PS : Y'a plein de passages que j'ai coupé, copyright oblige, j'ai gardé ce qui me semblait le + intéressant pour nous ici.
Extraits sur le travail collectif de l'équipe :
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Deschamps : "Les Anglais [ManU] sont très intelligents très bas.
Suaudeau : "Chaque entraîneur sait ce qu'il peut demander à son effectif. C'est dans la récup que s'exprime la réelle combativité d'une équipe. C'est la mentalité collective, Dédé. C'est le pressing qui exprime la combativité. Et là, le Real fatigue, à force.
DD : Le + fort, c'est quand les attaquants parviennent à faire le même travail qu'un milieu, voire qu'un défenseur. C'est magnifique ! Mais va mettre ça en application en France ! Et les 3 du milieu qui coupent les trajectoires, hein..."
Suaudeau : "Chaque entraîneur sait ce qu'il peut demander à son effectif. C'est dans la récup que s'exprime la réelle combativité d'une équipe. C'est la mentalité collective, Dédé. C'est le pressing qui exprime la combativité. Et là, le Real fatigue, à force.
DD : Le + fort, c'est quand les attaquants parviennent à faire le même travail qu'un milieu, voire qu'un défenseur. C'est magnifique ! Mais va mettre ça en application en France ! Et les 3 du milieu qui coupent les trajectoires, hein..."
Sur la différence de la vision du match gagné : avant tout à la récupération pour Suaudeau, au poste d'avant-centre et de gardien pour Deschamps :
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Deschamps : "Arsenal a gagné quand il avait les joueurs décisifs dans les deux zones. Ils avaient le gardien et Thierry Henry. Depuis ils jouent bien, mais plus comme avant. Ils n'ont plus Titi. Mets Eto'o, on va voir. Dans ces zones, ils ont baissé en qualité. En gardant le même fonds de jeu, les déplacements, ils avaient Henry qui finissait meilleur buteur de la Premier League : c'est l'efficacité.
Suaudeau : En +, ils sont jeunes et moins matures que leurs aînés, avec Petit, Vieira et consorts. Leur jeu reste splendide, mais attention quand tu as trop de bons joueurs pour donner la balle ! Car il y en a de moins en moins qui la demandent... Alors, les bons se la repassent et tu n'avances pas. Ou tu te la fais piquer. Les déséquilibres, dans une équipe, viennent souvent de là. Tu n'as pas besoin d'en avoir une demi-douzaine pour la donner, mais bon. Toi, à Marseille, il me semble que tu n'en as pas assez.
Deschamps : Ca dépend où.
Suaudeau : Tu as Lucho, et puis... Enfin, bref. Et pourtant, combien sont persuadés être capables de faire, de donner... Ils le croient !
Deschamps : Ou alors, ils veulent faire une passe décisive à chaque fois, même quand ce n'est pas possible."
Suaudeau : En +, ils sont jeunes et moins matures que leurs aînés, avec Petit, Vieira et consorts. Leur jeu reste splendide, mais attention quand tu as trop de bons joueurs pour donner la balle ! Car il y en a de moins en moins qui la demandent... Alors, les bons se la repassent et tu n'avances pas. Ou tu te la fais piquer. Les déséquilibres, dans une équipe, viennent souvent de là. Tu n'as pas besoin d'en avoir une demi-douzaine pour la donner, mais bon. Toi, à Marseille, il me semble que tu n'en as pas assez.
Deschamps : Ca dépend où.
Suaudeau : Tu as Lucho, et puis... Enfin, bref. Et pourtant, combien sont persuadés être capables de faire, de donner... Ils le croient !
Deschamps : Ou alors, ils veulent faire une passe décisive à chaque fois, même quand ce n'est pas possible."
Sur le beau jeu et la gagne :
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"Suaudeau : Il y a une expression : "gagner à tout prix", à laquelle je n'adhère pas. Ca ne m'a jamais traversé l'esprit. Jamais.
Deschamps : Pour moi, le plaisir n'existe que dans le succès.
Suaudeau : Bah ! Le temps d'une victoire... Nuance. Cette victoire dont tu parles, elle ne dure pas. C'est fort, sans doute, mais éphémère.
Deschamps : Moi, j'ai ce plaisir. Je me souviens de matchs horribles que j'ai été heureux de remporter. Sans avoir pris de plaisir pour autant en les jouant. Mais si c'est pour bien jouer, sans la victoire au bout, je dis définitivement non.
