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Ancelotti veut Pato
Le technicien italien devrait signer aujourd’hui son contrat avec le Paris-SG et a déjà contacté
l’AC Milan pour recruter l’attaquant brésilien Pato.
LE PARIS-SAINT-GERMAIN devrait définitivement entrer dans une nouvelle ère. Quelques jours après avoir conclu un accord avec Carlo Ancelotti, cinquante-deux ans (voir L’Équipe du 23 décembre), Leonardo, le directeur sportif du club parisien, devrait obtenir dans le courant de la journée la signature de l’entraîneur italien, l’un des techniciens les plus reconnus dans le monde, vainqueur de la Ligue des champions à deux reprises (2003, 2007), champion d’Italie (2004) et d’Angleterre (2010), les deux pays dans lesquels il a exercé depuis ses débuts dans la profession, en 1992. L’ancien coach de l’AC Milan (novembre 2001-2009) et de Chelsea (2009-2011) est, en effet, attendu aujourd’hui à Paris, où il devrait parapher un contrat de deux ans et demi qui lui garantira un salaire monumental : 6 millions d’euros nets d’impôts par an, soit 500 000 euros par mois. Une arrivée qui confirmera officiellement la séparation entre Paris et Antoine Kombouaré, dont le contrat court jusqu’en juin 2013 et qui peut prétendre à des indemnités estimées à 2,5 millions d’euros.
Dimanche après-midi, au lendemain du réveillon du jour de l’An, Ancelotti découvrira son nouvel effectif et s’envolera de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle pour Doha, où le PSG, leader de la L 1, doit entamer un stage hivernal qui s’achèvera le 5 janvier. Doha, capitale du Qatar, propriétaire du PSG depuis le 30 juin à travers QSI (Qatar Sports Investments), là où les millions pleuvent, là où David Beckham (36 ans), attendu dimanche soir, deviendra également un joueur du Championnat de France pour les dix-huit mois qui viennent (voir L’Équipe du 21 décembre).
C’est aussi au Qatar que pourraient officiellement être lancées des négociations pour l’arrivée d’un autre grand nom de ce jeu, dans les jours qui précéderont le match amical entre le club de la capitale et l’AC Milan, le 4 janvier, prévu à Dubaï (Émirats arabes unis). Carlo Ancelotti souhaite, en effet, recruter Pato, l’attaquant brésilien du club milanais, qu’il a déjà dirigé durant deux saisons (2007-2009) et dont il est resté proche. Ancelotti a même déjà contacté Adriano Galliani, vice-président de l’AC Milan, pour effectuer une première approche. Joint par téléphone alors qu’il se trouve en vacances au Brésil, à Rio, ce dernier nous a affirmé le contraire – « “Ancelottino” et moi avons parlé au téléphone il y a quelques jours, mais pas au sujet de Pato. On s’est appelés pour se souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année. Pato n’est pas en vente » – mais, selon plusieurs sources concordantes, les deux hommes n’ont pas simplement échangé leurs vœux au cours de cette conversation.
Il pense aussi à Kaka
Si la piste Carlos Tévez, en contact avec… Milan, n’est pas à exclure, elle s’est sensiblement refroidie : Ancelotti veut Pato, Pato adore Ancelotti et a officialisé la rupture avec son entraîneur, Massimiliano Allegri, lors d’une interview parue hier dans le Corriere dello Sport. « Ancelotti venait toujours vers moi et me parlait, m’expliquait ce que je devais faire sur le terrain, a expliqué l’international auriverde. C’est ce que devrait faire aussi Allegri, m’indiquer dans quels secteurs du jeu je dois m’améliorer. Avec lui, il n’y a aucun dialogue. Si quelque chose ne lui convient pas, il ferait mieux de venir directement me le dire plutôt que de me critiquer. On en discuterait ensemble. » Sous contrat jusqu’en juin 2014, l’attaquant de vingt-deux ans, souvent blessé en début de saison, n’a été titulaire qu’à quatre reprises en Serie A (1 but). Ce statut ne lui convient pas et, si sa relation amoureuse avec Barbara Berlusconi, très impliquée au sein du club de son père, pourrait constituer un frein à son départ, il n’est pas impensable d’imaginer que travailler de nouveau sous la direction d’Ancelotti pourrait le séduire, même dans un club sportivement inférieur, pour l’instant. Fragile physiquement mais talent reconnu, Pato a inscrit cinquante et un buts en Serie A depuis son arrivée en Italie, à l’âge de dix-huit ans, en 2007, et marqué six buts en dix-huit sélections avec le Brésil, dont il est l’attaquant titulaire. Il est cher, très cher – on parle d’une somme de 50 millions d’euros –, mais plus rien ne semble trop cher pour le Paris-SG.
La volonté d’Ancelotti de recruter un attaquant de niveau mondial confirme, en tout cas, les doutes que suscite Kevin Gameiro auprès de ses dirigeants. Malgré ses neuf buts en dix-neuf matches de L 1, l’ancien Lorientais n’a pas convaincu et pourrait se retrouver dans une situation extrêmement délicate dans la perspective de l’Euro 2012. Il n’est pas le seul joueur de l’effectif en danger. Car Ancelotti veut frapper très fort. Pour gagner très vite. Comme Leonardo, il serait également intéressé par l’arrivée de Kaka (29 ans), qu’il a également dirigé à Milan, durant six saisons (2003-2009), avant le transfert du joueur pour le Real Madrid contre 67,2 millions d’euros. Sous contrat jusqu’en juin 2015, le Brésilien est remplaçant dans son club (6 fois titulaire en 12 matches de Liga), barré par la fraîcheur de la concurrence, mais il a su rebondir après de longs mois de galère, notamment dus à des blessures (pubalgie, genoux), et a montré qu’il avait retrouvé un niveau de jeu intéressant.
Son arrivée est loin d’être acquise, le Real souhaitant d’ailleurs le conserver dans son effectif. Mais, là encore, les volontés communes de Leonardo et d’Ancelotti tendent à prouver que tous les statuts au sein du club peuvent être remis en question, y compris ceux de Nene et de Jérémy Ménez. Le mercato d’hiver s’ouvrira le 1er janvier, et Paris, qui cherche aussi à se renforcer sur les deux postes d’arrière latéral, devrait en être le principal animateur. En France et en Europe. – Y. Ri., C. Ru., S. Ta, J. T.