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Samedi soir, comme à chaque fois qu'il foule la pelouse du Vélodrome avec la tunique de l'adversaire, il laissera son coeur de supporter au vestiaire. Fabien Laurenti a quitté la Canebière il y a sept ans, mais l'OM «reste son club de coeur», celui de sa famille, de ses potes. Et si le défenseur brestois a rejoint Arles-Avignon cet été, à 87 petits kilomètres du Vieux Port, il n'en fait pas mystère : c'était aussi pour se rapprocher de ses racines. «Ca a penché dans la balance, j'avais envie de retourner dans le Sud et puis à Lens (où il devait revenir de prêt, NDLR), je n'aurais pas eu l'opportunité de jouer». A l'ACA, il n'a pas eu ce problème : il a beaucoup joué, certes, et il a beaucoup perdu. «Le bilan est simple à dresser, malheureusement. C'est une année extrêmement compliquée à tous les étages. Le début a été turbulent en coulisses, et c'est un club qui a grandi rapidement. Quand on arrive parmi l'élite sans trop savoir où on met les pieds, ce n'est pas évident.»
Avec son accent qui chante, que sept années dans la moitié Nord n'ont pas fait taire, le garçon tente encore de porter la bonne parole au sein d'une équipe plus proche de la Ligue 2 que jamais : «Tant que mathématiquement la descente n'est pas actée, on y croit. Ca peut paraître fou, je peux comprendre la réaction des gens quand ils lisent ça. Au fond de nous, on ne rentre pas sur le terrain pour perdre un match. Même si on est condamnés à la Ligue 2, on jouera les matches à fond, celui qui ne croit pas cela se trompe.» Des relégations, Fabien Laurenti en a déjà connues deux, avec Ajaccio et Lens. Il en devient philosophe : «Ca fait partie de ma carrière. Quand j'ai rejoint l'ACA, je savais que j'allais jouer le maintien, j'étais prêt à ça. Mais je ne pensais pas que cela serait aussi compliqué en m'engageant.»
Et cela fait dix matches que l'équipe n'arrive pas à s'imposer, à domicile, à l'extérieur, peu importe. Face à Paris, le week-end dernier, une bonne seconde période n'a pas suffi (1-2). De toutes façons, les joueurs sont blindés : «Chaque week-end, on se fait descendre à la télé, dans la presse, mais on ne s'en préoccupe plus.» Se faire descendre, mais ne pas descendre. Pour cela, il faudra perpétuer l'infime espoir en ramenant quelque chose de Marseille. «On est des hommes, on a une fierté. Il faut faire la meilleure figure possible». Surtout chez lui. Au Vélodrome.