur sa région. J'ai un projet en tête, sur lequel j'ai bossé et en étant marseillais, en connaissant tous les clubs et tous les problèmes sociétaux, je pense que je suis capable d'occuper ce poste. Ça me plairait. Après, si on n'a pas besoin de moi, je verrai bien... La direction aurait pu nous prévenir avant. C'est ce que j'ai dit au président. Je pense que le club savait où il allait et un peu plus de respect aurait été mérité. Là, c'est difficile de se retourner maintenant. Andoni (Zubizarreta) m'avait dit d'être pro jusqu'au bout. C'est ce que j'ai fait.