Information
Détournements de fonds chez les MTP
Trois dirigeants du club de supporters montrés du doigt (Marseille Trop Puissant), à la tête de ce club de supporters de l’OM d’avril 2009 à février 2011, vont devoir s’expliquer prochainement devant le tribunal correctionnel de Marseille. Au terme d’une enquête de plusieurs mois, la justice vient de mettre au jour une série d’abus de confiance présumés commis au préjudice du club par Louis Albertini, son ex-prési- dent, âgé de 34 ans, celle qui lui a succédé, Amsis Khokha, et le tré-
sorier,Daniel Liccioni, de 2009 à 2011.
Le premier et principal auteur de la fraude présumée se voit re- procher d’avoir, entre avril et décembr 2009 , détourné 38000 euros en numéraires correspondant aux cotisations annuelles des adhérents, ainsi que 21000 euros sur les comptes bancaires de l’association. Son successeur, Amsis Khokha, une femme de 46 ans, est suspecte d’avoir indûment fait
prendre en charge en 2010 une série de contraventions. Quant au trésorier Daniel Liccioni, 53 ans, il aurait entre décembre 2009 et février 2011, détourné lui aussi une partie des fonds associatifs, mais dans une moindre mesure.
Selon nos informations, les faits ont été pour l’essentiel reconnus par les mis en cause. L’enquête a débuté en 2009 par une série d’informations anonymes adressées aux services de police et évoquant des faits d’abus de confiance et de recel
d’abus de confiance" commis au préjudice de cette association. Les MTP sont l’un des clubs de
supporters de l’OM les plus connus. Créée en 1994, installée rue des Trois-Mages (1 er ), dans le quartier d e N o t r e - D ame-du-Mont, très présente dans le virage nord du Stade Vélodrome, l’association compte aujourd’hui plus de 3000 adhé-
rents. Jusqu’en 2010, les recettes générées par le club s’élevaient à environ 150000 euros par an. Les investigations seront dès lors conduites par la Division économique et financière de la police judiciaire de Marseille.
L’enquête a même mené un temps sur la piste de certains liens avec le grand banditisme. Elle mettra au jour une série de dissensions au sein du club, certains adhérents disant ouvertement ne plus se reconnaître dans les pratiques de l’association. De source proche de l’enquête, on déplore péjorativement "un fonctionnement à la marseillaise". Le club dont les devises sont "Y’a pas d’arrangement" et "A la vie, à la mort pour mon club" va-t-il, en dépit de cet-
te affaire, retrouver une certaine sérénité? Malgré nos efforts, il demeurait hier injoignable.