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Mercato : Pourquoi ça ne bouge pas
30/07/10 - Mercato
Réduire le texteAgrandir le texteImprimer cet articleEnvoyer cet article à un amiDidier Deschamps le répète depuis plusieurs mois. Il a deux souhaits, deux priorités sur le mercato : renforcer le milieu de terrain et l’attaque marseillaise. Deux joueurs, rien d’impossible à priori, sauf que la réalité du marché actuel rend toute opération difficile.
S’il en est tout à fait conscient, le coach olympien n’en démord pas : « Sportivement, je considère très important de se renforcer au milieu et devant. Apres il y a la réalité économique, qui est le point névralgique. J’espère que mes dirigeants seront d’accord avec mes choix, mes priorités. Le pourra-t-on ou pas ? J’espère que oui car ça me parait essentiel. »
On sait qu’il a été demandé au club de diminuer la masse salariale (de 10% à 15%), on a entendu aussi qu’il fallait vendre pour pouvoir acheter. Ce à quoi Didier Deschamps a répondu « La marge de manœuvre n’est pas très importante dans ce domaine. Que des joueurs puissent partir pour différentes raisons c’est une chose. Mais il n’y a pas d’obligation ».
Toujours sur ce point il précise : « J’ai renoncé à doubler tous les postes car j’ai des joueurs polyvalents. Après, me séparer de joueurs sur lesquels je compte pour en faire venir d’autres, ça n’a pas d’intérêt. »
Pour le Président, si elle n’est pas inévitable, la vente de joueurs est préférable. « Il est vrai que si nous pouvions épaissir nos fonds propres ce ne serait pas négligeable. Je préfèrerais financer l’arrivée d’un nouveau joueur sans faire appel à l’actionnaire qui a jusqu’ici toujours fait preuve de générosité et de volonté. Ce serait plus naturel ainsi. »
Du fait de la présence de Margarita Louis-Dreyfus au Vélodrome pour le trophée RLD dimanche, des journalistes se sont demandés si cela aller faire avancer les choses.
Pour le coach olympien, ce n’est pas l’objet de cette visite : « Ca me fait plaisir qu’elle témoigne de l’attachement au club pour les joueurs. Concernant les transferts, je l’ai eu au téléphone, elle sait de quoi il en retourne. Elle s’entretient régulièrement avec les dirigeants et tout le monde est au courant de la situation. »
Un bon mercato se fait dans la discrétion
Dans ce climat où tout pourrait sembler figé, le coach répète encore une fois que « tout est possible jusqu’au 31 août ». En ce sens, Jean-Claude Dassier précise que « si l’actionnaire doit faire un effort pour nous aider, ce devra être un effort raisonnable car nous devrons être capable de rembourser. Il faut donc y aller avec prudence » avance-t-il avant de rappeler que « rien ne sert de discourir pendant des heures, un bon mercato se fait dans la discrétion ».
Eventée voilà plusieurs semaines par la presse, la piste Diarra a été abordée ce jeudi après-midi. « Le problème c’est qu’en face, il y a une volonté de garder le joueur » explique le Président de l’OM avant de faire allusion à la requête du club bordelais qui souhaite que l’indemnité de transfert soit réglée cash. « En général quand ce type d’opération se met en place, ça se fait en deux ou trois ans. Dans l’état actuel des choses, je comprends tout à fait que Bordeaux souhaite du cash, mais ça devient de ce fait plus compliqué. En tout cas, il n’y a pas de volonté chez nous de faire traîner les choses ».
Les Girondins, qui ont pour le moment vendu Marouane Chamack sans le remplacer, semblent illustrer les difficultés d’un club qui n’a pas réussi à se qualifier pour la Ligue des Champions.
« Bien sûr que ne pas être qualifié en Ligue des Champions est une catastrophe financière pour un grand club. Il n’est alors pas question d’acheter mais de vendre en priorité » s’exclame le président qui maintient au passage les objectifs de l’OM cette saison : atteindre les huitièmes de finale de la C1 et accrocher une nouvelle participation à cette compétition.
La question de l'attaquant
Les responsables marseillais, eux aussi, cherchent à étoffer leur escouade offensive. Mais pas à n’importe quel prix. « Acheter un grand attaquant européen à 25, à 30 ou à 85 millions comme pour Torres, c’est non. Ce n’est pas une bonne opération à ce prix-là. Il faut attendre. Il peut y avoir des bonnes opportunités ».
Dans un marché qu’il qualifie de « mou », Jean-Claude Dassier rappelle aussi que l’OM et les clubs de Ligue 1 ne sont pas les seuls touchés. « Tout est difficile, pour tout le monde. Aujourd’hui, même les clubs riches qui ont la possibilité de présenter des budgets déficitaires et qui n’ont pas la DNCG font attention », avance-t-il en prenant l’exemple des discussions salariales de Maicon au Real.
A la veille d’un championnat qui sera forcément plus difficile dans la peau du champion à destituer, la prudence semble rester de mise sur un sujet que beaucoup souhaiteraient plus chaud en cette période de l’année. De quoi permettre au Président de conclure : « J’aimerais pouvoir faire plaisir à tous les Marseillais et tous les journalistes mais à la fin je dois rendre des comptes. Et cela appelle de la prudence ».