Dans la politique générale conduite par le club, la nécessité de renforcer ses actifs quasi inexistants à ce jour, une telle perspective représenterait une véritable révolution. Au club, la démarche auprès de la Ville de Marseille, propriétaire du site, a été engagée il y a un peu plus d’un an. Selon plusieurs sources concordantes, la municipalité n’y est pas opposée. Si rien n’est acquis, l’idée fait son chemin et mûrit un peu plus chaque jour. Elle devra toutefois être soumise au vote du conseil municipal dans les prochains mois.
Lors d’un dîner (où plusieurs points ont été abordés) en marge de l’inauguration du centre de formation, Margarita Louis-Dreyfus, Jean-Claude Dassier et les dirigeants ont échangé sur ce point avec Jean-Claude Gaudin. La municipalité n’est pas réticente à la cession, car elle pourrait lui permettre de récupérer des ressources appelées à financer l’agrandissement et la couverture du stade Vélodrome. Ces derniers mois, diverses expertises ont été conduites par les deux parties pour estimer le bien. Estimé à 7M¤ par les Domaines, pour une surface de 9,5 hectares, le centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus est mis à la disposition de l’OM par le biais d’une convention d’occupation temporaire d’une durée de 20 ans.
Quel est l’intérêt pour le club de se porter acquéreur d’un site qu’il a développé depuis plus de dix ansau point de réunir aujourd’hui tous ses services en un même lieu ? "Financer des constructions et négocier des prêts bancaires, ce que la loi ne nous autorise pas actuellement, explique Antoine Veyrat, le directeur général olympien, lequel confirme la volonté du club de devenir propriétaire. Les acquis du club sont insuffisants." La construction du bâtiment du centre de formation l’a mis en lumière: l’OM a financé sur ses fonds propres le projet et les travaux sans pouvoir contracter ni étaler de dette : "Lorsque nous nous rapprochons des banques, celles-ci nous opposent la convention qui nous lie à la Ville.
Même si cela n’arrive pas, elle peut être révoquée à tout moment par simple intérêt public. Nous n’avons donc
aucun actif reconnu auprès des établissements bancaires." Le capital joueurs reste très aléatoire, versatile et fragile.
Il fluctue au gré des durées de contrat, des performances et de l’aptitude physique sur le long terme des individualités
sans offrir une garantie fiable. "Être propriétaire de l’ensemble renforcera notre capital immobilier, aujourd’hui inexistant, et favorisera le financement de futures opérations sans plomber, par exemple, les investissements
pour le recrutement, poursuit Antoine Veyrat. Cela nous autorisera à étaler la dette et, au gré des opérations
à conduire, de bénéficier d’une trésorerie plus conséquente. Aujourd’hui, pour des travaux d’envergure destinés
à l’amélioration de notre outil de travail, nous sommes contraints de régler cash."
L’acquisition du centre d’entraînement permettrait à l’OM de se projeter un peu plus vers l’avenir. Depuis plusieurs
années, la volonté d’acheter des terrains maraîchers limitrophes est forte. Le club espère améliorer ses infrastructures
avec la construction d’un terrain honneur et d’une tribune pour les matches de ses équipes réserve et de
jeunes: "Nous avons un véritable problème d’accessibilité du public, conclut le directeur général. Nous manquons
d’espace pour la construction d’un parking exclusivement dévolu aux visiteurs." En marge des résultats de l’équipe,
principale préoccupation des supporters, le club se prépare donc à renforcer ses fondations financières.
La Provence du jour .