«L'OM est totalement solidaire de cette décision.
«Solidaire tout d'abord, car notre club est l'un des plus touchés par cette mesure totalement injuste. Elle est un non-sens économique absolu puisqu'elle aboutit au contraire de l'effet recherché : on ponctionne fiscalement, et rétroactivement (!), des entreprises qui sont à l'agonie financièrement en leur faisant payer l'impôt de leurs salariés les mieux rémunérés ! C'est ubuesque.»
- Comment réagissez-vous quand vous entendez que certaines voix s’élèvent pour reprocher au football de ne pas participer à l’effort national…
«(Il coupe…) Mais le football verse déjà plus de 700 millions d'euros par an de taxes (soit plus que le montant total de ses recettes de droits tv) et plus de 130 millions d'euros au football amateur : on n'a donc de leçon à recevoir de personne en matière de ''soutien à l'effort national''. On ne peut accepter le jugement démagogique qui laisse à penser que nous ne participons pas au redressement économique du pays.»
- L’un des arguments avancé est que les clubs ne peuvent se dérober à cette taxe, car ils sont des entreprises comme les autres…
«Non, non et non.
«Non, les clubs de football ne sont pas des entreprises comme les autres, puisque la totalité des contrats concernés dans nos clubs sont des CDD ! Cette mesure a été envisagée dans l’optique de taxer les rémunérations des grands patrons des grandes entreprises, sans penser une seule seconde qu’elle s’appliquerait à des PME qui ont leurs propres spécificités. Nous ne demandons pas de bénéficier d’un quelconque traitement de faveur. Nous demandons seulement que cette spécificité très particulière soit prise en compte.
«Non, les clubs de football ne sont pas des entreprises comme les autres puisque aucune entreprise ne joue le rôle qui est le nôtre en terme de ''lien'' et de ''ciment'' social.
« Enfin, non, car ce ne sont pas les joueurs qui gagnent plus de 1 million d'euros par an qui sont concernés par cette taxe. Eux ne paieront rien. La vérité est que l’on demande à leurs employeurs de payer pour eux.»
- A vous écouter ainsi que l‘ensemble des présidents de clubs qui ont voté avec vous, on pourrait penser que le football français court un grand danger avec cette mesure ?
«Oui, nos clubs se meurent. On ne peut pas résumer le football français aux 114 joueurs qui dépassent le plafond du million d’euros de revenus. Le football français, c’est surtout 25000 personnes, dont l'immense majorité gagne le SMIC. Ils sont aujourd’hui menacés par la faillite d’un certain nombre de clubs. Il y en a déjà eu deux cette année (Le Mans et Sedan). Ce n’est qu’un début…»
- Qu’en est-il de l’OM ?
«Aujourd’hui, l'Olympique de Marseille ne sait pas et ne peut pas s'acquitter des 8 millions d'euros qui lui sont demandés. Nous venons de ramener les finances de notre club à l’équilibre au prix d’un effort très important. Cet effort a impacté les 140 salariés de l’entreprise. Cette taxe pourrait donc tout simplement remettre en cause le plan de relance de notre club.
«Cette mesure, si elle doit s'appliquer, nous obligera dans tous les cas à nous séparer d'un ou plusieurs joueurs dans les prochains mois de façon à pouvoir y faire face. Elle nous obligera d'une façon plus large à organiser à l'avenir le départ de nos plus gros salaires vers l'étranger.
«Cela prouve, là encore, l’absurdité de cette mesure puisqu’en plus de nous affaiblir en terme de compétitivité, cela entraînera une baisse des recettes fiscale de l’Etat…»
OM.net