Eric, Laurent Blanc n´a convoqué aucun des 23 joueurs présents en Afrique du Sud pour le match amical en Norvège. Vous trouvez ça logique ?
Oui. Nous le méritons pour l´image qu´on a renvoyée. C´est un signe fort. Je ne connais pas Laurent Blanc, mais j´aimerais le voir pour lui dire ce qui s´est passé. Je tiens aussi à dire que je ne veux pas quitter l´équipe de France. Pas comme ça. Je veux réparer ce qu’il s´est passé.
L´Afrique du Sud est elle encore présente dans votre esprit ?
Oui, j´ai été très marqué. Et pourtant, je peux vous assurer que l´on voulait bien faire, on avait d´ailleurs fait un bon premier match contre l´Uruguay. Et puis, c´est parti en vrille... Pour vous dire, je n´avais plus envie de jouer contre l´Afrique du Sud. J´étais vidé. L´encadrement m´avait demandé de faire le lien avec tout le monde. Dès qu´il y avait un problème, on appelait Abidal. Plus personne ne se parlait. Moi qui vit le foot avec passion, qui adore ça, qui n´aime pas se mettre en avant, j´étais rincé.
On vous sent vraiment touché...
Je me remets sur pieds. Au moins, je peux parler à des gens... Pendant des semaines, on a été coupé du monde. J´ai cru que j´allais péter un câble. Quand je suis à Barcelone, le matin, je me lève et j´ai la banane. Je sais que je vais m´amuser. En équipe de France, quand je voyais : “16 heures, entrainement”, je me disais... “P..., j´ai pas envie d´y aller”. Au Barça, les entraînements n´ont rien à voir. C´est moderne. Nous, ce qu´on faisait, c´était beaucoup de tactique, de course, d´endurance... c´était un peu dépassé comme management.
Vous chargez Raymond Domenech...
C´était fatigant. Il ne supportait plus la presse. La dédaigner était comme un jeu pour lui. Nous, ça ne nous faisait pas marrer. Je lui reproche aussi de ne pas nous avoir protégés : vous savez, pour le titre en “Une” de “l´Equipe”, il était au courant. Le journaliste l´avait appelé la veille au soir. Mais bon, on a tous foirés : nous, le coach, l´encadrement, la fédé, les politiques...
Et avec Gourcuff, vous l´avez brimé au fait ?
(Outré) C´est n’ímporte quoi. Comme si j´allais me mettre à menacer un joueur...ça ne m´est jamais arrivé et ça ne commencera pas aujourd´hui. Je ne suis ni une balance, ni un traître, ni un violent.
Comment avez-vous vécu le départ de Thierry Henry aux New-York Red Bulls ?
Je n´ai pas eu le temps de parler avec Thierry. Mais je pense que ça lui plait. Il aime tout ce qui vient des USA, la vie, la façon de penser, le basket. A son âge, c´était sans doute la meilleure des solutions car il a passé six derniers mois très difficiles à Barcelone.
Pep Guardiola a dit que vous alliez jouer quelquefois en défense centrale cette saison. Qu´en pensez-vous ?
Je peux jouer dans les deux positions, et le coach me mettra où il l´entend. En sélection, j´étais “central”. Disons que maintenant, je préfèrerais évoluer sur le côté gauche.
Comment voyez-vous l´affaire Zahia de l´extérieur ?
Ça touche deux de mes potes, donc ça me touche aussi. Mais on parle de la vie privée des gens. J´ai eu “Ti Franck” au téléphone pour lui apporter mon soutien et lui dire que bientôt, ce serait de l´histoire ancienne.
Nous, les footballeurs, on n´a pas un métier facile. (
) On est surmédiatisés.