Suaudeau : Moi si, au contraire. Je vais trouver plein d'éléments pour gagner demain. Toi, tu vis le moment. Moi, je vois plus loin.
Deschamps : Je comprends votre point de vue, car je sais bien que le progrès passe aussi par les échecs, par les questions que l'on se pose mais, aujourd'hui, le haut niveau, c'est ça. Quand j'ai arrêté de jouer, je me suis interrogé pour savoir si j'allais devenir technicien, et surtout, quel technicien. Transmettre aux jeunes ? Après tout ce que j'ai connu, vécu, je ne pouvais pas m'en contenter. Pas possible. Je n'aurais pas été en adéquation avec moi-même."
[...]
Deschamps : Si j'ai le malheur de dire à tel ou tel joueur de faire ceci ou cela, on me répond que c'est au centre qu'on apprend, pas en équipe première. Si je le leur demande, c'est pourtant parce qu'ils ne savent pas. Et là, c'est une question d'état d'esprit.
[...] Nous avons parlé tout à l'heure d'intelligence de jeu ; il y a plusieurs formes d'intelligence. Aujourd'hui, par exemple, c'est une mode de dire que Marseille joue mal. Pas qu'il ne joue pas bien. Non, il joue carrément mal. Pourtant on a marqué pas mal de buts, non ? OK on ne maîtrise pas tout, ou pas assez, mais bon... Je sais qu'en maîtrisant, qu'en jouant bien, il y a plus de chances qu'on gagne nos matchs, mais je m'adapte. Le Monaco que j'ai entraîné jouait bien, non ?
Suaudeau : Tu l'as dit, un régal."
Deschamps : Pour moi, le plaisir n'existe que dans le succès.
Suaudeau : Bah ! Le temps d'une victoire... Nuance. Cette victoire dont tu parles, elle ne dure pas. C'est fort, sans doute, mais éphémère.
Deschamps : Moi, j'ai ce plaisir. Je me souviens de matchs horribles que j'ai été heureux de remporter. Sans avoir pris de plaisir pour autant en les jouant. Mais si c'est pour bien jouer, sans la victoire au bout, je dis définitivement non.
Suaudeau : Moi si, au contraire. Je vais trouver plein d'éléments pour gagner demain. Toi, tu vis le moment. Moi, je vois plus loin.
Deschamps : Je comprends votre point de vue, car je sais bien que le progrès passe aussi par les échecs, par les questions que l'on se pose mais, aujourd'hui, le haut niveau, c'est ça. Quand j'ai arrêté de jouer, je me suis interrogé pour savoir si j'allais devenir technicien, et surtout, quel technicien. Transmettre aux jeunes ? Après tout ce que j'ai connu, vécu, je ne pouvais pas m'en contenter. Pas possible. Je n'aurais pas été en adéquation avec moi-même."
[...]
Deschamps : Si j'ai le malheur de dire à tel ou tel joueur de faire ceci ou cela, on me répond que c'est au centre qu'on apprend, pas en équipe première. Si je le leur demande, c'est pourtant parce qu'ils ne savent pas. Et là, c'est une question d'état d'esprit.
[...] Nous avons parlé tout à l'heure d'intelligence de jeu ; il y a plusieurs formes d'intelligence. Aujourd'hui, par exemple, c'est une mode de dire que Marseille joue mal. Pas qu'il ne joue pas bien. Non, il joue carrément mal. Pourtant on a marqué pas mal de buts, non ? OK on ne maîtrise pas tout, ou pas assez, mais bon... Je sais qu'en maîtrisant, qu'en jouant bien, il y a plus de chances qu'on gagne nos matchs, mais je m'adapte. Le Monaco que j'ai entraîné jouait bien, non ?
Suaudeau : Tu l'as dit, un régal."
Sur les oppositions OM-ManU :
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Suaudeau : "J'ai trouvé l'OM dangereux, à la fois pour l'adversaire et pour lui-même. Voilà comment je t'ai défini. Je ne connais pas assez et je sais par trop qu'il faut vivre cela à l'intérieur, sinon... Je te demande donc : tu joues un MU pas trop bien à l'époque, fragile au milieu, pourquoi ne pas aller + loin.
Deschamps : Au Vélodrome, tout Fergie qu'il est, il n'était pas tranquille.
