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Brandao, le maillot de la discorde
Les Olympiens ont affiché leur solidarité avec l'attaquant brésilien en présentant sa tunique. L'initiative divise...
À l'entrée des deux équipes, Hilton a brandi le maillot de son ami, qu'il était allé attendre mercredi à son domicile.
À l'entrée des deux équipes, Hilton a brandi le maillot de son ami, qu'il était allé attendre mercredi à son domicile.
Photo de notre envoyé spécial Frédéric Speich
Brandao était partout, peut-être un peu trop, àl'heure où une information judiciaire est en cours depuis la mise en examen de l'attaquant brésilien, mercredi soir, par le juge Laëtitia Ugolini. Si son départ vers son pays natal était initialement programmé lundi, l'Olympien a finalement quitté la France, hier.
Son contrôle judiciaire n'étant soumis à aucune interdiction de sortie du territoire, il a décidé de rejoindre la région de Sao Paulo pour fuir le contexte, avec l'accord des dirigeants olympiens, lesquels n'ont pas encore statué sur la sanction qu'ils lui infligeront à son retour.
Dans son entourage, on laisse entendre que Brandao compte s'adjoindre un avocat supplémentaire aux côtés de Me Patricia Clusan. Pendant ce temps, à Rennes, la journée a été particulière, parfois lourde, non pas à porter, mais à supporter. Dans les rues, au restaurant, la moindre apparition d'un Marseillais a été propice à lancer le sujet.
L'avant-match l'a également été. Les provocations ont fusé, désespérantes sur le manque de retenue de la nature humaine, l'absence de considération par rapport à une affaire judiciaire portant sur des faits graves ou présumés tels. Positionné à la sortie du couloir menant aux vestiaires, José Anigo, tantôt accompagné de Jean-Claude Dassier, tantôt de Cédric Dufoix, a été plusieurs fois pris à partie: " Oh, Anigo, tu l'as mené Brandao ce soir? Ou tu l'as laissé en prison?"
Le contexte a été pesant, l'affaire a été un prétexte permanent pour influencer voire pourrir la journée. Elle a pris une autre tournure quelques minutes avant le coup d'envoi. Au micro d'OMtv, José Anigo explique la position du secteur sportif, au lendemain de la sortie médiatique de son président: "Brandao n'est pas un violeur. Tous les joueurs sont solidaires." À cette heure, chacun est dans son rôle, l'équipe joue un rôle d'avocat en apportant un soutien moral et indéfectible à son joueur.
La solidarité de l'équipe monte d'un cran lors de l'entrée des 22 acteurs. Vitorino Hilton brandit un maillot floqué au numéro et au nom de son ami, qu'il était allé attendre mercredi soir à son domicile. La tunique est alors posée devant le banc de touche, comme un symbole.
L'OM affiche clairement à l'opinion publique sa position dans une affaire qui sera malsaine quelle qu'en soit l'issue. Pourtant, l'image divise et suscite un malaise. Ils sont nombreux à ne pas comprendre. Ils s'indignent de voir le nom d'un homme poursuivi par la justice trôner sur un terrain de football à une heure de très grande écoute. Lors de l'ouverture du score de Loïc Rémy, André Ayew et Stéphane Mbia ont soulevé le maillot et l'ont présenté au public.
Était-ce vraiment nécessaire ? On reste perplexe quant à l'initiative. Elle est indécente. Car n'oublions pas qu'il s'agit là d'une grave affaire de moeurs