OM : Marcelo Bielsa, prochain entraîneur ?
L'Argentin a rencontré Vincent Labrune le week-end dernier. Le club olympien attend sa réponse alors que l'un de ses fidèles adjoints, Diego Reyes, était encore à Marseille, hier, en compagnie de Manuel Amoros. Récit
Z'avez pas vu Bielsa ? On le cherche partout... Depuis la fin de semaine passée et la révélation par nos confrères du 10 Sport et de RMC des contacts entre l'Argentin et l'OM, trouver l'ex-sélectionneur de l'Albiceleste (1998-2004) est devenu le nouveau jeu à la mode des journalistes français.
"El Loco" n'est pas encore olympien - il ne le sera d'ailleurs peut-être jamais -, qu'il les rend déjà fous... Il faut dire qu'en ce moment, l'ancien entraîneur de l'Athletic Bilbao n'est pas du genre à rester en place. Paris, Lyon, Marseille : au rythme d'un match par jour, le technicien sud-américain, âgé de 58 ans, a eu l'occasion d'observer les clubs de l'Hexagone depuis mercredi. Selon nos informations, il était en effet présent dans les tribunes du Parc des Princes à l'occasion de PSG-Chelsea (en Ligue des champions), le 2 avril, puis de Gerland, pour suivre OL-Juventus (en Ligue Europa), le 3.
Le lendemain, Marcelo Bielsa est descendu un peu plus au Sud pour s'installer au stade Vélodrome sans faire de bruit, aux côtés de l'un de ses adjoints, le jeune Chilien Diego Reyes, et de l'ex-Olympien Manuel Amoros.
L'avis de sa famille comptera
Si Vincent Labrune, qui a regardé OM-AC Ajaccio (3-1) dans le salon présidentiel, derrière la partie vitrée de la tribune Ganay, n'était pas assis près de lui, les deux hommes se sont en revanche retrouvés le lendemain pour un rendez-vous ultra-confidentiel. Histoire, avant tout, de discuter du projet sportif. Aperçus dans un hôtel de grand standing de la cité phocéenne, ils ont notamment évoqué les contours de la future équipe, la manière dont elle évoluerait, et la façon dont l'Argentin pourrait faire progresser les jeunes espoirs du club, domaine dans lequel il excelle.
Depuis l'éviction d'Élie Baup, le 7 décembre, VLB tente en effet d'attirer un entraîneur de renommée internationale à La Commanderie. Une mission particulièrement compliquée, compte tenu des résultats (catastrophiques) et du contexte (pesant) des dernières semaines. On ne pourra toutefois pas reprocher à l'homme de confiance de Margarita Louis-Dreyfus de ne pas essayer de viser haut.
Durant deux mois, il a multiplié les contacts avec le Portugais André Villas-Boas, avant que celui-ci n'opte finalement pour le Zénith Saint-Petersbourg, non sans être venu tâter le terrain du côté de Marseille. Le schéma est sensiblement le même aujourd'hui avec Marcelo Bielsa. Sauf qu'il est désormais acquis que l'OM ne disputera pas la Ligue des champions. Ce qui ne serait pas rédhibitoire puisque le défi proposé à l'ex-coach du Velez Sarsfield, connu pour son caractère bien trempé, serait de reconstruire sportivement le club de A à Z et de le rendre compétitif sur la durée.
Echanges de points de vue, comme de futurs collaborateurs
Après s'être entretenu avec Labrune et avoir séjourné durant une semaine dans nos frontières (selon beIN Sports, il aurait aussi assisté à Saint-Étienne-Nice à Geoffroy-Guichard dimanche), le natif de Rosario, qui avait déjà effectué un bref passage en Provence en début d'année, a disparu des radars hier. Où est donc passé l'Argentin ? Il est vraisemblablement reparti, histoire de prendre sa décision en concertation avec sa famille, pour ensuite la faire connaître à l'OM. À moins qu'il ne soit encore par là, ce satané Bielsa...
Hier, sur les coups de 14 h, son fidèle adjoint (spécialisé dans la préparation physique) est en effet apparu sur la terrasse d'une brasserie marseillaise huppée. Sur sa droite, Notre-Dame-de-la-Garde, resplendissante sous un soleil quasi-estival. Un panorama sublime que Diego Reyes, en tenue décontractée (survêtement bleu marine, T.Shirt vert et baskets), a immortalisé sur la carte mémoire de son appareil photo numérique.
La petite mousse bien fraîche que le Chilien sirotait pouvait également donner l'impression qu'il était tranquillement en vacances dans la région et qu'il participait à un déjeuner entre amis. Ce n'est bien sûr pas le cas. Car, en face de lui, se trouvait un interlocuteur un peu plus âgé : Manuel Amoros (52 ans). Et, à la gauche de celui-ci, un membre de la garde rapprochée de Vincent Labrune.
"Rien de nouveau" dans le dossier
Au menu de ce repas convivial : un plat, bien sûr, un café, cela va de soi, mais surtout des discussions, en espagnol. Hispanophone, le champion d'Europe (1984, avec les Bleus, puis 1993, avec l'OM) a passé beaucoup de temps en compagnie du Chilien ces derniers jours. Ils ont eu le temps d'échanger leur point de vue, comme de futurs collaborateurs. En cas de venue de Marcelo Bielsa, le Gardois serait en effet pressenti pour intégrer le staff olympien, tout comme Reyes, en qui l'Argentin a une entière confiance.
Si ce fidèle compagnon de route est resté dans le coin hier, il y a forcément une raison... Depuis qu'il a fait sa connaissance en 2008, "El Loco" s'appuie sur lui (en sélection du Chili, jusqu'en 2010, puis à l'Athletic Bilbao, de 2011 à 2013). Le préparateur physique au visage juvénile l'a d'abord aidé dans le visionnage des vidéos, avant de l'assister durant les séances et de tenir un rôle prépondérant dans son staff lorsqu'il était au Pays basque espagnol.
Pourquoi était-il encore à Marseille hier ? Et pourquoi partageait-il la table de Manuel Amoros et d'un salarié du club ? Les signaux renvoyés par la scène permettent-ils d'être résolument optimistes concernant l'issue des négocations ? Nul ne sait encore ce que réservent les prochains jours. Hier soir, de source proche du dossier, on affirmait qu'il n'y avait "rien de nouveau".
La balle est dans son camp
La balle est désormais dans le camp de Marcelo Bielsa, dont le profil plaît à beaucoup de supporters, à en croire les commentaires suscités sur les réseaux sociaux par sa possible arrivée. L'Argentin, à qui une proposition sportive et financière intéressante a été faite, aurait aussi d'autres contacts sérieux, émanant de sélections nationales (Paraguay et Maroc notamment).
Une chose est sûre cependant : si Vincent Labrune parvient à le convaincre, le visage de l'OM changera radicalement à la reprise...