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– Que retenez-vous de votre première partie de saison ?
– Le match le plus important du début de saison, à Moscou (3-0, le 23 novembre), on l’a gagné. Nous sommes encore en course en Ligue des champions. Nous sommes en demi-finales de la Coupe de la Ligue aussi (à Auxerre, le 19 janvier). Notre parcours en Championnat se découpe en trois parties. Un très mauvais départ, avec deux défaites d’entrée (contre Caen, 1-2, le 7 août, et à Valenciennes, 2-3, le 14), et un mois d’août très pénible, entre les départs et les arrivées tardives.
On se reprend, en termes de résultats, en septembre, la qualité de jeu s’améliore en octobre, mais on a fini sur un petit coup de mou, lié à la fatigue et à l’usure psychologique. On prend quatre points sur quinze lors des cinq derniers matches.
– Comment l’expliquez-vous ?
– C’est un problème d’efficacité. Derrière, Diawara, Mbia et Cissé n’ont débuté ensemble que cinq fois en L 1 et trois fois en Ligue des champions. Résultat : trois victoires et deux nuls en L 1, une seule défaite en Ligue des champions, à Chelsea (0-2, le 28 septembre). Il n’y a pas que ça, mais c’est la base d’une équipe type qui peut toujours évoluer, bien sûr.
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– Pour le moment, l’OM est moins costaud que la saison passée.
– C’est difficile de comparer. Le potentiel est là. L’équipe est compétitive. Mais différente. Je ne veux pas me plaindre. On a recruté des joueurs de qualité. Mais, si on compare, nos rivaux ont gardé les mêmes joueurs et en ont ajouté des meilleurs. Lille, c’est la même équipe avec Sow (meilleur buteur de L 1 avec 14 réalisations). Lyon, c’est la même équipe, avec Gourcuff et Briand. Paris a les mêmes joueurs, plus Nenê qui est en pleine réussite (13 buts en L 1). Nous, nous avons perdu notre meilleur buteur (Niang, 18 buts et meilleur buteur de L 1 la saison passée,). Ce n’est pas n’importe quoi. C’est quelque chose de lourd. On a pris d’autres joueurs avec de la qualité. Mais il faut presque tout recréer. La complicité entre deux joueurs offensifs, ça ne prend pas du jour au lendemain. Ça peut même ne pas prendre.
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...Je souhaite m’inscrire dans la durée. Mais je suis lucide. Il y a un an, au mois de janvier, certaines personnes pensaient que ce serait mieux si je m’en allais.
– Lesquelles ?
– Peu importe. Je peux partir, comme on peut me demander de partir. Je suis sur cette saison en essayant d’anticiper l’après. Il va y avoir trois saisons compliquées. Le stade sera livré en 2014. Mais avant, il y aura des travaux. Et donc moins de places. Il y a l’interrogation des droits TV (2). Il va falloir composer. Peut-être sera-t-on obligés de vendre (des joueurs). Même en cas de qualification pour la Ligue des champions. Il y aura des moyens moindres. Sauf intervention spéciale (de l’actionnaire). C’est une évidence. L’important, c’est d’anticiper pour ne pas se retrouver dans l’urgence.
– D’être organisé comme un grand club européen, en somme…
– Dans ces clubs-là, les joueurs ne vont pas au clash. Les clubs sont plus forts. En France, le joueur va au bras de fer car il sait qu’il a neuf chances sur dix d’arriver à ses fins. Le départ de Niang, sincèrement, je ne l’avais pas envisagé. C’était inconcevable pour moi. Si j’avais pensé que c’était possible, j’aurais réfléchi pour me retourner.
– L’OM doit-il songer à l’après-Lucho ?
– Lucho, on ne l’a pas perdu. Il est là.
– Est-il vraiment heureux ?
– Au fond de lui, il nourrit quelques regrets. Le départ de " Mamade " déjà. Il imaginait le club plus ambitieux. En le faisant jouer plus bas, j’ai diminué un peu son influence. Il a deux ans et demi de contrat. Après, il faut savoir. Pour gagner, il faut des joueurs pour gagner. Si on ne va pas le chercher, la saison passée, on n’est pas champion. Quand j’entends que ce n’est pas un grand joueur, je demande qui est un grand joueur de L 1.