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Après la rixe de dimanche,
sur la place Carnot, la sidération; Faits divers
La Dépêche du Midi
Plus d’une centaine de supporters marseillais, en transit sur la place Carnot dimanche après-midi, avant le match à Toulouse qui avait leu en soirée, se sont affrontés à une quarantaine de militaires du 3e RPIMa. Les commerçants faisaient l’inventaire ce lundi matin.
«Moi, des choses comme ça, ça me sidère»: ce client du bar le Pic’Nic, sur la place Carnot, n’en revenait toujours pas, ce lundi, au lendemain de la rixe qui a opposé une centaine de supporters de l’Olympique de Marseille à une quarantaine de militaires du 3e RPIMa.
Avant d’assister au match opposant leur club à celui de Toulouse, les supporters phocéens avaient, en effet, décidé de faire une halte à Carcassonne pour déjeuner ou se désaltérer :«Ça arrive régulièrement qu’ils s’arrêtent chez nous», explique Jean-Michel Fernando, à la tête du bar le Pic’Nic et du Longchamp.
Il était environ 14 h 15 quand deux bus sont arrivés dans la préfecture audoise, les sociétaires des « Fanatics » s’installant sur les quelques terrasses ouvertes un dimanche après-midi : «Tout se passait de manière très bon enfant, souligne Jean-Michel Fernando. Il y avait des gens de tous âges: des jeunes comme des sexagénaires».
Jusqu’à ce qu’un jeune militaire n’arrive sur les lieux, aux alentours de 16 heures, arborant un maillot à l’effigie du Paris Saint-Germain… Provocation ? Mauvais mots ? Chambrage intempestif intrinsèquement lié à la haine historique que se vouent Parisiens et Marseillais ? Toujours est-il que l’algarade verbale se transforme en gifles et bousculades, rapidement contenue par les policiers arrivés sur place.
Mais c’était sans compter, une heure plus tard, sur l’arrivée, depuis la rue de la Gare, de soutiens du militaire venus régler leurs comptes… S’en est suivi un déchaînement de violences aussi soudain qu’éphémère avec, à la clé, une bataille rangée à coups de tables et de chaises :«Heureusement que la rixe a eu lieu sur le bas de la place Carnot où les établissements étaient fermés et où le matériel des terrasses était attaché», confie un observateur des faits.
Jean-Luc Arpin, propriétaire de la briocherie éponyme, n’était pas là dimanche après-midi. Il a, revanche, fait l’inventaire des dégâts :«J’ai eu huit tables cassées! J’en ai retrouvé jusque devant la caserne Laperrine (NDLR : à 300 mètres des lieux) », note le commerçant qui a déposé plainte par internet et qui attend de le faire physiquement au commissariat jeudi.
Quatre plaintes pour l’instant
Jean-Michel Fernando, de son côté, s’est montré étonné que les faits dégénèrent de la sorte : «On a mis les clients à l’abri mais tout est allé très vite. Ces Fanatics, à la base, ne sont pas des supporters violents comme peuvent l’être les Ultras: jusqu’à la première altercation, on n’avait pas eu de problème. On avait eu plus de soucis, il y a quelque temps en arrière, avec des supporters lyonnais qui, eux, étaient irrespectueux. Là, les Marseillais sont même revenus pour payer leur adition».
Selon nos informations, trois commerçants, au total, auraient décidé de porter plainte et quatre militaires devraient en faire autant. Contacté, le 3e RPIMa n’a pas voulu faire de commentaire :«Une enquête est ouverte, nous laissons la justice faire son cours».
Jean-Luc Arpin, lui, pose une question :«Depuis que le commissariat est en dehors de la ville, les policiers mettent plus de temps à se déplacer: ne serait-il pas judicieux d’installer une antenne en centre-ville? Quoi que, s’ils arrivent à quatre, dans pareille situation, ça risque d’être compliqué». Pour sûr.
Il y avait
des gens
de tous âges.