Persuadé que Vincent Labrune (...) lui avait savonné la planche en coulisses et orchestré son départ de la présidence en juin 2009, Pape Diouf avait enfoui en lui son amertume, au point de devenir très discret sur l'actualité olympienne.
Il n'avait pas vraiment le choix de toute façon : quelques mois après son départ, l'OM s'était engagé à lui verser un peu + de 4 M€ net, le prix de son silence, plus qu'une récompense pour services rendus. Dans le courant de l'année 2010, son successeur à la tête du club, Jean-Claude Dassier, qui s'estimait dénigré, n'avait d'ailleurs pas hésité à stopper les versements, avant de les reprendre sur ordre de l'actionnaire.
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En juin 2011, Labrune, qui venait de succéder à Dassier, rendit d'ailleurs un hommage appuyé à son ation dans France Football*. Sincèrement ou pour respecter l'accord scellé par les avocats ?
Diouf : "C'est quand même fou l'importance qu'on me donne"
La fragile armistice a volé en éclats, avec la sortie au début de mois de l'autobiographie de Diouf et, surtout, sa promotion. Si l'humilité n'est pas une qualité très marquée chez l'ancien agent, le détachement et la placidité ne caractérisent guère Labrune. C'est un euphémisme d'affirmer que ce dernier n'a pas très bien accueilli l'exposition de l'ouvrage et les commentaires acides de Diouf. Il les a vécus comme une déclaration de guerre et a organisé sa riposte en se privant de l'arme qui aurait le + touché Diouf : l'indifférence.
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Hier, [Labrune] s'est livré à une opération aussi inédite que spectaculaire, dans ces colonnes. Il était déjà arrivé à des clubs d'utiliser un espace publicitaire dans un journal pour faire la promotion d'un match ou d'un maillot, ou pour remercier des sponsors. Mais jamais pour régler leurs comptes avec un ancien collaborateur.
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Hier, nous avons cherché à plusieurs reprises à joindre Diouf. En vain. Mais la critique de son livre par son ancien club ne l'a pas fait taire.
*"On n'a jamais mis en cause sa compétence, sa légitimité, ou la qualité de son travail."