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Le 4 septembre dernier n’aura donc pas été la date de la rupture entre Marcelo Bielsa et Vincent Labrune. Pourtant, des présidents au sang plus chaud n’auraient peut-être pas supporté la conférence de presse improvisée par l’entraîneur argentin ce jour-là pour mettre en cause la gestion du recrutement. Alors en vacances, Labrune a constaté l’onde de choc mais n’a finalement pas sanctionné son nouveau technicien. « Je ne lui en tiens absolument pas rigueur. On peut penser que le fou, c’est moi, mais la sanction n’a jamais été un sujet », raconte-t-il aujourd’hui dans Le Parisien, avant de détailler le mode de fonctionnement entre Bielsa et lui, impulsé évidemment par l’Argentin.
« Il me l’a dit en amont : on ne communiquera pas beaucoup pendant la saison, hormis pendant les périodes de mercato et s’il y a des problèmes majeurs », relate-t-il. Une communication minime donc, à l’opposé de ce qu’il a connu précédemment avec Élie Baup et José Anigo. « Aux deux extrêmes, tu as Bielsa d’un côté, Baup-Anigo de l’autre, et Deschamps au milieu. Élie, comme José, ce sont des sur-affectifs. Sous leurs airs bourrus et malgré leur expérience, ils ont besoin d’être rassurés, d’échanger énormément. L’an dernier, j’ai assisté à dix mises au vert à l’extérieur, à partir la veille, à manger des pâtes, du poulet. Entraîneur et directeur sportif voulaient que ça fonctionne comme ça. Mais cette situation, je la subissais, ce n’était pas mon rôle. Aujourd’hui, je peux me concentrer sur mon budget, et même faire de la prospective ! » Moins concerné par le secteur sportif, rassuré et heureux des résultats obtenus, Labrune n’a plus besoin d’être aussi présent au quotidien et ne recueille plus les doléances des joueurs.
« Ici, c’était devenu le bureau des pleurs, et c’est un point central qu’on a évoqué avec Marcelo. Leur référent, c’est lui », assure Labrune, dont la trop grande complicité avec certains joueurs était parfois pointée du doigt. Bielsa et surtout la mauvaise saison dernière l’ont forcé à prendre du recul. « Je considère que certains m’ont trahi. Je n’ai pas compris certaines attitudes. La saison dernière, je la considère comme un scandale. (…) Mes joueurs, je ne voulais plus les voir, je ne pouvais plus les voir », se remémore-t-il.