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Anigo : « La troisième place, un objectif »
02/01/2014 Mis à jour le 02/01/2014 à 19:22
EXCLU RMC SPORT. Invité de Luis Attaque, José Anigo s’est penché sur l’actualité marseillaise à l’heure de la reprise. Mercato, ambitions, projet, avenir personnel : l’entraîneur de l’OM fait le point.
José Anigo, quelles sont les ambitions de l'OM et de vos joueurs au moment de la reprise ?
Aujourd’hui, la troisième place paraît inaccessible pour tout le monde. Nous, on va s’en faire un objectif. On va essayer de l’atteindre. Dans le foot, ça va assez vite. Il faut faire des séries. Il faut bien redémarrer. Sur cette seconde partie de saison, on n’a pas le droit à l’erreur, pas de marge. Ça va se jouer serré mais il y a encore un espoir. On va se battre jusqu’au bout. Tout le monde nous voit trop loin. Mais tout dépendra de nous, de ce qu’on va mettre dans nos matches, de notre investissement. Rien n’est impossible. Il faut le faire et on peut le faire. On a peut-être hypothéqué pas mal de choses sur la première partie mais je fais partie de ceux qui pensent qu’on doit pouvoir le faire.
En quatre matches, avez-vous eu le temps d'imposer votre griffe sur ce groupe ou avez-vous encore des choses à changer ?
Ce qu’on a changé, c’est l’état d’esprit. On se doit au minimum d’être très bon sur ce plan à défaut de l’être toujours sur le terrain. Il faut au moins ça et le jour où l’équipe va s’équilibrer, où on va se trouver tous, on a de quoi montrer un bien meilleur visage. Sur le plan du jeu, on a commencé aussi. On était plus en 4-2-3-1, mais aussi en 4-4-2, parfois en 4-3-3. On essaie de trouver ce qui équilibre un peu mieux l’équipe mais c’est compliqué. Quand une équipe démarre mal, pour la remettre à l’endroit, ce n’est pas simple. Mais on va y arriver.
Avez-vous été déçu du comportement de certains pendant la première partie de saison ?
Je ne dirais pas déçu… Mais j’aimerais que certains, qui ont un meilleur niveau, montrent plus. Des joueurs étaient un peu en dedans. On a besoin d’eux. Il faut qu’ils sortent de leur coquille.
On peut prendre les exemples de Nkoulou, Payet ou des jeunes recrues...
Pour les deux premiers, je ne suis pas du tout inquiet. Je connais leur niveau et leur talent. Est-ce qu’ils peuvent faire mieux ? Certainement. Dimitri a changé de club et ce n’est jamais simple au début. Pour les jeunes, il y a une adaptation à faire et un niveau à avoir. J’espère que la seconde partie de saison va leur donner raison et nous donner raison sur le fait de les avoir engagés.
Parlons mercato. Le départ de Jordan Ayew à Sochaux se confirme-t-il ?
Jordan a envie de jouer plus. Il a effectivement des contacts avec Sochaux. Vincent (Labrune, le président de l’OM, ndlr) doit rentrer en contact avec le président de Sochaux pour voir si c’est réalisable ou pas. C’est dans l’air, c’est vrai. Chez nous, il y a du monde, il a peu joué et il doit montrer une certaine force de caractère en allant s’imposer et gagner du temps dans un autre club pour revenir plus fort. »
Envisagez-vous de le remplacer lors de ce mercato ?
Non. Si on doit prendre quelqu’un, ce sera à d’autres postes mais pas devant. Je ne vais pas en parler là, ce sont des discussions que j’ai avec mon président et il doit revenir aujourd’hui (jeudi, ndlr). Je voudrais finaliser ça avec lui mais il y a d’autres postes où on a des besoins. Peut-être un joueur de couloir derrière. Ce sera certainement un prêt. Au mercato d’hiver, nous ne sommes pas un club qui a la possibilité de faire n’importe quoi et on ne le fera pas. Et devant, même si Jordan s’en va, on restera comme ça.
Vous êtes-vous positionné sur des joueurs comme Guillaume Hoarau ou Djibril Cissé ?
Non. Ni pour l’un ni pour l’autre. Financièrement, il y a des choses possibles et d’autres non. On a aussi un effectif conséquent, il faut être réaliste. On a du monde, on n’a pas à se plaindre.
Un autre joueur très courtisé se nomme Paul-Georges Ntep (Auxerre). Vous intéresse-t-il ?
C’est un joueur intéressant pour beaucoup de clubs, nous compris. Je l’ai supervisé personnellement. Il a le potentiel pour la Ligue 1, très facilement. Mais je ne pense pas qu’on ait les moyens de le faire maintenant. C’est trop cher pour nous à l’heure actuelle.
Faudrait-il de nouveaux investisseurs à l'OM, à l'image de QSI au PSG, pour avoir des résultats ?
C’est une question simple et compliquée à la fois. A Marseille, tout le monde est impatient, les supporters veulent toujours être devant et c’est normal. Mais quelle est la personne qui est venue reprendre l’OM ? Il n’y en a pas. Et si on parle de la propriétaire du club, la famille Dreyfus a tenu ce club à bout de bras pendant des années, a contribué à ce qu’il redevienne champion et se pérennise, on ne peut pas dire que les choses ont été mal faites. Je sais qu’on voudrait toujours plus. Mais c’est une autre option qui a été choisie par le club, différente, de construction avec de la jeunesse. Ça prendra un peu plus de temps mais c’est aussi une façon de se démarquer de ce qui se fait ailleurs. Mais il faut de la patience et ce n’est pas la première vertu des Marseillais, je le sais bien. (Sourire.)
Allez-vous continuer cette politique tournée vers les jeunes ?
Je ne suis pas déçu de la jeunesse que nous avons. C’est un peu embêtant dans l’immédiat car on aimerait avoir des joueurs confirmés. Mais aujourd’hui, qui peut les avoir à part Paris et Monaco ? C’est une politique de club choisie. Mais il faut un mélange dans une équipe pour que ça fonctionne bien. On a de très bons jeunes mais il ne faut pas 100% de jeunes, il faut aussi des joueurs d’expérience de très bon niveau. Dans un deuxième temps, un mix de 60% de jeunes et 40% de joueurs expérimentés serait parfait pour avoir une équipe de très bonne qualité.
Jusqu'où avez-vous envie de continuer comme entraîneur de l'OM ? Après la fin de la saison ?
C’est difficile car quand tu dis que tu ne feras jamais quelque chose, parfois tu te retrouves contraint de le faire pour le club. Prendre les rênes du club, honnêtement, je n’en avais pas envie. Il y avait un entraîneur en place, l’organigramme était bien fait. Mais par rapport au club et au président, qui sont ma deuxième famille et qui ont été là dans des moments très difficiles pour moi, je ne me voyais pas leur dire non. Je ne le fais pas en marche arrière, j’y mets tout ce que j’ai, ma passion, mon énergie, et je ferai ça tant qu’ils auront besoin de moi. Mais la limite, ce sera le mois de juin. Le club a besoin de trouver un entraîneur qui accompagnera ce projet sur deux-trois ans. Et c’est un peu plus difficile à trouver en janvier.