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NASSER AL-KHELAÏFI, devenu, hier, le nouvel homme fort du PSG, avoue de grandes ambitions pour le club de la capitale.
Le rendez-vous avait été donné au Royal Monceau, hier, en milieu de journée. En arrivant sur place, Nasser al-Khelaïfi s’est extasié devant la façade du palace parisien, propriété du fonds Qatari Diar. « Ah bon, ça appartient au Qatar ? », s’est étonné l’ancien tennisman, beaucoup plus au fait des questions sportives. Dans un salon de l’hôtel, le futur président du conseil de surveillance du PSG a ensuite parlé avec passion de sa nouvelle acquisition.
« QUEL EST VOTRE SENTIMENT à l’heure de devenir officiellement le nouveau propriétaire du PSG ?
– Bien sûr, nous sommes très heureux d’acheter 70 % du PSG. C’est un grand moment. Je sais que notre arrivée suscite beaucoup d’espoirs autour du club. Sachez que, nous aussi, nous sommes emplis d’espoirs. On est ici avec des objectifs et des stratégies bien définis. On veut amener le PSG très haut. Ces ambitions, il est normal qu’elles déclenchent des réactions positives auprès des fans du club.
– Pourquoi le Qatar achète-t-il le PSG alors qu’il n’était pas allé au bout de ses démarches en 2006 ?
– Pour être honnête, il y a cinq ans, je n’étais pas sur le dossier, donc il m’est difficile de répondre. Cette fois, c’était différent. On s’est impliqué sur ce projet pendant plus d’un an. On était vraiment très motivés à l’idée d’acquérir le Paris-Saint-Germain. Et quand vous voulez vraiment quelque chose, vous faites en sorte de l’obtenir.
– Quelle est votre stratégie pour le club ?
– Nous avons défini une première stratégie pour les cinq prochaines années. On n’est pas là sur du court terme, mais vraiment sur du long terme. Le PSG a un potentiel énorme : c’est quand même le seul club d’une capitale dont l’agglomération compte 12 millions d’habitants. C’est quelque chose d’unique en Europe. Notre objectif est d’abord de participer à chaque Ligue des champions dès 2012. Ensuite, à partir de 2015, on aspire à jouer un rôle majeur dans cette compétition.
– Quel est le lien entre l’achat du PSG et l’acquisition par Al-Jazira Sports de certains droits sur la L 1 à partir de 2012 (*) ?
– Si les deux achats ont coïncidé, c’est un peu un hasard. Le PSG était un dossier qu’on suivait depuis plus de un an. Entre-temps, il y a eu cette opportunité qui est apparue pour les droits TV. Mais je ne suis pas là pour en parler aujourd’hui. (Il sourit.)
– En quoi votre engagement au PSG se rattache-t-il à l’organisation de la Coupe du monde 2022 par le Qatar ?
– Les deux dossiers n’ont rien à voir. On est au club d’aujourd’hui jusqu’à… toujours ! Il n’y a pas d’échéance fixée pour la revente du PSG. Dans dix ans ? Vingt ans ? Je n’en sais rien. Je répète, c’est un engagement sur du très long terme.
– Il se dit que vous visez le titre de champion de France dès la saison 2011-2012…
– (Il sourit.) On veut être en Ligue des champions la saison suivante, donc il faudra bien finir parmi les trois premiers du Championnat. Après, oui, tous les clubs rêvent d’être champions. Mais la priorité sera d’être chaque année en C 1.
« Rester au Parc ?
Trop tôt
pour répondre »
– Quels moyens allez-vous investir, cet été, sur le marché des transferts ?
– Nous sommes venus au PSG pour investir dans le club et les achats de joueurs, c’est évident. Aujourd’hui, nous négocions avec différents joueurs et ces discussions doivent rester confidentielles. Je peux juste vous dire une chose très importante : on sait comment dépenser notre argent. On n’est pas là pour jeter l’argent par les fenêtres, mais pour réaliser des investissements réfléchis et efficaces.
– Des joueurs comme Eto’o et Kaka pourraient-ils signer désormais au PSG ?
– Ce sont des grands joueurs, des légendes du football, même. Mais aujourd’hui, on veut surtout le nouveau Messi. On ne cherche pas à recruter Lionel Messi, mais on veut investir dans les très grands talents de demain. Et, parmi eux, il y aura des joueurs français.
– Ce sera l’une des missions de Leonardo, votre futur directeur sportif ?
– Aujourd’hui, Leonardo est encore sous contrat avec l’Inter Milan. Il n’est pas encore au PSG. On discute avec lui mais, tant qu’il ne sera pas officiellement à Paris, je ne parlerai pas de son rôle au sein du club. C’est quelqu’un de très honnête, de très agréable et qui respecte beaucoup le club qui l’a employé jusqu’à présent. Pour l’instant, il ne travaille pas pour nous. Après, ce sera différent.
– La semaine dernière, Robin Leproux a déclaré qu’il serait celui qui décide en matière de recrutement. Aura-t-il réellement cette prérogative ?
– La semaine dernière, le club appartenait à Colony Capital. Désormais, il appartient à QSI. Robin Leproux sera le président. L’entraîneur restera également en place. On le lui a dit lorsqu’on l’a rencontré. Il a eu d’excellents résultats la saison dernière. On a confiance dans le management actuel. Maintenant, on est propriétaire du club depuis seulement une heure. En signant l’acte de vente, on n’était pas là pour parler des situations des uns et des autres. D’autant que je n’ai pas encore été nommé officiellement président du conseil de surveillance. Mais il y aura certaines discussions ultérieurement avec des gens du club…
– En 2012-2013, le PSG ira jouer au Stade de France pendant les travaux de rénovation du Parc des Princes. Êtes-vous sûr de revenir au Parc ensuite et d’y rester sur la durée ?
– Il est trop tôt pour répondre à cette question. Il y a des discussions à ce sujet, c’est évident. Mais je ne peux pas encore apporter de réponse définitive. »
JÉRÔME TOUBOUL