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Pour combien de temps ?
Alors que l’arrivée de Leonardo au PSG est imminente, les positions de Robin Leproux
et d’Antoine Kombouaré apparaissent très fragilisées.
QUATORZE ANS APRÈS avoir quitté le Paris-SG dans la peau d’un milieu offensif, il ne fait plus guère de doute que Leonardo (41 ans) s’apprête à y revenir dans un costume de directeur sportif. Hier soir, son contrat de cinq ans minimum ne semblait pas encore finalisé. En coulisses, on évoquait un certain nombre de petits détails à régler sans remettre en cause le processus amorcé depuis samedi dernier et la rencontre, à Doha, entre l’entraîneur de l’Inter Milan et Tamim bin Hamad Al-Thani, le prince héritier du Qatar.
Pour Leonardo, actuellement à Rio de Janeiro, une nouvelle aventure parisienne s’est un peu plus ouverte depuis les déclarations hier de Massimo Moratti, le président de l’Inter, où il reste un an de contrat au Brésilien : « Nous cherchons un arrangement avec Leonardo, un homme toujours très respectueux avec nous, qui veut quitter le club. Nous cherchons un nouvel entraîneur. J’ai effectivement pris contact avec Marcelo Bielsa. »
Après avoir obtenu de « Leo » un accord de principe, les futurs actionnaires majoritaires du PSG (70 %) – la vente du club devrait être finalisée entre le 25 et le 30 juin – sont passés à une nouvelle étape de la réorganisation du club. Après avoir écouté l’entraîneur Antoine Kombouaré leur exposer dimanche sa vision du football, les décideurs de Doha ont reçu hier Robin Leproux. C’était notamment la première rencontre entre le cheikh Tamim et le président du PSG.
Dès son premier rendez-vous, Leproux a reçu un message clair : Leonardo va venir à Paris et avec une vaste sphère d’influence. « Leonardo a obtenu les pleins pouvoirs sportifs », soulignent des proches du dossier. Ces deux derniers jours, les exigences de l’ancien international brésilien ont fait souffler un vent de panique au PSG, où la plupart des dirigeants actuels ont tremblé pour leur poste. D’autant que le départ de Leproux pour Doha mardi soir n’était pas prévu à son agenda.
Gervinho toujours
visé, Payet abandonné
L’hypothèse d’une remise à plat totale a été étudiée par les Qatariens. S’il a été dit à Kombouaré qu’il débuterait la saison, les nouveaux patrons ne semblent pas se projeter très loin avec lui. Au début du mois, ils avaient même approché Jean Fernandez. Les prérogatives négociées par Leonardo, ainsi que l’étendue de ses filières, installent aussi un gros point d’interrogation autour de l’avenir d’Alain Roche, le responsable de la cellule recrutement, qui aspirait à devenir directeur sportif en 2009.
Quant à Leproux, il a été confirmé hier dans ses fonctions, lui aussi après la recherche inaboutie d’un successeur potentiel. Initialement, le poste de président a même été proposé à Leonardo, qui a repoussé cette idée pour mieux se focaliser sur la politique sportive. Pendant une durée sans garantie, l’ancien patron de RTL continuera de porter le plan de sécurité sans lequel l’État du Qatar n’aurait jamais repris le club.
Comme celui de Kombouaré, le périmètre de Leproux s’annonce réduit. Car l’homme qui doit devenir l’interface entre le Qatar et l’ensemble du PSG n’est pas le président du club mais Leonardo. Et quand le Brésilien aura besoin d’un feu vert dans une opération, c’est a priori vers Doha qu’il se tournera directement. Petit détail mais pas anodin : Leproux n’avait pas été mis dans la confidence des discussions ouvertes avec Leonardo.
Hier, Leproux a dû s’expliquer, notamment, sur la prolongation du contrat de Kombouaré jusqu’en 2013 et rappeler qu’elle découlait d’une clause automatique, dès lors que le PSG finissait dans les cinq premiers en 2010-2011 ou en 2011-2012. De leur côté, les Qatariens lui ont confirmé à quel point ils voyaient les choses en grand pour leur PSG. Ils veulent des joueurs de dimension internationale dès cet été. L’ambition des Qatariens est telle qu’ils pourraient dépenser jusqu’à… 150 millions d’euros à très court terme. En dehors de Gervinho – que Lille préfère vendre à Arsenal (voir ci-dessous) – peu de joueurs de Ligue 1 figurent parmi leurs cibles. Depuis hier, Dimitri Payet n’est plus l’une d’entre elles.