Suaudeau : Mais toi, tu aurais pu les bousculer + méchamment derrière. Tu sais, ça n'est pas loin de passer.
Deschamps : Mais si je me découvre derrière pour aller devant, il me tue. A l'aller, il me met un milieu de cavaleurs (Carrick, Fletcher et Gibson).
Suaudeau : Ca sous-entend qu'il avait les jetons !
Deschamps : Avec Rooney, Berbatov et Nani devant. On a très bien défendu, sans pouvoir basculer dans la deuxième zone. On n'a pas créé assez de percussion, de mouvement pour les mettre en difficulté.
Suaudeau : Il fallait qu'ils aient peur derrière ; on ne l'a jamais senti. Dommage. Et tu as remarqué : ils prennent beaucoup de buts du côté d'Evra.
Deschamps : Forcément, dans la diagonale. Sur les centres, côté opposé. En finale, il y aura Pedro et Alves."
Deschamps : Au Vélodrome, tout Fergie qu'il est, il n'était pas tranquille.
Suaudeau : Mais toi, tu aurais pu les bousculer + méchamment derrière. Tu sais, ça n'est pas loin de passer.
Deschamps : Mais si je me découvre derrière pour aller devant, il me tue. A l'aller, il me met un milieu de cavaleurs (Carrick, Fletcher et Gibson).
Suaudeau : Ca sous-entend qu'il avait les jetons !
Deschamps : Avec Rooney, Berbatov et Nani devant. On a très bien défendu, sans pouvoir basculer dans la deuxième zone. On n'a pas créé assez de percussion, de mouvement pour les mettre en difficulté.
Suaudeau : Il fallait qu'ils aient peur derrière ; on ne l'a jamais senti. Dommage. Et tu as remarqué : ils prennent beaucoup de buts du côté d'Evra.
Deschamps : Forcément, dans la diagonale. Sur les centres, côté opposé. En finale, il y aura Pedro et Alves."
"Au Vélodrome, qui vient jouer à part Lille ?" et "J'ai plus parlé à mes joueurs ces 2 dernières saisons que tous mes entraîneurs réunis" (Deschamps) :
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Deschamps : "Guardiola met souvent des faux pieds pour que les latéraux passent dans le dos. Gaucher à droite et inversement.
Suaudeau : Tu mets le petit Giggs, ouh!là,là! Du caviar! Mais on s'est éloignés de l'OM...
Deschamps : C'est un sujet difficile (Rires). Je connais votre joueur préféré : c'est Lucho.
Suaudeau : Ah oui ! Mais il n'a pas réussi à s'imposer dans le milieu tel qu'il est composé, c'est-à-dire dans les affinités avec ses partenaires. Ca n'accroche pas.
Deschamps : Il y était parvenu l'an dernier.
Suaudeau : Tu as souvent changé ton milieu !
Deschamps : Moins que ma ligne d'attaque ! (Deschamps rit carrément)
Suaudeau : Ton capitaine, Niang, qui s'en va alors qu'il est champion de France... Quand j"ai appris ça, j'ai dit : "Bien fait pour toi, Dédé !" Avant ça arrivait à Nantes.
Deschamps : C'est pas gentil, ça.
Suaudeau : Les meilleurs joueurs se taillent et pas forcément pour des clubs + prestigieux.
Deschamps : Entre Lucho et lui, il existait une relation de jeu très forte ; avant que Lucho ne touche le ballon, j'avais mon "Mamade" qui partait et vas-y, régale-toi ! J'étais tranquille.
Suaudeau : Ton Argentin, il doit avoir le cafard.
Deschamps : Niang était un joueur clé dans le dispositif. C'est aussi pour ça que je n'ai jamais cru qu'il partirait. Cette affinité technique avec Lucho... Avec Niang à gauche, Valbuena à droite. Tic-tic-tic, du même registre. J'avais là un bon appui.
Suaudeau : Et une belle complémentarité.
Deschamps : L'association avait ses qualités, ses défauts mais l'association des 3 avec mon milieu touranit gentiment. Pour recréer ça... J'ai connu une situation semblable à Monaco : quand Giuly, Rothen, Prso, Morientes sont partis après la finale de la Ligue des champions, on a vite été en difficulté. Le reste, derrière, on arrive toujours à maquiller, à coulisser, ce n'est pas difficile. Mais l'animation offensive...
Suaudeau : Il faut du temps !
