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Les « fumis » enflamment le débat
L’assemblée générale de la Ligue, qui s’est tenue hier matin, s'est encore focalisée sur la question des fumigènes, que les instances veulent éradiquer des stades français. Les «fumis» enflamment le débat
L’assemblée générale de la Ligue, qui s’est tenue hier matin, s'est encore focalisé sur la question des fumigènes, que les instances veulent éradiquer des stades français. De notre envoyé spécial
ALBAN TRAQUET MARSILLARGUES (Hérault) – Une ambiance estivale flottait sur l’assemblée générale de la Ligue, hier, au mas Saint-Gabriel, la propriété familiale des Nicollin. Une chaleur émolliente, un déjeuner sous le patio, mais un brouillard âcre et persistant à l’horizon : celui provoqué par ces sacrés fumigènes, qui n’en finissent plus d’irriter les instances.
Il y a une semaine, Noël Le Graët, le président de la Fédération, avait exigé leur suppression totale, lors de l’assemblée fédérale, à Strasbourg, en mettant la pression sur ses camarades de la Ligue. Retour d’écho, hier midi, sans surprise, lorsque Nathalie Boy de la Tour, la patronne de la LFP, et Didier Quillot, son directeur général exécutif, ont tenu leur conférence de presse, dans une immense salle garnie d’affiches de corridas.
Après un hommage à « Loulou », l’hôte défunt (l’ex-président de Montpellier est décédé le 29 juin dernier), Boy de la Tour a affirmé, elle aussi, son intention « d’éradiquer » la pyrotechnie de nos stades. « Nous n'avons pas été surpris par la position de Noël Le Graët, a-t-elle appuyé. Nous en avions d'ailleurs parlé longuement avec lui. Et nous avons fait ensemble des demandes à divers ministères (voir L’Équipe du 2 juin), d'autant que le football amateur n'est pas exempt de ce problème. » Dans l’élite, le phénomène est en hausse de 60 % cette année. C’est aussi une source récurrente de tensions entre la Ligue et certains ultras, qui font de l’utilisation des fumigènes un combat d’identité culturelle.
Le principe
d'un quatrième remplaçant adopté
« C’est clairement une priorité, a rajouté Quillot. On va faire des propositions tous ensemble pour que ce phénomène disparaisse lors de la prochaine saison. » Quatre clubs français (l’OM, Saint-Étienne, le PSG et Bordeaux) représentent les deux tiers de ces craquages et incidents.
Habituellement au front sur les questions commerciales (à l’image des droits télés), Quillot a également demandé une « application stricte des barèmes disciplinaires » par la commission de discipline de la LFP, un organe souvent matière à polémiques, qu’elles viennent des clubs ou des supporters. Son président, Sébastien Deneux, était présent hier lors de cette AG. « Il est en première ligne pour faire des propositions », a dit Quillot, qui souhaite rendre cette commission plus « performante ». Une des idées retenues (et poussée par l’OM, en particulier) est d’avancer ces réunions en début de semaine – le mardi soir, a priori – au lieu du jeudi soir, comme c’est le cas actuellement.
Passé les vapeurs de « fumis », la Ligue a également validé la possibilité d’une évolution réglementaire censée relever l’intensité du jeu, à la fin de certaines rencontres, à partir de la saison prochaine. « Suivant la recommandation de l'IFAB (International Football Association Board, l’instance qui détermine les règles du jeu), on a adopté le principe d'un quatrième remplacement lors de la prolongation », a annoncé le DG exécutif de la Ligue. Cinq cas sont potentiellement concernés : la finale de la Coupe de la Ligue, les deux play-offs (pré-barrages d’accession à la L1) et les deux barrages d’accession retour. Les prolongations lors des premiers tours de Coupe de la Ligue avaient été supprimées l’an passé.
Gérée par la FFF, la Coupe de France n’entre pas dans cette modification de règlement. Pour Quillot, ce quatrième remplacement autorisé pour certains matches « accélère le jeu et apporte une fraîcheur nouvelle sur le terrain ».Cette mesure a déjà été officialisée en mars par l’UEFA, également à partir de la saison prochaine, pour la Ligue des champions, la Ligue Europa et la Supercoupe de l’UEFA. De son côté, la FIFA l’a validée pour la Coupe du monde en Russie (14 juin-15 juillet).
L'Equipe