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Il y a des soirs comme ça, quand les évènements virent au cauchemar, où l'on se dit qu'on aurait mieux fait de rentrer se faire un plateau télé. Et des matins, où l'abus d'alcool n'est pas seul sur le banc des accusés de cette barre au crâne... Michel Tonini, responsable historique avec son frère, du groupe de supporters (5 000 adhérents environ) leader dans le virage Nord du Vélodrome, en a fait l'amère expérience...
Flashback, début décembre. L'homme déambule sur le Vieux-Port quand trois jeunes femmes, "plutôt sexy et âgées de 23 à 25 ans" selon un proche de ce qui va devenir une affaire, "alpaguent" le quinquagénaire, qui se laisse embarquer au bar de la Marine. Les verres s'enchaînent et la soirée se prolonge jusque tard dans la nuit... Au réveil, le patron des Yankee ne retrouve plus la carte bleue reliée au compte en banque de son association. Il soupçonne alors le trio de jeunes femmes. Par chance, c'est en tout cas ce qu'il expliquera aux policiers, une de ses connaissances l'alerte : une jeune femme est en train de flamber la fameuse carte "black" du club de supporters aux Galeries Lafayette !
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Selon nos informations, Michel Tonini parvient alors à récupérer son bien, et tente, en vain, pendant une dizaine de jours, d'obtenir réparation - à l'amiable - du préjudice qui s'élèverait à près de 13 000 euros !
"Sauf qu'il est visiblement tombé sur trois nanas au profil de michetonneuses escrocs !", glisse un enquêteur. Et au moins l'une d'elle n'a pas hésité à concocter, en écumant les magasins de luxe du centre-ville en seulement une matinée, un Noël doré pour elle et ses proches.
"C'est fou, en quelques heures elle est parvenue à passer chez Louis Vuitton s'offrir des sacs et des chaussures et à dépenser plusieurs milliers d'euros pour des fringues et des jouets pour enfants", assure un proche de ce dossier qui arrive sur le bureau de la police mi-décembre, quand Michel Tonini se résigne à déposer plainte. Sauf que pour une raison inconnue, la jeune femme qu'il incriminait se constitue prisonnière, quasiment dans le même laps de temps, afin de livrer sa version, absolument divergente de celle du dirigeant des Yankee, ce qui entraînera un placement en garde à vue des deux protagonistes...
"La fille a d'abord assuré qu'il lui avait donné son accord pour ces achats, ce qui aurait pu constituer, puisqu'il déposait plainte, une tentative d'escroquerie à l'assurance. Mais au final, elle a fini par avouer, certes à demi-mot", continue un enquêteur qui précise que la jeune femme aurait restitué une partie de son butin et qu'elle a été pour l'heure laissée libre. "On doit trouver les deux autres filles pour déterminer une version la plus proche de la vérité et on doit voir, puisqu'elles sont connues pour des escroqueries dans la région, si on ne trouve pas des victimes de ce même mode opératoire dans nos plaintes."
Alors que son avocat n'a pas souhaité s'exprimer, il nous a été impossible de contacter Michel Tonini.