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CENTRE DE FORMATION; Isaac Lihadji, un joyau à polir; Alors qu'il attise les convoitises des meilleurs clubs européens et que l'OMveut en faire un futur grand, le jeune milieu offensif marseillais va disputer l'Euro U17 avec l'équipe de France et affronte l'Angleterre aujourd'hui. Coup de projecteur
Une simple photo publiée sur Snapchat a provoqué un léger vent de panique chez les plus fadas des supporters olympiens. C'était le 22 avril dernier, en soirée. Le cliché en question ? On y voit Isaac Lihadji aux côtés de Naouir Ahamada, un jeune milieu de terrain marseillais formé au SC Air Bel puis à Istres et aujourd'hui à la Juventus, maillot bianconero sur les épaules. Immédiatement, la toile s'est enflammée : "Si Isaac Lihadji, probablement la plus grande promesse du CDF (centre de formation, ndlr) ne signe pas professionnel à l'OM, le projet n'aurait vraiment plus de sens. J'espère que c'est "juste" un geste maladroit du joueur. Sinon JHE (Jacques-Henri Eyraud) perdrait le peu de crédibilité qu'il lui reste", gazouillait l'un d'entre eux. Une agitation excessive et inutile, puisque quelques heures plus tard, l'explication était connue : Lihadji avait simplement rendu visite à son ami, à Turin.
Mais cet emballement soudain sur les réseaux sociaux n'a fait que confirmer une chose : Isaac Lihadji est le futur grand espoir de l'OM. Et ce n'est pas un hasard si les plus grands clubs européens (Barcelone, Juventus, Inter et Milan AC, Manchester United...) ont envoyé des émissaires pour l'observer cette saison.
Un talent précoce
Un attrait qui ne devrait pas s'atténuer dans les semaines à venir, d'autant plus que le Marseillais, biberonné au FC Septèmes avant de rejoindre l'OM en U13, a été sélectionné avec l'équipe de France U17 pour disputer l'Euro, en Irlande (d'aujourd'hui jusqu'au 19 mai). Ce soir, il devrait d'ailleurs débuter face à l'Angleterre et sera un atout de poids pour les Bleuets face à la Suède, lundi, et les Pays-Bas jeudi, les deux autres adversaires des protégés de Jean-Claude Giuntini dans cette phase de poules.
Depuis le début de la saison, les performances d'Isaac Lihadji sont scrutées avec attention. Outre les agents désireux de gérer ses intérêts - après de longs mois de réflexion, son entourage s'est finalement attaché les services de Moussa Sissoko (un homonyme du joueur de Tottenham), qui s'occupe également de la carrière d'un certain Ousmane Dembélé - et les scouts des différents clubs, Jacques-Henri Eyraud et Andoni Zubizarreta ont tenu à voir à l'oeuvre le jeune milieu offensif de 17 ans.
Il est vrai que son cas a longtemps divisé cette saison à l'OM. Sous contrat aspirant jusqu'en 2020, Lihadji a effectué toute la première partie de championnat avec les U17 Nationaux, avant de basculer en U19 au mois de décembre. Pourtant, David Le Frapper, le coach de la réserve, a souvent voulu le faire évoluer en National 2, mais il s'est heurté à la volonté de Jean-Luc Cassini, le directeur du centre de formation olympien, de protéger le joueur et de lui faire franchir les paliers progressivement. "Les deux positions se comprennent et au final, les deux ont sans doute raison", estime une huile de La Commanderie.
Il faut dire que Lihadji est habitué à brûler les étapes. La première fois que son nom nous a été soufflé à l'oreille, c'était en juin 2013. Il n'avait alors que 12 ans, jouait au FC Septèmes et venait de réaliser son rêve : effectuer un essai de trois jours au FC Barcelone, sur les terrains de La Masia. Un essai resté sans suite en raison de son jeune âge à l'époque, mais aussi, et surtout, d'une fracture du tibia, survenue lors d'une rencontre contre le Burel FC.
"C'était déjà un petit très discipliné et très à l'écoute, assure Salah Nasri, le président du club septémois. Il a mis du temps à récupérer de sa blessure et à s'adapter à l'OM car le niveau était plus élevé. Mais ensuite, il a progressé de manière fulgurante." Confirmant ainsi les promesses entrevues dès son plus âge. "C'est un joueur naturellement doué, que j'aime beaucoup, souligne Robert Nazarétian, le vice-président de l'Association OM et bras droit de "JHE" sur la formation. Après, il faudra que la tête suive. Il ne faut pas que tout le bruit qu'il y a autour de lui le perturbe."
Dribbleur, doté d'une faculté d'élimination au-dessus de la moyenne, vif et rapide à la fois, ce pur gaucher au physique encore un peu frêle (1m77, 63 kg) doit néanmoins s'étoffer physiquement et progresser dans de nombreux domaines, parmi lesquels le jeu sans ballon, le jeu de tête, le travail défensif ou encore la finition.
Mais ce n'est pas un hasard s'il a d'ores et déjà participé à quelques séances avec le groupe pro cette saison. D'après quelques indiscrétions, Grégory Sertic en garderait même un très mauvais souvenir...
Les négociations n'ont
pas encore débuté
"C'est un joueur qu'on aime avoir dans un centre de formation. Mais attention, ce n'est pas parce qu'il est doué qu'il va réussir, reprend Nazarétian. Il faut qu'il travaille et qu'il ne se fasse pas monter la tête par Pierre, Paul ou Jacques pour finalement échouer. Comme on en a vu en pagaille avant lui." Au club, son cas est entre les mains d'Andoni Zubizarreta. L'idée de lui proposer un premier contrat pro dès cet été, sans passer par le contrat stagiaire donc, a ainsi fait son chemin dans l'esprit des dirigeants olympiens.
Pour autant, selon nos informations, les négociations n'ont pas débuté. Il n'y a pas (encore) le feu. Maisl'OM a tout intérêt à ne pas trop tarder sur ce dossier.
La Provence