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Ils leur mettent le feu
Futur joueur de l’OM, où il doit s’engager pour cinq ans, Iliman Ndiaye a été accueilli comme un prince à Marignane, dans la nuit de dimanche à lundi. Une tradition qui s’installe à Marseille pour les recrues les plus emblématiques. Mathieu grégoire et Baptiste Chaumier
De la pyrotechnie, des « Aux armes » et une liesse contagieuse. Pour l’arrivée d’Iliman Ndiaye, peu après minuit la nuit dernière, le terminal de l’aviation générale de Marignane (Bouches-du-Rhône) a pris l’allure incandescente d’un virage du Vélodrome. Le Sud, pour être précis, avec un débarquement orchestré par les Winners.
Cheveux lissés, silhouette chétive, tempérament affirmé, Hamza Baggour a rapidement placé une écharpe du groupe autour du cou d’un Ndiaye aux anges, à quelques mètres de la femme de l’attaquant de 23 ans et de sa toute petite fille. Puis ils ont craqué ensemble un fumigène et entonné quelques chants à la gloire de l’OM. « Ce n’est pas dans notre habitude de venir attendre les recrues à l’aéroport, mais quand on voit que le joueur le mérite, qu’il s’est battu pour venir chez nous, alors on décide d’y aller, confie Hamza, trésorier des Winners et comédien aperçu dans le film Stillwater au côté de Matt Damon. Ndiaye, il a joué au club en jeunes, il bande pour l’OM, comme nous. C’est le conte de fées au masculin, quel gamin dingue de foot n’a pas rêvé de jouer un jour à l’OM ? Ndiaye, c’est aussi l’Afrique, le Sénégal, c’est la diversité, c’est ce qui représente Marseille. Il fallait aller à Marignane pour l’accueillir ! Il y avait près de 500 personnes à mon avis, on s’était donné rendez-vous vers minuit là-bas, c’est plus facile pendant les vacances. »
Entre Alexis Sanchez la saison dernière et Pierre-Émerick Aubameyang cet été, la direction du club marseillais aime intégrer à l’effectif une vedette en fin de carrière, pour lui donner une plus-value sportive et symbolique, un peu comme le font les grandes armadas du Championnat turc. Et comme à Galatasaray, les supporters peuvent proposer un bain de foule pour stimuler le nouvel arrivant : « À partir du moment où on sent que le transfert est acté, on confirme l’info auprès du club et on se réunit avec le groupe pour décider d’y aller ou non, explique Hamza. Pour Ndiaye, c’était évident, comme pour Sanchez, il y a un an. C’était l’une des premières fois où il y avait autant de monde pour attendre une recrue. Vous vous rendez compte ? C’est quand même un joueur de renommée internationale qui venait chez nous, il a joué dans tous les plus grands clubs d’Europe. On était obligés de lui montrer où il avait mis les pieds. »
L’idée avait notamment été poussée par Jacques Cardoze, l’ancien directeur de la communication du club, à l’époque soulagé après une grosse alerte : un Sanchez surexcité qui manque de se faire une cheville sur une carcasse de fumigènes. Pas de stress de ce genre pour Ndiaye, qui a pu passer sa visite médicale hier matin et tourner un petit clip de présentation sur le parvis de la gare Saint-Charles, là même où il aimait dribbler il y a onze ans, lors de son passage chez les benjamins de l’OM. Il va s’engager pour cinq saisons avec le club marseillais.
L’Equipe
