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La face sombre de l'Olympique de Marseille (2018)
Dans "Olympique de Marseille : quand le milieu faisait la loi" , un documentaire consacré aux liens entre le club marseillais et le milieu, Jérôme Pierrat livre des éléments nouveaux et des témoignages chocs. Eclairant.
Mai 2006 : Jean Fernandez, l'entraîneur de l'Olympique de Marseille, annonce brusquement son départ du club au terme d’une saison pourtant honorable. Dans la cité phocéenne, sa décision surprend beaucoup de monde, à commencer par ses propres dirigeants. A l'époque, des rumeurs de pressions sont évoquées. Le principal intéressé, lui-même, ne s’est jamais exprimé sur la question. Dans son film consacré aux liaisons dangereuses entre le club phocéen et le grand banditisme, le journaliste Jérôme Pierrat, fin connaisseur des arcanes du milieu, confirme l’hypothèse des pressions en apportant de nouveaux éléments. Il s'appuie sur des interceptions téléphoniques réalisées dans le cadre de l'information judiciaire actuellement en cours, portant sur des transferts suspects et des soupçons d'abus de biens sociaux commis au détriment de Robert Louis-Dreyfus, l'ancien propriétaire du club, riche homme d'affaires, puis de sa femme, Margarita [le préjudice est évalué à 80 millions d'euros, NDLR]. Lors d'une conversation téléphonique, l'agent de joueurs Jean-Pierre Bernès raconte à son interlocuteur, le journaliste et ancien patron du PSG, Charles Villeneuve, les dessous du départ précipité de Jean Fernandez. Une équipe de gros bras aurait déboulé au domicile de l'entraîneur : "Ils ont mis sa femme dans la voiture, ils l’ont emmenée en haut de la falaise et lui ils lui ont mis des gifles", assure l’agent. Une scène digne d'un polar. Les nervis auraient reproché à Jean Fernandez de ne pas aligner dans son équipe Thomas Deruda, un jeune joueur de l’OM aux performances des plus anodines, dont le père Richard Deruda a été condamné par le passé pour des faits de braquage (NDLR : il n’a pas souhaité répondre aux demandes d’interview du journaliste).
L’OM, une belle gagneuse riche à millions
"Droit au but", dit la célèbre devise de l'OM. En réalité, cette chevauchée n’a rien d’une ligne droite. Elle s’accompagne de fréquents détours par le milieu, comme le raconte Jérôme Pierrat à l'aide de témoignages forts et de documents tirés de l'enquête. Pour le grand banditisme, l’OM est un établissement de jeu comme un autre. Une belle gagneuse riche à millions. "La seule façon de diriger l’OM, c’est de composer avec les forces en présence que sont les agents et l’environnement local, à savoir les figures du milieu qui gravitent autour du club", avait expliqué Vincent Labrune, l’ancien président de l’OM lors d’une audition. Les histoires abondent sur les liens entre le grand banditisme et le club phocéen. Lors de l’enterrement de Francis le belge, un des caïds de Marseille assassiné dans un PMU parisien en septembre 2000, son cercueil était porté par Patrick Blondeau, le capitaine du club. Des membres de la direction assistent aux obsèques, tout comme un ancien joueur ayant payé la caution du malfrat quelques années plus tôt. Au printemps 2002, Robert Louis-Dreyfus rendit même visite à Roland Cassone, présenté comme le parrain du milieu marseillais, dans sa villa de l’arrière-pays aixois. Que se sont dit les deux hommes ? Quel était le but de la rencontre ? Mystère. Quelques jours plus tard, le club retirera la plainte déposée contre un ancien directeur sportif, proche du parrain. Dans la foulée, Etienne Ceccaldi, un ancien magistrat nommé par Dreyfus à la tête de l’OM pour faire le ménage, donnera sa démission : "A partir de la visite de Louis-Dreyfus à Cassone, j’ai senti que je n’étais plus soutenu", confie l’ancien magistrat à Jérôme Pierrat. Quant à la fille du parrain, elle sera même engagée dans une des entreprises du business man. Selon certaines sources, Roland Cassone aurait même disposé de documents compromettants sur le milliardaire.
