par Dragan » 23 Sep 2015, 01:18
Article de l'express (a noter les passages sur comment rentrer des lasers dans le stade et les dissolutions potentielles des assoces) :
http://www.lexpress.fr/actualite/societ ... 18300.html
Information
Pourquoi les supporters de l'OM ne sont pas des ultras comme les autres
Sept personnes ont été interpellées depuis les violences qui ont émaillé le match Olympique de Marseille - Olympique Lyonnais dimanche. Mais les autorités recherchent encore d'autres "ultras" et menacent de dissoudre des groupes de supporters.
Pendant que les dirigeants de club s'écharpent sur l'arbitrage, la police, elle, poursuit sa traque des responsables des incidents qui ont terni le choc OM-OL dimanche. Lancers de bouteilles en verre et mise en scène macabre d'une pendaison d'un joueur ont provoqué l'interruption du match et l'irritation des pouvoirs publics. Les supporters marseillais sont pointés du doigt et menacés de sanctions.
Que sait-on des personnes déjà interpellées?
Contactée par L'Express ce mardi, la procureure adjointe du parquet de Marseille Catherine Alexandre annonce que sept personnes ont été interpellées le soir du match: un mineur et sept majeurs. "Le premier a été déféré devant le juge pour enfants pour introduction de fumigènes, les autres vont être présentés en comparution immédiate pour violences volontaires dans l'enceinte du stade, avant ou après match", précise la magistrate. Leur âge et leurs éventuels antécédents judiciaires n'ont pas été précisés.
Les sept individus n'ont pas été arrêtés dans le cadre d'un coup de filet visant précisément un groupe de supporters. Parallèlement à cette procédure, deux enquêtes en flagrance ont été ouvertes par le parquet: l'une pour menaces caractérisées par l'exhibition d'un pendu à l'effigie d'un joueur. Il s'agit de Matthieu Valbuena, dont le transfert à l'OL est vécu comme une trahison par certains Marseillais. L'autre pour violences volontaires sur un stadier, blessé en recevant un fumigène au visage. La police va notamment s'appuyer sur la vidéosurveillance du Vélodrome pour identifier les suspects.
Pour l'heure, il est impossible de certifier que les fauteurs de troubles appartiennent à une structure. Mais, "Marseille est le club de France qui comporte le plus d'associations, en particulier dans ses virages", observe Franck Berteau, journaliste et auteur de Le Dictionnaire des supporters: côté tribunes (éditions Stock). L'habitué des gradins émet toutefois une différence entre les "ultras" marseillais et les "hooligans" que l'on peut voir dans certains clubs européens. Ces derniers useraient systématiquement de la violence comme d'"un mode d'expression assumé" pour soutenir leur équipe. A l'inverse, les supporters marseillais ne seraient pas, par nature, "gangrénés par la haine". "Ils tentent plutôt de mettre l'ambiance par des chants. Mais il peut y avoir de temps en temps une résurgence de la violence lors d'une situation bien précise, comme une forte rivalité." La confrontation avec l'OL ainsi que le transfert de Valbuena auraient ainsi excité les supporters. Par définition, un "ultra" est quelqu'un qui supporte de manière fanatique une équipe sans forcément employer des méthodes musclées.
Côté composition, le journaliste observe surtout un public essentiellement masculin et jeune, "de 16 à 30 ans". Et assure que les "ultras" ont des parcours socio-professionnels et des opinions politiques "très hétérogènes". Secrétaire régional du syndicat de police Alliance, Jean-Marie Allemand, lui, préfère parler "d'hurluberlus pour qui, assister à un match, constitue un exutoire à leur violence". Le policier rappelle qu'un certain nombre d'entre eux sont issus des quartiers Nord de Marseille, réputés sensibles.
Les supporters "ultras" de l'OM ont-ils trop de droits?
La question est complexe et nécessite de se plonger dans l'histoire des supporters marseillais. "Contrairement à d'autres clubs, ils bénéficient d'un poids supplémentaire. Cette spécificité est née à l'arrivée de Bernard Tapie dans les années 80 lorsqu'il leur a confié la gestion des abonnements", raconte Franck Berteau. Chaque groupe de supporters gère les places de la zone géographique du stade dont il a la responsabilité. Une autonomie telle que Le Parisien décrit ce mardi des "supporters trop puissants", qui "jouissent d'une liberté totale".
Ce serait pour cette raison que les contrôles à l'entrée ont été inopérants et ont permis dimanche l'introduction de fumigènes et du faux gibet de potence. "J'avais un gros laser dans ma sacoche et je suis passé avec. Tu peux faire rentrer ce que tu veux", s'amuse un supporter interrogé par le quotidien. Un système qui compliquerait l'identification des agitateurs par la police, du fait de l'opacité autour de la gestion des abonnements. Certaines cartes, non nominatives, seraient utilisées par plusieurs supporters.
La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) doit décider jeudi des sanctions prises à l'encontre du club. L'OM affirme aussi de son côté qu'il prendra des mesures même si, d'après Le Monde, le retrait de la gestion des abonnements des groupes de supporters n'est pas prévu. Le club redoute qu'une telle sanction nuise à l'ambiance dans le stade.
Pourtant, le préfet de police des Bouches-du-Rhône menace d'aller beaucoup plus loin pour éviter que de tels troubles à l'ordre public se répètent. Dans les colonnes du quotidien du soir, Laurent Nunez n'exclut pas "la dissolution" pure et simple des associations de supporters marseillais.
Une telle mesure a été prise à plusieurs reprises dans le cas du PSG, notamment après le tabassage à mort d'un membre de "la tribune Boulogne". "La dissolution est plutôt efficace. Mais il faut absolument l'accompagner d'un renforcement des filtrages à l'entrée du Vélodrome", observe le syndicaliste Jean-Marie Allemand.
Pour le journaliste Franck Berteau, une mesure aussi radicale risquerait de froisser la population marseillaise. "Le football bénéficie d'un soutien populaire massif là-bas et a un rôle social plus important qu'à Paris". Si les dissolutions ont été relativement acceptées dans la capitale, ce serait aussi en raison de la nouvelle orientation du club. "Le PSG a augmenté les tarifs et fait venir des joueurs prestigieux", note le spécialiste. "On assiste plus à un match de foot à Paris comme on assiste à un spectacle de divertissement, moins pour soutenir une équipe."
Samba / Renan Lodi, Lacroix, Mbemba, Clauss / Lemar, Kondogbia, Guendouzi, Is. Sarr / Alexis, Aubameyang
Blanco / J. Firpo, Gigot, Seidu, R. Pereira / Harit, Soumaré, Ounahi, Mughe/ Ndiaye, Vitinha
Ventes : Touré, Balerdi, Lopez, Rongier, Veretout, Amavi, Lirola