Deschamps : Je n'en ai pas.
Suaudeau : Ton jeu du milieu actuel n'est pas en place ; en tout cas, à l'évidence, il ne suffit pas pour faire un parcours...
Deschamps : Je n'ai pas pu le recréer. Entre ceux qui arrivent et doivent s'adapter à l'OM... Niang était là depuis quelques temps, déjà ! En janvier dernier, on avait trouvé quelque chose même si ce n'était pas toujours évident, en décalant Gignac à gauche et en plaçant Brandao dans l'axe. Et puis bon, vous savez ... (sous-entendu à Brandao)
Aujourd'hui, au Barça, vous enlevez Villa et Pedro, à MU vous ôtez Giggs et un autre, ça va tourner moins bien. Ca se verra moins qu'à l'OM, mais ça se verra quand même.
Suaudeau : Ca ne sera pas pareil, en effet.
Deschamps : Tu enlèves Messi, le Barça peut jouer mais pas comme avec lui. Quand je perds Niang, je sais ce que je perds.
Suaudeau : Tu dis ça, mais je sais que les gens ne comprennent pas. Car ils ne savent pas.
Deschamps : Et comme on n'a pas anticipé... Ah oui, on a pris des joueurs, des jeunes mais...
Suaudeau : Est-ce qu'ils rentrent dans l'animation offensive de l'OM ? Est-ce qu'ils sont complémentaires ?
Deschamps : Gignac, par exemple, le dit honnêtement : son rôle d'axial ne lui convient pas. Il était habitué à jouer dans une équipe dominée et dans la profondeur. A titre d'exemple, récemment, on a gagné à Montpellier et c'est lui qui égalise sur une longue passe de Cheyrou, au coeur de la défense. Sur un côté, tu as plus de liberté que quand tu es de dos, avec des défenseurs adverses sur le dos etque tu dois te retourner ou faire jouer autour de toi. Tu n'as pas l'espace. Quand j'installe Valbuena avant-centre, c'est parce que je sais qu'il va fuir l'axe et que ça m'arrange. En revanche, quand je mets Gignac, ça ne m'arrange pas qu'il fuie !
Suaudeau : Et puis, il faut être + rapides que vous ne l'êtes. Les grandes équipes maîtrisent cette vitesse, ils accélèrent ou ralentissent quand ils le souhaitent.
Deschamps : C'est eux qui décident.
Suaudeau : Tout à fait d'accord. Dans le foot français, on ne voit pas assez ces changements de rythme. Il y a un rythme, qui peut être soutenu, mais il n'y a pas de rupture.
Deschamps : Tout est dans l'intensité.
Suaudeau : On fait tout vite mais ça va trop vite, au bout du compte.
Deschamps : Il y a du contact, des fautes mais trop de déchet technique.
Suaudeau : C'est aussi un procédé d'entraînement, que tu le veuilles ou non.
Deschamps : C'est aussi un profil de joueur.
Suaudeau : Tout est question d'équilibre ; j'entends parler d'équilibre à la télé, des fois, mais ils ne comprennent pas. Le déséquilibre se remarque dans le mouvement et c'est en ce sens que je trouve l'OM pas très équilibré.
Deschamps : Exact, mais à l'OM, tu as souvent l'espace devant toi car, au Vélodrome, qui vient jouer à part Lille ?"
Suaudeau : Tu mets le petit Giggs, ouh!là,là! Du caviar! Mais on s'est éloignés de l'OM...
Deschamps : C'est un sujet difficile (Rires). Je connais votre joueur préféré : c'est Lucho.
Suaudeau : Ah oui ! Mais il n'a pas réussi à s'imposer dans le milieu tel qu'il est composé, c'est-à-dire dans les affinités avec ses partenaires. Ca n'accroche pas.
Deschamps : Il y était parvenu l'an dernier.
Suaudeau : Tu as souvent changé ton milieu !
Deschamps : Moins que ma ligne d'attaque ! (Deschamps rit carrément)
Suaudeau : Ton capitaine, Niang, qui s'en va alors qu'il est champion de France... Quand j"ai appris ça, j'ai dit : "Bien fait pour toi, Dédé !" Avant ça arrivait à Nantes.
Deschamps : C'est pas gentil, ça.
Suaudeau : Les meilleurs joueurs se taillent et pas forcément pour des clubs + prestigieux.