"On va te casser les jambes et tu finiras ta carrière à vendre des salades au marché des Capucins'"
Considéré comme un proche du parrain, un homme est au cœur de l'enquête actuellement en cours : Jean-Luc Barresi, mis en examen dans ce dossier pour recel d’abus de biens sociaux, blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs qui, désormais installé à Dubaï, n’a pas souhaité répondre aux questions de Jérôme Pierrat. Fiché au grand banditisme depuis 2006, comme ses deux frères (NDLR, son frère cadet, Bernard Barresi fut en cavale pendant vingt ans avant d’être impliqué dans l’affaire "Guerini"), cet homme décrit comme étant un personnage qui en impose est devenu agent de joueurs dans les années 1990. Avec son associé, Gilbert Sau, un ancien pizzaïolo impliqué dans une affaire d’escroquerie, lui-aussi reconverti comme agent de joueurs, les deux hommes ont même disposé, un temps, d'un bureau au siège du club. Des agents aux drôles de méthodes : "Il y avait des pressions sur certains joueurs, pour ne pas dire sur tous, pour qu’ils prennent comme agent Gilbert Sau, se souvient Etienne Ceccaldi. Ce qu’on m’a rapporté de source certaine, c’est à certains joueurs qui avaient refusé de signer, on a dit : 'On va te casser les jambes et tu finiras ta carrière à vendre des salades au marché des Capucins'". Placé en 2002 en détention provisoire dans le cadre d’une affaire d’extorsion de fonds, Jean-Luc Barresi qui a conservé sa licence d’agent revient dans l’entourage du club dès sa sortie de prison. Mais cette fois-ci, il se fait plus discret et prend de nouveaux associés qu’il met en première ligne. Au sein du club, il dispose d’un allié de poids : José Anigo, une figure de l’OM, ancien responsable du centre de formation, entraîneur puis directeur sportif ; mis en examen dans l’enquête en cours. En neuf mois, les deux hommes auraient eu 360 conversations téléphoniques, selon l’enquête en cours. D’après les policiers, Anigo aurait renseigné son ami sur les mouvements à venir, joueurs sur le départ, possibles recrues… Des informations privilégiées qui auraient permis à l’agent d’avoir une longueur d’avance pour se placer au milieu des transactions.
L’ancien directeur sportif aurait également joué les entremetteurs. Dans le documentaire, Frédéric Dobraje, agent mandaté par l’OM pour transférer Hatem Ben Arfa en 2010, raconte lors d’un déjeuner avec José Anigo avoir vu débarquer Jean-Luc Barresi entre la poire et le désert pour parler du futur transfert. "J’ai vite compris la demande. Je ne suis pas allé plus loin", confie Dobraje dans le documentaire. Comprendre : Barresi souhaitait toucher sa commission sur le transfert : "Quand on a un nom qui est craint, on n’a pas besoin d’élever le ton, de frapper, de menacer. C'est le stade le plus élevé du racket : j'arrive, je m'appelle Untel et tu me dois tant", explique Jacques Dallest, l'ancien procureur de Marseille, aujourd’hui procureur général de Grenoble. Dobraje préfère se retirer des négociations. Le transfert de l’attaquant marseillais dans le club anglais de Newcastle est finalement géré par un jeune agent. Celui-ci dit avoir été approché par le duo Anigo-Barresi mais refuse de verser une partie de ses commissions. A peine l’affaire conclue, il dit avoir reçu un coup de fil menaçant de l’agent marseillais. "Il m’a dit : "Quand tu passeras le panneau Marseille, tu seras en sécurité, sinon tu ne seras plus en sécurité", raconte, sous couvert d’anonymat, le jeune agent à Jérôme Pierrat.
L’ombre de Barresi plane sur près d’une vingtaine de transferts dont celui de Mamadou Niang à Fenerbahçe en 2011 pour 8 millions d’euros, sur lequel il aurait touché des commissions indues selon les policiers. "Il s’est mis au milieu de ce transfert", expliquera lors d’une audition, Antoine Veyrat, un ancien directeur général de l’OM. "C’est un agent professionnel qui m’a donné de très bons conseils", explique dans le documentaire l’agent Karim Aklil qui a travaillé avec Barresi. Le joueur Giannelli Imbula parle lui "d’un agent lambda". Pourtant, des écoutes téléphoniques révélées par le documentaire montre que l’agent lambda s’est montré très insistant auprès du joueur pour que celui-ci lui confie ses intérêts.
