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randoulou a écrit:Arno26 a écrit:comme dit plus haut, on a quand même vu des Sertic ou Hubocan sur le banc et même sur le terrain cette saison. J'irais même jusqu'à Radonjic ou Njie titulaires.
L'an prochain, avec la grand lessive qui se prépare, des places vont peut être se libérer.
Le pire en fait, c'est que nos jeunes sont plus nuls qu'eux
Il connaît l’académie Lyonnaise sur le bout des doigts. Du centre de formation lorsqu’il était jeune jusqu’au poste de directeur de l’académie aujourd’hui, et ce depuis 2011, le natif de Bourg-en-Bresse occupe un rôle ô combien important au sein du club dirigé par Jean-Michel Aulas. Pour Olympique-et-Lyonnais.com, Stéphane Roche se confie sur l’actualité du centre de formation.
Olympique-et-lyonnais.com : Vous connaissez le club à la perfection, être directeur de l’académie doit-être un poste passionnant pour vous ?
Stéphane Roche : J’ai intégré ce poste en 2011 en succédant à Rémi Garde. L’OL est dans mon coeur, c’est le club qui m’a formé, le club qui m’a vu grandir. J’ai réintégré le club en 2010, c’était une période de transition très clairement. Au delà de cette transition, de nombreux joueurs ont émergé et ont permis au club de continuer son développement malgré tout. Gonalons, Lacazette, Umtiti, j’ai pu les connaître à mon retour. Avec eux et bien d’autres joueurs, on a pu revenir en Ligue des Champions, et c’était notre objectif avant d’accéder au Parc OL.
Cris est à la tête des U19, Grégory Coupet dans le staff de la CFA, Claudio Caçapa dans le staff du groupe professionnel. Vous êtes toujours dans l’optique de développer cette identité lyonnaise ?
Pour nous, la culture club est une tradition, que ce soit au sein de l’académie ou avec le groupe professionnel. Par exemple, des anciens joueurs comme Cris ou Grégory Coupet n’ont pas été formé chez nous, mais ils ont l’amour du club en eux. Ceux qui intègrent le club ont ce gène Olympique lyonnais, qu’ils soient formés ici, qu’ils soient d’anciens joueurs ou d’anciennes gloires.
Que pouvez-vous nous dire sur Cris « l’entraîneur » ? Il réalise un excellent début de saison avec les U19…
Tout à fait. En étant à la tête des U19, Cris continuera de s’épanouir en tant qu’entraîneur, et les joueurs trouveront du répondant avec lui, de par son œil de technicien, de champion et également parce qu’il est un ancien capitaine de l’Olympique lyonnais. Les joueurs et Cris vont pouvoir progresser ensemble, pour certains cela va paraître plus simple d’avoir une relation professionnelle avec un ancien joueur comme lui. On insiste sur une relation faite de respect réciproque. De 12 à 20 ans nous ne formons pas que des joueurs de foot, nous formons aussi des hommes. Et ces personnes, comme Cris, ont un vécu extraordinaire à transmettre à toutes ces jeunes générations.
Quels sont les objectifs de l’Académie cette saison ?
Notre pain quotidien, c’est le championnat, l’outil qui permet aux éducateurs du club de jauger les différents progrès observés la semaine aux entraînements. C’est un peu particulier en ce début de saison d’ailleurs, on s’adapte à notre nouveau centre d’entraînement, le Groupama OL Training Center. Les installations sont fantastiques et nous permettent de travailler dans des conditions optimales. Notre objectif est d’amener ces jeunes joueurs au plus haut niveau, de constater une réelle progression au fil du temps chez eux. En ce qui concerne la coupe Gambardella et la Youth League, ce sont des compétitions plus spécifiques où il faut savoir élever son niveau avec des matchs couperets. Et l’objectif pour l’OL, c’est d’aller au bout !
N’avez-vous pas peur de voir des jeunes stagner en CFA ? On pense notamment à Diakhaby, Kemen, Tousart, Aouar ou encore Gaspar…
Pour pouvoir avoir sa place avec les professionnels, il faut savoir être performant avec la CFA. Aujourd’hui, ils ont la qualité pour jouer en Ligue 1, certains l’ont déjà fait d’ailleurs. En CFA, ils sont installés dans l’équipe, maintenant est-ce qu’ils ont le bagage pour passer directement avec les professionnels et s’installer sur la durée ? Ce sont des joueurs relativement jeunes qui sont encore en période de formation, il ne faut pas l’oublier. Aujourd’hui, il y a une méconnaissance de ce qu’est le parcours de formation d’un jeune pour le conduire au très haut niveau. On a l’expérience, on a les exemples, on a des repères. Si un joueur est prêt, on le communique au staff. Pour être un véritable joueur professionnel, il faut aussi avoir conscience que la formation ne s’arrête pas à quelques minutes de temps de jeu avec les professionnels. Ils n’ont pas de temps à perdre et ils ont notre confiance. Ils doivent se tenir prêts, rester patients, travailler, de façon à ce que Bruno n’ait pas d’autres choix que de les convoquer le week-end.
