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OM : la réserve dans le rouge
À sept journées de la fin du championnat, les Olympiens sont relégables en National 2. Inquiétant
Samedi, aux alentours de 20h, dans le couloir du stade Marcel-Cerdan, à Carnoux. La rencontre entre l'OM et Marignane-Gignac est terminée depuis plusieurs minutes. L'équipe réserve olympienne vient d'enchaîner un cinquième revers de rang (0-3) en National 2 et reste relégable à sept journées de la fin du championnat. Devant la porte du vestiaire marseillais, Claude Fichaux discute avec David Le Frapper.
Comme souvent cette saison, l'un des adjoints de Rudi Garcia a assisté au match de la réserve. La discussion avec "DLF" dure un peu plus d'une vingtaine de minutes. Les deux hommes ont-ils évoqué la mauvaise relance de Grégory Sertic qui a amené le premier but du MGFC ? Pas sûr. En revanche, il y a fort à parier qu'ils ont parlé de la situation actuelle. Comment l'OM en est arrivé là ?
Les raisons sont multiples. Principalement, il y a un problème d'effectif, à la fois qualitatif et quantitatif. Depuis le début de la saison, Le Frapper n'a pas hésité à lancer les plus jeunes éléments de la pouponnière olympienne, à l'instar d'Alexandre Phliponeau et Nassim Ahmed, nés en 2000. Mais si ces derniers ont apporté satisfaction, en témoignent les contrats stagiaires qu'ils ont signés récemment, le problème se situe au niveau des générations antérieures, celles des joueurs nés en 1998 et 1999.
Paradoxalement, il s'agit des finalistes de la coupe Gambardella la saison dernière, qui devraient donc constituer le noyau dur de l'équipe réserve, tout en essayant de taper à la porte du groupe pro. À l'image de Christopher Rocchia, Yusuf Sari et Boubacar Kamara qui l'ont définitivement intégré.
Mais ça, c'est de la théorie. Dans les faits, seuls Lucas Perrin, Ali Abdallah Mohamed, Kévan Mézine et Florian Chabrolle évoluent à leur niveau, mais ils manquent encore de régularité. Ismail Haddou aussi, mais c'est un cas à part puisqu'il est arrivé l'été dernier. Enfin, le prometteur Sacha Marasovic est malheureusement blessé depuis de longs mois.
Une question de moyens financiers et d'image
Pour le reste, c'est le néant, ou presque. Il y a ceux qui jouent et qui déçoivent le plus souvent : Housseine Zakouani, Dylan Bolnet, Chris Gnapele... Puis il y a ceux qui ne jouent pas, ou plus, comme Dinaj Gent, hors de forme avant ses blessures à répétition, ou le gardien de but Suan Besic, irréprochable en U19 la saison passée et barré par Florian Escales et Romain Cagnon, même si ces deux-là sont loin d'avoir été exempts de tout reproche cette saison. Mais au-delà du niveau intrinsèque de l'équipe se posent les questions du recrutement et de la sélection effectués par le passé.
Sur ces points-là, sans les dédouaner de leurs responsabilités actuelles, les responsables du centre de formation olympien paient les pots cassés des décisions prises par leurs prédécesseurs. Et si une nouvelle cellule de recrutement a vu le jour au début de la saison, si un nouveau mode de fonctionnement a été mis en place, il faudra attendre quelques saisons pour récolter, ou pas, les fruits de cette politique.
Avec un budget actuellement compris entre 4 et 5 millions d'euros - soit moins que la masse salariale de la seule équipe réserve de Monaco, par exemple -, le centre de formation olympien songerait, selon quelques indiscrétions, à faire des efforts au niveau des sommes allouées au recrutement des joueurs repérés aux quatre coins de la France. Ce que font depuis longtemps Monaco, Lyon, Paris...
Pour l'heure, l'OM se doit donc de limiter la casse. Alors que la nouvelle direction du club assure faire de la formation l'une de ses priorités, une relégation en National 3 ne serait forcément pas une bonne nouvelle, quand bien même l'OM n'est pas le seul club pro à être en difficulté en N2 cette saison (lire encadré ci-contre). D'ailleurs, Andoni Zubizaretta ne dit pas autre chose. Mais toujours est-il que l'OM serait quand même bien inspiré de se maintenir. Au moins en termes d'image...
Ce n'est pas une exception. L'OM n'est pas le seul club pro à voir son équipe réserve souffrir cette saison en National 2, voire en National 3. Ainsi, dans leur groupe respectif, le PSG est 12e, Lille 14e et Rennes 15e, en N2. Autant dire qu'ils devront, eux aussi, batailler jusqu'au bout pour assurer leur maintien. À l'échelon inférieur, Bordeaux, Nantes, Dijon ou Montpellier peuvent encore espérer monter en N2. En revanche, Metz est 11e et Strasbourg 9e. De quoi relancer le débat sur la création d'un championnat des réserves professionnelles...