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« Je suis quelqu’un de pragmatique et je suis fan de foot. Didier est quelqu’un qui a beaucoup gagné dans le football français. Il a permis au club de regagner des titres. Je ne l’oublie pas, je ne lui enlèverai jamais ça. J’ai du respect pour ce qu’il a fait à l’OM dans un environnement qui n’est pas facile, parce que c’est un club usant. » Mais si DD est parti, Labrune n’y voit pas là une démonstration de la victoire d’un José Anigo longtemps en guerre contre l’ancien entraîneur phocéen. « Non, ce n’est pas comme ça qu’il faut voir les choses, c’est un raccourci. José place l’amour de l’OM au-dessus de tout. Il a fait preuve d’une grande intelligence pendant ces moments difficiles en acceptant de se mettre en retrait de l’équipe professionnelle et de se concentrer sur la formation et la recherche de nouveaux talents pour le club. Il a repris naturellement son rôle cette saison et son action à mes côtés est pour beaucoup dans les réussites que nous connaissons depuis six mois. Pour revenir à Didier, c’est lui qui a souhaité partir. Il était là depuis trois ans. Encore une fois, l’OM est un club beaucoup plus usant que les autres. C’était sa décision, je l’ai respectée. Quand on voit aujourd’hui où il a amené l’équipe de France et qu’on regarde dans le même temps les performances de l’Olympique de Marseille, on ne peut qu’admettre que son choix était le bon. »
Le dossier Deschamps-Anigo refermé, Labrune s’est ensuite attaqué aux ambitions marseillaises forcément revues à la hausse au vu du classement actuel. « On a eu une analyse assez juste et objective du championnat à l’intersaison. Quand on fixe une 5e place du championnat dans le budget prévisionnel, ce n’est pas parce qu’on n’est pas ambitieux, c’est parce qu’on a regardé les forces en présence chez nos adversaires. Nous avons considéré qu’il y avait une équipe au-dessus du lot, le Paris SG, et qu’il y en avait six ou sept autres derrière qui allaient se battre pour les places européennes. Nous nous sommes dit, malgré la 10e place de la saison passée, que nous faisions partie de ces équipes-là et que la 5e place était un objectif à la fois réaliste et prudent. Aujourd’hui, à la trêve, nous sommes solidement installés dans le trio de tête, avec une certaine marge sur nos poursuivants. Si un match à trois se profile avec le PSG et l’OL, on compte le jouer le plus longtemps possible… On peut très bien finir sur le podium. » Mais pour espérer lutter sur la durée contre ses rivaux parisiens et lyonnais, l’OM sait que la profondeur de banc sera un élément décisif.
Or, c’est là que le bât blesse. Doté de moyens financiers moins importants, le champion de France 2010 ne dispose plus d’un effectif étoffé capable de mener de front plusieurs compétitions. Si au final l’élimination en Europa League pourrait être salutaire à un groupe restreint, Labrune a déjà pris des mesures pour que son OM n’ait pas à souffrir sur le papier des périodes de vaches maigres en termes de finances : former plus de jeunes. « C’est une nécessité. Ce n’est même pas lié aux circonstances économiques, c’est juste le sens de l’Histoire. C’est valable pour l’OM, comme pour nos concurrents. Il y a de moins en moins d’argent en France et en Europe, il y aura de moins en moins de transferts. On doit se recentrer encore davantage sur une formation d’élite pour que le centre puisse fournir, à terme, un gros quart de l’effectif pro. Regardez ce qui se fait ailleurs, sans parler du Barça parce que c’est le modèle mondial. Mais même Lyon a sept-huit joueurs qui renforcent l’effectif. Il y a un juste milieu entre sept ou huit, et un ou deux… »
Alors que le mercato ouvrira ses portes demain matin, le patron olympien a dressé un rapide tableau des futures arrivées. « Nous sommes passés devant la DNCG et avons eu des résultats économiques qui vont au-delà de nos espérances. D’un cas de figure où, il y a un mois et demi, on comptait vendre un joueur pour se remettre bien financièrement, on est passé à une situation où on se pose la question d’en recruter au moins deux. On a entamé des négociations pour Kadir (Valenciennes), que l’on voulait déjà recruter l’été dernier. Elles ont de grandes chances d’aboutir. Nous allons aussi prendre un gardien de but pour être le N.2 de Mandanda. Il y a de grandes chances que ce soit Brice Samba du Havre, un talent très prometteur qui est un des plus grands espoirs du football français à son poste. Et puis, on regardera si des opportunités se présentent, avec le but de renforcer notre effectif, et capitaliser sur ce qui a été fait. »
Enfin, Labrune a conclu son intervention en évoquant les rumeurs de vente du club une fois les travaux du Vélodrome terminés. Une rumeur sans fondement visiblement. « Non, et nous l’avons déjà clairement dit en juin 2011. Nous mettons tout en œuvre pour que les comptes soient au vert et que le club soit le plus performant possible au moment de la livraison du futur Vélodrome. Notre objectif, c’est de gagner, pas de vendre le club ! »
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