En s’imposant dans la douleur face à Troyes dimanche, Marseille s’est évité une belle crise. Mais le feu n’est pas complètement éteint. La manifestation de quelques supporters en marge de la rencontre est là pour le rappeler. Une petite centaine de fans marseillais a empêché le car des joueurs de rejoindre le Vélodrome, engendrant vingt minutes de retard. La raison ? José Anigo, dont la démission est demandée. Interrogé à l’issue de la rencontre sur cet évènement, Vincent Labrune a laissé penser que cette action ne représente en rien les supporters marseillais mais peut-être plus un complot contre l’OM. Dans le viseur des dirigeants du club : Pape Diouf et Bernard Tapie. Une thèse plus ou moins confirmée à Marseille, même si le directeur sportif ne fait pas l’unanimité.
Un complot anti-Anigo ?
« D’après ce qu’il s’est dit, il y avait juste 80 personnes, nous a expliqué un membre important des South Winners, plus grosse association de supporters marseillais avec plus de 5 000 membres. Si on enlève les policiers et les journalistes, il ne reste plus personne. Il n’y avait que des supporters lambda et non des membres d’association. Cette manifestation a été surmédiatisée. Un peu comme l’histoire des écoutes téléphoniques de José Anigo. Avant les Clasico, on en remet une couche dans les médias, ce n’est pas un hasard que cette affaire soit sortie à ce moment-là. Anigo, on peut lui reprocher des choses mais il faut lui reconnaître son travail au club. Cependant, il ne faut pas croire que les supporters soient entièrement satisfaits à son sujet. Ce n’est pas le cas. »
Une page Facebook à l'origine
Ce mouvement de contestation intervient quelques jours après l’affaire des écoutes téléphoniques. Tout sauf un hasard ? « Cette manifestation a démarré d’une page Facebook lancée par des jeunes âgés de 17-18 ans tout au plus, nous précise notre interlocuteur. Ce sont des jeunes qui ont lancé ce mouvement avant que la presse, et notamment La Provence, ne se mêle de ça. Rapidement, l’affaire a été médiatisée. C’est sûr et certain qu’il y a quelque chose qui se passe en ce moment en coulisses. Surtout que cette manifestation intervient après l’histoire des écoutes téléphoniques. C’est fait pour déstabiliser le club. En plus, on y apprend quoi dans ces révélations ? C’est juste du sensationnel. Le timing est bien choisi puisqu’on ne partait pas favori face au PSG. Donc deux défaites contre l’ennemi de toujours et cette histoire, il n’en fallait pas plus pour mettre en rogne les supporters. »
Sportivement, Anigo fait le travail
D’autant plus que sportivement, Marseille réussit une saison satisfaisante avec des moyens très limités. « On est toujours sur le podium avec la même équipe que la saison dernière, rappelle le membre des South Winners. On n’a pas fait de recrutement et on a dû se serrer la ceinture. Si on nous avait dit le 1er août que le 4 mars 2013, on serait sur le podium avec cette équipe, on aurait pris la personne pour un farfelu. Sur le plan sportif, il n’y a vraiment aucune raison d’attaquer Anigo. Il faut vraiment être fou pour déstabiliser le club en ce moment. Vous me direz, on a bien fait une grève avant un quart de finale de Ligue des Champions. On est un club à part. » S’il était encore nécessaire de le rappeler…
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