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Foot français: les dirigeants veulent moins de noirs et d'arabes
Pour les plus hautes instances du football français, l'affaire est entendue: il y a trop de noirs, trop d'arabes et pas assez de blancs sur les terrains. Plusieurs dirigeants de la Direction technique nationale (DTN) de la Fédération française de football (FFF), dont le sélectionneur des Bleus en personne, Laurent Blanc, ont approuvé dans le plus grand secret, fin 2010, le principe de quotas discriminatoires officieux dans les centres de formation et les écoles de foot du pays, selon une enquête de Mediapart.
L'objectif avoué au sein de la DTN, mais inavouable au grand public, est de limiter, en les triant dès l'âge de 12-13 ans, le nombre de joueurs français de type africains et nord-africains. Une authentique ségrégation appliquée au football.
D'après des sources internes à la FFF, scandalisées par le procédé, des consignes ont été données en ce sens ces dernières semaines à différents responsables de centres de formation, notamment l'Institut national du football (INF), à Clairefontaine (Yvelines), où a été formée depuis 1988 une partie de l'élite du foot français – Thierry Henry, Nicolas Anelka, William Gallas...
François Blaquart, le nouveau patron de la Direction technique nationale (notice biographique à lire ici), c'est-à-dire l'un des hommes les plus influents du sport n°1 en France, et d'autres dirigeants de la DTN ont proposé à plusieurs reprises lors de réunions officielles la planification d'une discrimination concernant les jeunes joueurs prometteurs et obtenu gain de cause, selon plusieurs participants.
Pour ces quotas discriminatoires, la proportion de «30%» a même été avancée, le 8 novembre 2010, par le directeur technique lors d'une réunion de la DTN. «Oui, il faut des espèces de quotas, mais il ne faut pas que cela soit dit», a bien pris soin de préciser M. Blaquart, d'après des propos rapportés à Mediapart.
Egalement présent et particulièrement bavard sur le sujet à cette réunion, l'entraîneur de l'équipe de France, Laurent Blanc (notice biographique à lire ici), s'est dit lui aussi «favorable» à cette proposition de changer, dès l'âge de 12-13 ans, les critères de détection chez les jeunes pousses hexagonales «avec notre culture, notre histoire», selon ses propres mots.
Toujours d'après les mêmes sources, M. Blanc a cité en exemple l'Espagne, actuelle championne du monde: «Les Espagnols, ils disent “Nous, on n'a pas de problème. Des blacks, on n'en a pas”.»
A la DTN, sorte de «saint des saints» du ballon rond où se conçoit toute la politique sportive du foot en France, plusieurs arguments sont avancés en interne pour justifier l'injustifiable, à savoir la mise en place de quotas «dans l'approche des populations», expression utilisée par M. Blaquart lors d'une réunion.