Information
Après Beckham, Pato…
L’arrivée de l’international brésilien au PSG semblait presque ficelée hier matin jusqu’à un revirement de situation en fin d’après-midi.
Il y avait 95 % de chances pour que David Beckham porte les couleurs du PSG en janvier mais l’opération a échoué. Hier, la probabilité que Pato s’engage avec Paris était à peine moins élevée et, à l’arrivée, l’attaquant international brésilien a fait machine arrière. Les négociations ne sont pas rompues mais le dossier s’est refroidi.
DANS LES TRANSFERTS du PSG, cette année, la part d’impondérable, même quand elle est infime, ne doit jamais être négligée. Dans les coulisses du Parc des Princes, il était acquis que David Beckham s’engagerait début janvier. À l’arrivée, l’Anglais, refroidi par une conversation avec Carlo Ancelotti, a renoncé. Hier, c’est Pato qui devait signer à Paris. L’AFP faisait même état d’un accord entre l’AC Milan et le PSG en début d’après-midi. Deux heures plus tard, un communiqué sur le site Internet du club lombard contredisait cette version et laissait entendre que l’attaquant international brésilien de vingt-deux ans ne quitterait pas l’Italie dans l’immédiat.
Priorité de recrutement de Carlo Ancelotti, Pato, sous contrat jusqu’en juin 2014, a manié le chaud et le froid sur ses envies de rejoindre Paris. Un jour c’était : « Pourquoi pas ? », un jour c’était : « Je suis un joueur de Milan », un autre c’était oui, et là, c’est devenu pas question. Ce dossier semblait pourtant bien avancé et pas très loin d’un accord en bonne et due forme, hier, en fin de matinée. Après avoir formulé deux offres, de 20 M€ et 27 M€ plus bonus, en début de semaine, Paris pensait avoir convaincu Milan avec une proposition de 35 M€ plus bonus, assez loin cependant des aspirations initiales italiennes, qui flirtaient avec les 50 M€.
L’agent du joueur, le Brésilien Gilmar Vilmos, affichait d’ailleurs son optimisme en début d’après-midi : « On attend que les deux clubs s’entendent, après Pato pourra décider. C’est en bonne voie. Leonardo et Ancelotti sont deux personnes qui comptent beaucoup dans sa carrière. Mais rien n’est fait encore. » Le discours de Leonardo, quelques minutes après avoir présenté Maxwell au Parc des Princes, résonnait en écho. « Tant que rien n’est signé, ce n’est pas fait, a prévenu le directeur sportif parisien. C’est comme pour Beckham. Mais je suis optimiste, comme toujours. Disons que nous sommes en négociations mais il n’y aura pas de présentation demain. » Ni, a priori, lundi, comme l’espéraient secrètement les dirigeants parisiens.
Pendant que Leonardo s’exprimait devant les médias français, Silvio Berlusconi, le président de l’AC Milan et père de Barbara, la compagne de Pato, téléphonait à l’attaquant du Brésil. Après lui avoir annoncé qu’il aimerait le voir continuer sous le maillot rouge et noir, Berlusconi a demandé au joueur quelle était son envie profonde. « Rester à Milan », lui aurait rétorqué Pato. « Alors, tu restes ! »
Un peu plus tard, l’ancien chef du gouvernement italien a contacté Adriano Galliani, l’administrateur délégué de l’AC Milan, alors en Angleterre pour négocier le transfert de l’attaquant de Manchester City Carlos Tévez (27 ans). Juste après avoir raccroché avec son patron, Galliani a mis un terme aux discussions avec ses homologues mancuniens. « Je n’appellerais pas ça un non de Pato au PSG, expliqua l’Italien à son retour en Lombardie, vers 22 heures. C’est surtout la volonté d’un joueur de rester à Milan. S’il a envie de rester, qu’il reste et préparons le derby (dimanche soir, l’AC Milan reçoit l’Inter). Les opérations étaient liées entre elles. Si l’un (Pato) partait, l’autre (Tévez) arrivait. Nous, pour le moment, nous allons continuer comme ça en attaque. » « Pour Milan, c’est fini » , a confié de son côté un proche de l’international argentin. Mais, pour Paris, ça pourrait recommencer.
À la relance
sur Tévez
Pour le moment, Leonardo et Ancelotti n’ont pas abandonné complètement l’idée de recruter Pato, en dépit de ses déclarations surprenantes. En janvier 2009, Kaka, alors à l’AC Milan et courtisé par Manchester City, avait également clamé haut et fort son amour pour les Rossoneri et son désir d’y rester toute sa carrière. Six mois plus tard, il signait au Real Madrid. Mais le PSG ne tient pas non plus à s’éterniser sur le dossier et, hier après-midi, ses hommes forts ont évoqué la possibilité de réactiver la piste Tévez.
La priorité de l’attaquant argentin était de s’engager à Milan où il avait déjà trouvé sa résidence. Cette porte presque fermée, il va devoir trouver une solution de repli puisque son avenir chez le leader de la Premier League est bien sombre depuis son altercation avec son entraîneur Roberto Mancini, lors d’un match de Ligue des champions à Munich, le 27 septembre (*).
Paris, qui s’était déjà positionné sur son cas en décembre, pourrait l’intéresser. Il apprécie la ville et sait que ce club, sous pavillon qatarien, dispose d’une énorme surface financière. Tant que l’AC Milan était sur le coup, Leonardo avait assuré qu’il ne bougerait pas. Puis il a précisé : « Si ça ne se fait pas avec Milan, alors, le marché sera ouvert. » C’est le cas depuis hier même si aucun contact n’a été rétabli, que ce soit avec City ou avec l’entourage de Tévez, également courtisé par l’Inter Milan : « Je sais ce qu’il est en train de se passer (sur ce dossier), a confié Galliani, mais je le garde pour moi. »
Après deux semaines de mercato, Ancelotti risque en tout cas de s’impatienter. Pour l’entraîneur italien, recruter une pointure en attaque est non négociable. Le Brésilien Leandro Damiao (22 ans), de l’Internacional Porto Alegre (lire ci-dessous), est prometteur, mais si son arrivée se concrétisait, elle ne lui suffirait pas. Et, sur le marché, à l’heure actuelle, les grands noms ne se bousculent pas. Finalement, l’équation semble assez simple. Soit les dirigeants parisiens parviennent à convaincre Pato, soit ils séduisent Tévez. Ou alors, ils attendent l’été prochain pour s’offrir un nom.
DAMIEN DEGORRE