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La fin de notre plaisir et le moment où l’idée à germer de fermer OMReplay date de l’été dernier quand l’OM a sorti un nouveau règlement pour régir les rapports avec la presse. A l’époque, nous l’avions dénoncé avec vigueur. L’article correspondant (voir ici) est le plus lu de l’histoire de notre site 60 000 connections uniques. Le flicage des journalistes nous parait intolérable, surtout pour un club de foot qui vit par et pour un public. Nous ne pensions pas que Vincent Labrune, homme de média, et Luc Labboz, directeur de la com’ de l’OM et ancien reporter, puissent adopter de telles mesures. De même, nous pensions que l’UJSF, syndicat des journalistes sportifs, allait tout faire pour faire passer ce texte aux oubliettes fort de ses nombreux membres. Au final, le texte est passé à deux-trois mesures près. Désormais, il est interdit à un journaliste d’ouvrir un site internet, une page facebook ou un compte twitter ayant le mot « OM » dedans. Nous on s’appelle OMReplay et on a une page Facebook et un Twitter. Gros problème.
En janvier 2012, nous avons reçu une mise en demeure de 12 pages qui nous demandait de fermer notre site et, c’est génial!, de rétrocéder GRATUITEMENT le nom de domaine omreplay.fr à la SASP Olympique de Marseille. Devant cette blague, nous avions beaucoup échanger avec Vincent Labrune et Philippe Pérez pour tenter de trouver une solution, un gentleman agreement comme on dit. Toutes les solutions ont été envisagées. De notre côté, nous avons changé le look du site, banni tout logo OM (les fameux copyrights) pour donner un gage à ceux qui nous voulaient pas que du bien. Une sorte de statu quo s’est installé. Vincent Labrune nous a même appelé un matin pour nous dire qu’il avait demandé au service juridique de l’OM de lâcher l’affaire. Mais il faut croire que ce fameux service juridique olympien a une vie autonome puisque nous avons reçu en septembre 2013 une lettre de Me Abéga, un des avocats de l’OM, nous redemandant de cesser immédiatement toute activité sur notre site, page facebook et compte twitter.
Pour justifier cette démarche, Me Abéga nous indique que nous sommes des « parasites commerciaux » (sic), quand bien même nous n’avons JAMAIS eu de pubs sur notre site, que les termes « OM – Olympique de Marseille » sont déposés à l’INPI, que le bleu utilisé est celui de l’OM (cet avocat de renom ne s’est même pas rendu compte qu’on l’avait changé). Prosper Abéga nous reproche aussi d’avoir une application OMReplay Mobile pour smartphones. Nous ne savons pas où il est allé chercher ça car nous n’avons JAMAIS eu d’application smartphone. Il nous accuse aussi de pomper sur OMTV ce qui est faux puisque nous éditons nos propres contenus. Bref, cette lettre mémorable, encadrée dans notre bureau, est un tissu d’âneries. On se demande bien si Vincent Labrune a cautionné son envoi et surtout son paiement. Ben oui une lettre d’avocat c’est pas gratuit…
De considérés, nous sommes devenus des pestiférés. Des moustiques qui agacent le mammouth. Car on peut tout dire, tout entendre, la seule justification de ce déluge juridique est que nous ne correspond à aucun critère de l’OM. Nous ne sommes ni totalement un site, ni totalement un blog, nous faisons des vidéos de qualité qui font parfois la une de Dailymotion au nez et à la barbe de l’OM, nous faisons des choses (commentaires en direct sur Dailymotion) qu’OMTV, malgré quelques millions d’euros de budget annuels, ne fait pas.
Nous ne nous sommes jamais considérés comme un concurrent de qui que ce soit. Ni du Phocéen, ni du site officiel, ni des camarades de Médiafoomarseille, ni d’autres. On voulait juste prendre du plaisir, innover parfois dans le contenu et rigoler. Il n’y a jamais eu de question d’argent dans notre aventure. Cocasse dans le foot-business actuel. Lors de notre première rencontre avec Luc Labboz, ce dernier nous a clairement désigné comme un ennemi à abattre. Pourquoi? Nous n’avons jamais eu la réponse. On a cependant une petite idée. La liberté d’expression.
Aujourd’hui, dans la mesure où nous n’avons plus les moyens de vous informer correctement et que nous sommes fatigués de ferrailler seuls avec le service juridique de l’OM, nous préférons nous retirer. OMReplay est une aventure qui aura donc duré 3 ans. Sans vous, public, sans votre lecture, ça fait bien longtemps qu’on serait parti boire des coups avec les copains après les matchs au lieu d’attendre une énième déclaration de Benoit Cheyrou en zone mixte. Sans votre attention, on aurait échappé à quelques veillées tardives jusqu’à 4h du mat’ le lendemain du match pour mettre 3 vidéos et 2 articles pour vous informer. Mais on aime notre métier et on aime que vous nous aimiez. L’amour n’aura duré que 3 ans.
Chers internautes, merci de votre attention.
Sylvain PONCET