Deschamps : « Ce n’était pas du bluff ! »Après les confidences de Souleymane Diawara, mardi, c'est Didier Deschamps qui s'est livré à RMC Sport ce mercredi. Actuellement à Port Crouesty dans le Morbihan, où l'Olympique de Marseille est en stage de reprise, l’entraîneur phocéen a fait le point. Premier volet de cet entretien exclusif.
Propos recueillis par Florent Germain | RMC.fr | 06/07/2011
Didier Deschamps, à la fin de cette saison, on a senti une certaine lassitude dans l’exercice de vos fonctions ?Un entraîneur à la fin d’une saison est toujours épuisé parce qu’une saison, c’est long. Puis, il fallait que je prenne ma décision. Mais tout ça n’était pas un coup de bluff ! Je n’ai pas joué avec ça...
Justement, pourquoi avoir choisi de prolonger votre contrat avec l’OM jusqu’en 2014 ?Marseille est un grand club avec des objectifs élevés. Certes, la situation économique est difficile. Mais au moins, je sais ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas faire. Mais mon rôle, c’est toujours le même : tirer le meilleur de mon effectif.
A quel moment précisément, avez-vous tranché ?Ça a mûri progressivement... L’important pour moi, c’était de couper quelques jours pour avoir la lucidité et le recul nécessaires pour prendre des décisions. A un moment donné dans ma carrière, je ne l’ai pas fait et je le regrette (NDLR : après avoir fait remonter la Juventus en Serie A, Didier Deschamps avait démissionné de son poste d’entraîneur en mai 2007).
Il semble que vos entrevues avec Vincent Labrune aient été décisives. Est-ce le cas ?Oui. Vincent a été capable de me donner des réponses. Puis il m’a manifesté son intention et celle de Margarita (Dreyfus) de me garder afin de m’inscrire dans la durée. C’était important de sentir cette confiance-là.
Comment vous sentez-vous au sein du nouvel organigramme mis en place par Vincent Labrune ?L’organigramme a été changé. Mais je m’occupe toujours de mon domaine qui est le sportif. Si Margarita (Dreyfus) a décidé de changer, ce n’est pas essentiellement pour moi. C’est aussi pour elle. Maintenant, avec cette organisation différente, elle sait tout ce qui se passe en temps réel. Certainement que ce n’était pas le cas avant.
Jean-Claude Dassier a été démis de ses fonctions. Comment avez-vous réagi à cette éviction ?Je ne suis pas à sa place. Ensemble, on a connu des moments forts avec des succès. Mais autant de mon côté que du sien, il n’y en pas eu que des bons. Mais les personnes qui sont en place n’ont pas beaucoup d’importance car nous sommes tous des salariés du club. A l’OM, une seule personne décide, c’est Margarita (Dreyfus) et Vincent Labrune.
Sinon, d’un point de vue sportif, le mercato avance bien pour l’OM, avec les arrivées d’Alou Diarra, Nicolas N’Koulou ou encore Morgan Amalfitano…Oui, pouvoir disposer des joueurs aussi rapidement, c’est déjà quelque chose de bien. De cette façon, ils peuvent s’acclimater au groupe.
D’autant plus que c’était loin d’être le cas à la même époque la saison passée….Ce n’est pas pareil. L’année dernière, on était dans l’urgence. Mamad (Niang) est parti tardivement et il était le capitaine et le meilleur buteur de l’équipe. Mais après la première saison, j’avais alerté des gens du club car c’est dans les plus grandes victoires qu’on fait les plus grosses conneries. C’est très difficile de gérer le succès.
Justement, en parlant de succès, la Ligue des champions est-elle un objectif pour l’OM ?J’ai de l’ambition dans cette compétition. J’ai envie d’aller le plus haut possible. Puis en club, il n’y a pas plus beau que de gagner la Ligue des champions. Mais aujourd’hui, ce n’est pas possible. On le sait bien. Notre priorité, c’est donc le championnat de France. Après, prétendre vouloir gagner la C1, c’est impossible.
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