Etant de la génération maudite, communément appelée « Poulidor du pauvre », j’ai évidemment pris énormément de plaisir mercredi soir.
Je me souviendrai longtemps de ce premier titre je pense. Bien sûr, ça n’aura jamais la même saveur que ceux qui ont vécu l’événement au stade, ou dans un bar, ou tout simplement chez eux avec leurs amis, mais vu ma situation, je me trouve chanceux d’avoir trouvé un lien qui ne m’a pas fait faux bond une seule fois, et d’avoir pu exulter presque en direct.
Mes voisins (et mon amie du soir pour l’occasion
) ont sans doute pensé que j’étais mentalement dérangé quand j’ai poussé des petits cris stridents à 5 heures du matin, après le but de Niang, mais surtout après celui de Lucho, quand les larmes me sont montées aux yeux. Je me suis alors souvenu de toutes les déceptions que j’avais éprouvées depuis que je suis le club.
L’année 1999 qui a traumatisé le petit garçon que j’étais, les années noires qui ont suivi, les finales perdues, les deuxièmes places… C’est un euphémisme de dire qu’on en a bavé, mais ça rend ce titre encore plus beau. Et quelle joie ce fut pour moi de réaliser que la malédiction avait enfin pris fin, que nous aussi avions le droit au bonheur. L’OM est définitivement de retour sur le devant de la scène, et ce n’est que le début d’une merveilleuse histoire qui amènera d’autres trophées, et refera parler de nous en Europe, j’en suis certain. Les années de vaches maigres sont désormais un lointain souvenir, à nous le bœuf aux hormones bien gras, accompagné de frites, de ketchup et d’un coca bien frais pour faire passer le tout !
Donc, le casque sur les oreilles, j’ai profité à ma façon de ce moment d’anthologie, le premier de ma courte, mais néanmoins riche
vie. J’ai fredonné les chants des virages que j’entendais, rêvé d’être parmi les supporters, faisant la ola, et j’ai exulté au coup de sifflet final, en levant mes petits poings, dans un style proche de celui du charismatique et jovial Jean-Claude Dassier qui a finalement fait des émules.
Depuis le coup de sifflet, j’ai regardé toutes les photos et vidéos inimaginables de notre titre, des festivités au stade, sur le vieux port… C’est ma façon à moi de participer à l’événement, d’être fier de ce qui se passe, même à plus de 10000km de distance.
Qui a dit loin des yeux, loin du cœur ? Où que je sois, et quoi qu’il arrive, l’OM est Marseille resteront dans le mien. Allez l’OM, l’histoire continue !