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OM; "On est sur la bonne voie"; Jean-Luc Cassini dresse le bilan de son action à la tête du centre de formation olympien et évoque le projet sportif mis en place en collaboration avec Andoni Zubizarreta
Discret et plutôt en retrait. Jean-Luc Cassini n'a pas pris la parole lors des discours officiels de l'inauguration de l'"OM Campus", dimanche après-midi. En revanche, le directeur du centre de formation a accepté de répondre aux questions de La Provencependant que Jacques-Henri Eyraud faisait de même aux micros des médias présents. L'occasion pour "JLC" de souligner les progrès réalisés, selon lui, par la pouponnière olympienne et de préciser, pour la première fois, les grands axes du projet sportif mis en place en collaboration avec Andoni Zubizarreta.
Quel regard portez-vous sur votre action en tant que directeur du centre de formation de l'OM depuis trois ans ?
On ne peut pas faire un bilan aussi rapidement, mais on peut dire une chose : mon bilan est en grande partie lié à Andoni Zubizarreta (le directeur sportif) qui est arrivé en même temps que moi pour ainsi dire et avec qui on a monté un projet. On s'est dit tout ce qu'on devait faire, qu'il ne fallait surtout pas brûler les étapes et y aller crescendo. On sait très bien qu'on ne va pas rattraper notre retard en 2-3 ans, mais petit à petit, on progresse. Par exemple, avant, il y avait un entraîneur avec un préparateur physique pour deux ou trois équipes. Maintenant, sur les équipes du centre, il y a systématiquement un entraîneur, un adjoint, un préparateur physique, un entraîneur des gardiens. C'est énorme, déjà, au niveau des moyens humains mis à disposition. Ensuite, il y a une méthodologie de travail qui est en train de naître, de prendre racine. C'est le coeur du projet sportif. On est en train de programmer quelque chose de nouveau, qui pourra porter ses fruits dans le futur.
Pouvez-vous nous en dire plus sur vos échanges avec Zubizarreta ?
Ils sont fréquents, pratiquement quotidiens, sur toutes les problématiques de la formation. On a deux ou trois réunions hebdomadaires pour faire un point. Grâce à lui, on a pu faire un stage à Bilbao et voir où ce club en était. Quand on voit leur niveau d'exigence, on a encore beaucoup de travail. Il est très pragmatique, il ne veut pas mettre de la poudre aux yeux aux parents des joueurs. Il vient nous voir jouer et sa sérénité est très importante. C'est un lien essentiel entre le président Jacques-Henri Eyraud et le centre de formation. On ne chôme pas.
Quels sont les grands axes de ce projet, justement ?
On souhaite s'appuyer sur les joueurs locaux, grâce aux partenariats de l'OM Next Generation. On a envie de s'approprier les meilleurs joueurs du coin pour éviter qu'ils ne partent à Nice, Montpellier, Lyon ou ailleurs. On a les moyens de les avoir, dorénavant, grâce à la qualité des entraînements et des études. On est sur la bonne voie, vraiment.
L'OM s'était engagé à ne pas recruter de joueurs avant l'âge de 13 ans dans ses clubs partenaires et pourtant, c'est arrivé cet été...
C'est un contexte particulier. On sait très bien que des clubs professionnels démarchent des gamins de 9, 10, 11 ans et si on ne se positionne pas nous aussi, on risque de les perdre. Ce qu'on recherche, c'est faire venir les petits le plus tôt possible, tout en ayant des discussions avec eux, avec leurs parents, pour leur faire comprendre que notre projet est le meilleur pour eux. Et le message passe de mieux en mieux.
Le nerf de la guerre, comme souvent, c'est l'argent. L'OM a-t-il les moyens de concurrencer les gros centres de formation français ?
Les moyens mis à disposition ont considérablement augmenté, et il n'y a qu'à voir la construction du site ("OM Campus", qui a coûté 6 millions d'euros, ndlr) pour s'en convaincre. Après, je ne vais pas rentrer dans les chiffres, ce n'est pas mon secteur, mais on travaille à améliorer tous les domaines, la cellule recrutement, la cellule médicale, etc. De l'extérieur, cela ne se voit pas trop, mais je peux vous assurer que les choses évoluent.
Et financièrement, l'OM a-t-il concrètement les moyens de s'aligner au niveau des contrats parfois proposés aux meilleurs joueurs de chaque génération ?
On ne pourra peut-être pas toujours s'aligner sur les plus gros clubs européens, mais une chose est sûre : on peut s'aligner au niveau du projet sportif, du projet citoyen, du projet scolaire. On est peut-être en train de surpasser ce qui se fait dans d'autres clubs. Il y a quelques années, les résultats au bac étaient catastrophiques.
Cette année, on a eu 100 % de réussite et quand on présente un projet global à des gamins, à des familles, on est obligé d'en tenir compte car on sait très bien qu'il n'y en aura qu'un, deux ou trois qui signeront un contrat pro. Pour moi, c'est très important. Quant au projet sportif, il suffit de voir les "Bouba" (Kamara), les (Maxime) Lopez, et tout ce qui va arriver derrière... On travaille avec certaines générations depuis quelques années et je pense qu'on a fait du bon boulot.
Comment jugez-vous les résultats de la réserve, des U19 et U17 Nationaux ?
Pour l'instant, les résultats sportifs ne sont pas ma priorité. Ce que je peux dire, c'est que ça bosse bien. On travaille sur le développement des joueurs, on arrive à se projeter avec certains d'entre eux, qui ont du talent. La réserve est en National 2, on peut descendre, le président et Andoni le savent. On a une des équipes les plus jeunes de France, mais on prend ce risque. Ce qu'on veut, c'est faire jouer nos jeunes. Dès qu'un joueur est prêt, il va jouer dans l'équipe du dessus. Sinon, on le prépare pour jouer dans l'équipe du dessus.
La Provence