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« Sur l’OM, j’avais des a priori »
« À MON ARRIVÉE à l’OM, j’ai pu mesurer l’attente, énorme et bien plus forte qu’à Nice. J’avais des a priori. J’imaginais plus de tensions et de clans. Je m’étais dit qu’il fallait faire attention à tout. Au final, il n’y a aucun clan, même si les Brésiliens ou les jeunes passent plus de temps entre eux. Quand j’ai signé, je savais que le coach aurait préféré un joueur comme Luis Fabiano. Il fallait le conforter dans l’idée que, s’il n’avait pas eu l’homme qu’il souhaitait, il avait, en contrepartie, un joueur prêt à tout pour réussir. Ça passait par le travail, le sérieux. Dans les étirements ou la ponctualité. C’est important. Je ne me suis pas forcé à être à l’écoute. C’est mon tempérament. Évidemment, marquer facilite l’adaptation. (Il a inscrit 3 buts en L 1 avec l’OM, le premier, le 16 octobre, contre Nancy, 1-0.) Pour un attaquant qui ne marque pas, ça peut vite devenir délicat. »
« Bad boy, non merci »
« MA VIE A CHANGÉ. À Nice, je pouvais aller au cinéma. J’y vais aussi ici et j’ai fait deux ou trois restos. Mais les gens me reconnaissent plus vite. C’est là que je vois que l’OM est un grand club. Je préfère avoir l’image d’un mec qui n’a pas la grosse tête et qui, tout en restant en retrait, parle avec les gens. Celle d’un bad boy, du mec qui boit et qui sort, non merci. »
« À Chelsea, j’ai vu ce qu’il me manquait
« JE SUIS UN CATHOLIQUE très croyant. Je fais ma prière tous les soirs et vais à l’église dès que possible. Je me dis que c’est le bon Dieu qui m’a mis sur ce chemin-là. Je ne regrette en aucun cas d’avoir signé, en moins d’une journée, à Marseille. Je vis une période qui, j’espère, va durer le plus longtemps possible. J’en profite un max. Je suis content de jouer à droite, un poste que je connais. S’il doit y avoir un changement, je m’adapterai. Tout n’est pas parfait dans mon jeu. J’ai parfois eu tendance à perdre un peu les pédales et des ballons que je ne devais pas perdre dans des petits espaces. À Chelsea (0-2, le 28 septembre), j’ai pu mesurer ce qu’était le très haut niveau. Ce match m’a beaucoup apporté. Les mecs en face, à 0-2, ils étaient sereins et faisaient tourner. Simplement. Moi, j’ai tenté une roulette. Ce n’était pas vraiment approprié. Dans l’impact physique, dans l’intensité, j’ai eu l’impression d’avoir affaire à des bêtes. J’ai vu ce qu’il me manquait. »
« Hoarau ? Qu’il fasse attention, le Réunionnais ! »
« PARIS, AU DÉBUT, je n’aimais pas trop, à cause des blessures (2). Mais, la saison passée, avec Nice, on gagne 1-0 à l’aller et au retour, et je marque à chaque fois. Ce soir, il faudra faire attention à Guillaume (Hoarau) notamment. Il a énormément de qualités, mais il manque actuellement de réussite. Un peu comme “Dédé” Gignac ces derniers temps. Dédé vient de mettre trois buts (à Zilina, 7-0, mercredi) et la machine est relancée. En tout cas, je tiens à dire à Guillaume qu’il peut marquer, mais pas contre nous. Qu’il fasse attention, le Réunionnais ! (Rire.) Ne pas marquer, c’est ce que m’ont demandé mes deux meilleurs potes à Lyon, les frères Maironis. Ils soutiennent Paris. Kévin est facteur, Yanis est à la fac. Moi, j’ai hâte de voir ce qu’est un clasico. Gamin, je regardais ces matches à la télé. Je regrette vraiment que nos supporters ne soient pas là car, quand ils chantent, je me sens pousser des ailes. »
RAPHAËL RAYMOND - L'Equipe