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Auteur de quatre buts en Ligue 1 pour sa première saison avec l'OM, Gabriel Heinze (Photo Presse-Sports) est resté muet presque toute l'année. Mais l'Argentin, sélectionné pour la Coupe du monde, a pris la parole ce jeudi dans un entretien accordé à L'Equipe. Et forcément, d'entrée, ça parle du titre. «Un joueur m'a demandé sur la pelouse: "Gaby, tu es trop content. C'est différent de ce que tu as gagné avant ?" Je lui ai répondu: "Oui, et je ne sais pas pourquoi." Peut-être est-ce dû aux dix-huit ans sans titre de champion de France de l'OM». Le défenseur ne sait pas très bien ce qui l'a poussé dans l'euphorie, mais il se rappelle très bien du déclic. «Ce 23 décembre (...) on est partis en vacances sur des insultes. Ça m'a beaucoup marqué, ça m'a demandé plus d'efforts. J'ai eu mal ce soir-là. Alors quand j'ai vu ce stade en feu contre Rennes...»
«J'ai tellement donné pour le PSG...»
De Paris à Marseille, il n'y a qu'un pas. Et pourtant. «Si on me l'avait dit à une époque, j'aurais répondu que c'était impossible.» Heinze a hésité avant de venir dans le club phocéen. «Ça n'a pas été facile de dire oui car je passais de l'autre côté, chez le grand rival... Mais Marseille me proposait un projet qui me plaisait». Et concernant le PSG-OM (0-3) du 28 février dernier au Parc des Princes, l'Argentin ne pensait vraiment pas être si mal accueilli. «J'ai tellement donné pour le PSG... Ça m'a touché, c'est ma pire journée de footballeur. Heureusement, quand je suis allé vers l'hôtel, un petit jeune m'a interpellé: "Gaby, tu vas toujours rester dans mon coeur, même si tu es parti." Ça m'a fait du bien.»
«Ici, il n'y a pas de mauvais mecs»
Les premiers mois passés à l'OM n'ont pas été de tout repos, mais Heinze se félicite de son rôle qu'il a joué au sein de sa nouvelle équipe. «Je pouvais amener de l'expérience, comme Lucho, Cheyrou, Diawara, Niang, Morientes... Comment ? J'arrive une heure avant, je montre qu'il faut faire des soins. Il n'y a pas d'autres manières pour réussir». Un tempérament de battant et de professionnel qui aurait pu en agacer plus d'un. «(Rires) C'est sûr que des copains pensent: "Il casse les couilles, Gaby, mais il est trop gentil quand même..." Ici, il n'y a pas de mauvais mecs, c'est un vrai bon groupe. Et des gars de vingt-trois ans peuvent me dire: "Gaby, tu te trompes..." Je l'accepte.»
«Le maillot argentin (...) mon pays, mon sang, ma vie...»
Concernant le futur, Heinze rêverait d'un triplé en Coupe du monde avec l'Argentine. «Si ça m'arrive, je pense dire merci au football et arrêter. C'est le rêve de ma vie. Le maillot argentin est l'unique maillot qui m'a fait pleurer. Je lui donne tout. C'est mon pays, mon sang, ma vie...» Mais il reconnaît être très triste pour Lucho Gonzalez qui ne participera pas à l'aventure en Afrique du sud. «Je connais aussi le rapport de Lucho à ce maillot... Il a vécu des moments durs cette année. Après Rennes, je l'ai embrassé et je lui ai soufflé: "Tu vois, tu as fait fermer la bouche à tout le monde. Tu es un grand monsieur, un grand joueur !" Je n'ai jamais douté.» Quant à Didier Deschamps, «il a la qualité pour aller très loin. Il commence une histoire avec Marseille et j'espère qu'il va la poursuivre. Moi, il me reste un an et je suis tranquille.»