Deschamps : Entre Lucho et lui, il existait une relation de jeu très forte ; avant que Lucho ne touche le ballon, j'avais mon "Mamade" qui partait et vas-y, régale-toi ! J'étais tranquille.
Suaudeau : Ton Argentin, il doit avoir le cafard.
Deschamps : Niang était un joueur clé dans le dispositif. C'est aussi pour ça que je n'ai jamais cru qu'il partirait. Cette affinité technique avec Lucho... Avec Niang à gauche, Valbuena à droite. Tic-tic-tic, du même registre. J'avais là un bon appui.
Suaudeau : Et une belle complémentarité.
Deschamps : L'association avait ses qualités, ses défauts mais l'association des 3 avec mon milieu touranit gentiment. Pour recréer ça... J'ai connu une situation semblable à Monaco : quand Giuly, Rothen, Prso, Morientes sont partis après la finale de la Ligue des champions, on a vite été en difficulté. Le reste, derrière, on arrive toujours à maquiller, à coulisser, ce n'est pas difficile. Mais l'animation offensive...
Suaudeau : Il faut du temps !
Deschamps : Je n'en ai pas.
Suaudeau : Ton jeu du milieu actuel n'est pas en place ; en tout cas, à l'évidence, il ne suffit pas pour faire un parcours...
Deschamps : Je n'ai pas pu le recréer. Entre ceux qui arrivent et doivent s'adapter à l'OM... Niang était là depuis quelques temps, déjà ! En janvier dernier, on avait trouvé quelque chose même si ce n'était pas toujours évident, en décalant Gignac à gauche et en plaçant Brandao dans l'axe. Et puis bon, vous savez ... (sous-entendu à Brandao)
Aujourd'hui, au Barça, vous enlevez Villa et Pedro, à MU vous ôtez Giggs et un autre, ça va tourner moins bien. Ca se verra moins qu'à l'OM, mais ça se verra quand même.
Suaudeau : Ca ne sera pas pareil, en effet.
Deschamps : Tu enlèves Messi, le Barça peut jouer mais pas comme avec lui. Quand je perds Niang, je sais ce que je perds.
Suaudeau : Tu dis ça, mais je sais que les gens ne comprennent pas. Car ils ne savent pas.
Deschamps : Et comme on n'a pas anticipé... Ah oui, on a pris des joueurs, des jeunes mais...
Suaudeau : Est-ce qu'ils rentrent dans l'animation offensive de l'OM ? Est-ce qu'ils sont complémentaires ?
Deschamps : Gignac, par exemple, le dit honnêtement : son rôle d'axial ne lui convient pas. Il était habitué à jouer dans une équipe dominée et dans la profondeur. A titre d'exemple, récemment, on a gagné à Montpellier et c'est lui qui égalise sur une longue passe de Cheyrou, au coeur de la défense. Sur un côté, tu as plus de liberté que quand tu es de dos, avec des défenseurs adverses sur le dos etque tu dois te retourner ou faire jouer autour de toi. Tu n'as pas l'espace. Quand j'installe Valbuena avant-centre, c'est parce que je sais qu'il va fuir l'axe et que ça m'arrange. En revanche, quand je mets Gignac, ça ne m'arrange pas qu'il fuie !
Suaudeau : Et puis, il faut être + rapides que vous ne l'êtes. Les grandes équipes maîtrisent cette vitesse, ils accélèrent ou ralentissent quand ils le souhaitent.
Deschamps : C'est eux qui décident.
Suaudeau : Tout à fait d'accord. Dans le foot français, on ne voit pas assez ces changements de rythme. Il y a un rythme, qui peut être soutenu, mais il n'y a pas de rupture.
Deschamps : Tout est dans l'intensité.
Suaudeau : On fait tout vite mais ça va trop vite, au bout du compte.
Deschamps : Il y a du contact, des fautes mais trop de déchet technique.
Suaudeau : C'est aussi un procédé d'entraînement, que tu le veuilles ou non.
Deschamps : C'est aussi un profil de joueur.
Suaudeau : Tout est question d'équilibre ; j'entends parler d'équilibre à la télé, des fois, mais ils ne comprennent pas. Le déséquilibre se remarque dans le mouvement et c'est en ce sens que je trouve l'OM pas très équilibré.
Deschamps : Exact, mais à l'OM, tu as souvent l'espace devant toi car, au Vélodrome, qui vient jouer à part Lille ?"