Le club a voulu se renforcer durant les dernières heures du mercato, en vain, et misera sur la formation pour compléter son attaque. Kalulu, Perrin, Maolida et Gouiri auront-ils leur chance ?
Dans notre processus de développement, pour eux comme pour les autres joueurs, le passage en CFA est obligatoire. Nabil Fekir a joué trois ans à ce niveau, Jordan Ferri idem, Corentin Tolisso un peu moins. Amine et Myziane sont avec le groupe Pro 2, ils auront du temps de jeu avec la CFA et avec les U19. Ils vont être en concurrence avec des joueurs comme Kalulu et Perrin justement, qui eux sont entre la CFA et le groupe professionnel. Aujourd’hui, notre objectif est de les développer à ces niveaux et de pouvoir les affiner pour qu’ils s’imposent chez nous. Cela peut durer deux mois comme deux ans, tout dépendra d’eux. Que le club communique sur des talents aussi jeunes (Amine Gouiri est de 2000, Myziane Maolida de 1999), c’est à la fois gratifiant pour eux, et c’est surtout une chance exceptionnelle. Les portes s’ouvrent, ils doivent mettre les pieds dedans à présent.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ces deux joueurs ?
Amine et Myziane sont deux attaquants très différents. Amine a une qualité de pénétration, il dynamite les défenses et possède une grande qualité dans ses appels. Il doit encore s’améliorer dans son efficacité face au but. Myziane lui, a besoin d’espace, c’est un profil d’attaquant qui est plus dans l’évitement. Ce sont deux très gros potentiels et les prestations en CFA permettront de travailler avec eux sur les points plus faibles via des axes de travail que l’on va définir suivant leurs performances.
Certains supporters ne comprenaient pas pourquoi Yassine Benzia et Farès Bahlouli ne jouaient pas souvent avec le groupe professionnel, pourquoi des talents comme eux ne parviennent pas à s’imposer à l’OL ?
Le footballeur de haut niveau se doit d’avoir un bagage complet tout en ne se reposant pas sur ses lauriers. Ils doivent aussi avoir conscience que la progression se fait grâce au travail quotidien à l’entraînement. Pour un joueur comme Yassine, il avait intégré le groupe professionnel relativement jeune et à 17 ans il faisait ses débuts en Ligue 1. On les accompagne, et on a de l’exigence avec eux, beaucoup d’exigence… on sait aussi s’adapter à différents profils de joueur. Maintenant un joueur professionnel doit se connaître et connaître ses besoins pour passer les derniers caps qui le mèneront à s’installer dans un effectif comme celui de l’OL. Et malgré tout ça, on peut être très performant la semaine, ce n’est pas pour autant qu’on sera appelé avec le groupe professionnel le week-end.
Avec les évolutions sociétales, existe-il un travail de prévention à l’académie auprès des jeunes sur les réseaux sociaux notamment ?
Cela est une partie intégrante de leur formation, de ce qu’ils doivent intégrer aujourd’hui. On fait des thématiques variées que ce soit sur les réseaux sociaux, le sommeil, la citoyenneté. Comme je l’ai dit plus tôt, on ne forme pas que le footballeur, on forme l’homme. Toutefois, pour l’exemple des réseaux sociaux, on ne va pas « fliquer » le joueur, ils ont une vie privée et on se doit de la respecter.
Comment voyez-vous l’académie de demain à l’OL ?
Demain étant déjà aujourd’hui… on va rester dans une certaine continuité de ce que l’on fait au quotidien. À présent, l’objectif pour nous est de repenser les axes prioritaires avec le nouvel environnement de travail que l’on a. Et bien entendu adapter notre formation vis-à-vis de nos jeunes en s’adaptant aux différentes évolutions, que ce soit dans le monde du football ou dans notre société. On privilégiera toujours la formation de talents Lyonnais, de jeunes de la région. On va tendre aussi à ce que des joueurs de l’extérieur viennent apporter une valeur ajoutée à l’équipe, comme Idriss Bouchentouf qui est arrivé cet été en provenance des Pays-Bas. L’académie lyonnaise est reconnue dans le monde entier, il faut donc poursuivre ce type de recrutement car ils ont des profils différents, que ce soit sur le plan du jeu ou culturellement. Je trouve ça vraiment fort d’ailleurs, lorsqu’un joueur vient d’une autre région ou de l’étranger, et qu’avec le temps il en vient à se considérer comme un « Gone », c’est extraordinaire ! Et ça, c’est le fruit de notre travail, du travail des éducateurs et de tout un club.
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