A l’OM, Jean-Luc Barresi était en concurrence avec un autre agent, Jean-Pierre Bernès. Ce dernier est un proche de Didier Deschamps, l'ancien entraîneur. La rivalité entre les deux clans va empoisonner l’ambiance du club pendant de longs mois. "Jean-Pierre Bernes a toujours eu la volonté d’écarter la concurrence", considère Marc Fratani, factotum de Bernard Tapie et ami de Jean-Luc Barresi. Des pressions auraient été toutefois exercées sur Bernès, notamment pour le convaincre qu’un de ses joueurs, Benoît Pedretti, devait quitter le club avant la fin de son contrat. Ce que confirme à demi-mot le footballeur dans le documentaire. Dans cette rivalité, les groupes de supporters ont, selon les policiers, été utilisés pour faire pression sur certains joueurs mais aussi sur l'entraîneur. En mars 2012, des banderoles "Deschamps et tes joueurs : casse toi" étaient apparu dans les travées du stade vélodrome où les South Winners, groupe de supporters le plus influent, se regroupent. "Nous ne sommes pas un gang", répond Karim Zeroual, l’influent vice-président du groupe. Ce dernier confirme toutefois avoir eu une altercation avec Didier Deschamps qu’il soupçonnait d’agiter ses réseaux hauts placés pour "le faire gicler du stade": "Je suis allé dans un restaurant pour aller le remuer un peu (...) Je l’ai fait trembler de tout son corps. Je lui ai dit que je lui décapsulerais la tête de ses épaules". Quelques mois plus tard, Deschamps quittait le club. A Marseille, le football est vraiment un sport de combat.
gob a écrit:Ah tiens, les voyous viennent de publier un message de leurs actions sociales récentes.
Ils ont vraiment le cul merdeux …
Lo Provençau a écrit:Ahah.
J'allais dire qu'à mon avis on allait avoir un truc du style "si ça vous pose problème venez le dire au local."
Soit dit en passant même en habitant à Marseille depuis toujours on y est pas pour autant bienvenus.
Faut pas croire contrairement à ce que pense TMTIGER que y a une unanimité des marseillais pour excuser voire soutenir le comportement des clubs de supporters. Dans mon entourage, ce n'est le cas d'absolument personne.
aristote2 a écrit:Pas vu leur message mais j’imagine la teneur : on est des gentils car on distribue des repas aux plus démunis, même à ceux qui ont un maillot du PSG.
alexduke a écrit:Lo Provençau a écrit:Ahah.
J'allais dire qu'à mon avis on allait avoir un truc du style "si ça vous pose problème venez le dire au local."
Sur tous les posts tweeter où ces raclures de bidets de RZ et ces alcolites se font défoncer, il y a toujours un ou 2 fervents toutou "viens nous le dire au local"
Je crois que ça va, non plutôt ça doit, devenir un meme
boodream a écrit:L'idéal ce serait de reprendre les abo une bonne fois pour toutes, c'est-à-dire que les abonnements soient commercialisés à 100 % par l'OM et seulement par l'OM, sans aucune intervention d'aucun groupe. Il faudra communiquer très fortement sur le maintien de tarifs populaire parce que ça sera l'angle d'attaque de tous les groupes et qu'il faut clairement pérenniser cet esprit populaire qui est la principale force du club.
Lo Provençau a écrit:boodream a écrit:L'idéal ce serait de reprendre les abo une bonne fois pour toutes, c'est-à-dire que les abonnements soient commercialisés à 100 % par l'OM et seulement par l'OM, sans aucune intervention d'aucun groupe. Il faudra communiquer très fortement sur le maintien de tarifs populaire parce que ça sera l'angle d'attaque de tous les groupes et qu'il faut clairement pérenniser cet esprit populaire qui est la principale force du club.
Mais c'est déjà le cas. Les abos sont commercialisés a 100% par l'OM.
Lo Provençau a écrit:Au passage, s'ils s'en foutaient tant que ça, ils essaieraient pas de communiquer sur les actions sociales qu'ils ont pu faire récemment.
alexduke a écrit:Lo Provençau a écrit:boodream a écrit:L'idéal ce serait de reprendre les abo une bonne fois pour toutes, c'est-à-dire que les abonnements soient commercialisés à 100 % par l'OM et seulement par l'OM, sans aucune intervention d'aucun groupe. Il faudra communiquer très fortement sur le maintien de tarifs populaire parce que ça sera l'angle d'attaque de tous les groupes et qu'il faut clairement pérenniser cet esprit populaire qui est la principale force du club.
Mais c'est déjà le cas. Les abos sont commercialisés a 100% par l'OM.
Et c'est certainement bien pour ça que RZ et sa bande essaient de faire leur putsch. Ca plus l'encadrement de la revente des places via le site qui a du faire largement baisser leur bizness de revente au black (meme s'il y aurait a redire sur ce fameux site), et peut etre aussi le nombre d'interdiction de déplacements qui augmente (quelqu'un disait ici que les groupes se faisaient un vrai bizzness sur les déplacements)
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