par richardB » 22 Fév 2013, 10:32
Sale temps sur l’OM. Obligé d’ouvrir les portes de son QG à la police quelques semaines auparavant, le club olympien voit aujourd’hui des éléments de l’enquête menée par la police sortir au grand jour. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son directeur sportif José Anigo y est clairement épinglé. Mis sur écoute en 2011, le dirigeant marseillais a été surveillé afin que la police en sache davantage sur ses soupçons concernant l’argent qu’aurait touché la pègre sur des transferts de joueur. Bien renseigné, RMC a pu avoir accès aux procès verbaux. Des PV qui mettraient en lumière les relations douteuses d’Anigo avec quelques figures présumées peu fréquentables (Richard Deruda, Jean-Christophe Cano et Christophe D’Amico).
En clair, Anigo imposerait un ou des agents aux joueurs devant signer à l’OM. Et pour illustrer tout ça, il n’y a qu’à lire les déclarations de l’agent Jaouad Boukhari, représentant de Youssef El-Arabi que Marseille voulait engager en 2011. Ce dernier aurait appelé Anigo afin de lui expliquer qu’il « a été appelé en numéro masqué et a été menacé ainsi que sa famille. Il a été dit au joueur qu’il ne va pas venir à Marseille parce qu’il ne s’est pas mis avec eux. » Et c’est loin d’être fini.
Également visé, le transfert d’André-Pierre Gignac à l’OM en 2010. La justice soupçonne la pègre d’avoir touché des rétrocommissions. L’ancien Toulousain est alors représenté par Cano et D’Amico, deux personnes dont les relations avec le grand banditisme seraient étroites. « Le premier côtoie régulièrement des membres du grand banditisme corso-marseillais. Le second est « pris par les Marseillais », selon des propos tenus par Bernard Casoni au cours d’une discussion téléphonique », écrit RMC. Mis sur écoute, Anigo aurait également eu avec Cano un « échange de propos équivoques sur les modes de règlement des transferts à plusieurs reprises durant les écoutes téléphoniques. »
Mais le plus croustillant reste les propos tenus par Anigo sur le transfert de Samir Nasri à Arsenal. À l’époque, Pape Diouf était le président de l’OM, et selon Anigo, ce dernier se serait octroyé une belle part des 16 M€ perçus par l’OM. « Sur les transferts qu’il faisait, il était rémunéré parce qu’il y avait les primes. C’est-à-dire que quand il a acheté par exemple un mec à 1 million, s’il le vendait 3 millions, il avait un pourcentage sur la plus-value (...) Quand on vend Nasri 16 millions, je ne m’explique pas tellement comment il reste 10 millions dans les caisses du club (...) Comment ils ont fait M. Fournier (Julien Fournier, ex-secrétaire général de l’OM, ndlr) et M. Diouf pour donner une prime au père de Nasri qui n’est pas agent et au joueur, alors qu’il quitte club (...) Il va se passer que peut-être la justice va tout simplement regarder le transfert de Nasri et où ils sont passés ces 6 millions. » Diouf appréciera.
Enfin, Anigo confie également que la vente de l’OM est bel et bien d’actualité. « Si tu connais quelqu’un un jour qui veut racheter le club, moi je sais que dans un an, un an et demi au maximum, elle va le vendre (...) C’est ce que m’a dit Vincent (Labrune) l’autre jour. Il m’a dit de manière précise, si un mec arrive avec 90 millions, c’est exactement ce que Robert (Louis-Dreyfus) a mis dans le club en réalité. Pour qu’il re-rentre dans ses sous. 94 ou 95 à peu près pour qu’il retrouve sa surface financière investie. » Des écoutes téléphoniques qui accablent donc Anigo et l’OM. Pas vraiment le meilleur des moyens pour préparer le Clasico de dimanche face au PSG.