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France - Irlande : l'analyse
jeu 19 nov 13:36
Bonjour à tous,
Quand je jette un oeil sur les notes que j'ai attribué hier soir aux Bleus (six joueurs à moins de 4), je trouve ça assez incroyable. Mais tellement justifié. Car la prestation de l'équipe de France a aussi été incroyable. Incroyable de faiblesse. Aujourd'hui que la pression est retombée, il faut bien reconnaître que le niveau de jeu affiché par les Français hier soir était accablant. Alors pendant les quinze premières minutes, c'était des deux côtés avec un niveau frisant la Promotion d'honneur (et encore). Mais après, on s'est débrouillé tout seul comme des grands pour pondre un truc d'une indigence effarante...
Comment peut-on passer à travers de cette façon ? Comment expliquer qu'on a passé notre temps à essayer de passer par les airs et à centrer (bonne idée contre des Irlandais dont le jeu de tête est le point fort) ? Comment des joueurs qui jouent la Ligue des Champions tous les ans (tous sauf Gignac) ne soient pas capables de se prendre en charge ? Et enfin, comment expliquer une telle faillite technique, tactique et mentale ? J'en parlais avec vous hier sur le blog (quand il n'était pas encore pollué par les multiposts), avant ce match les grands chantiers concernaient surtout la charnière centrale et la relation milieu-attaque.
Aujourd'hui j'ai l'impression que tout est à revoir. Même la liaison entre la défense et les milieux défensifs a été déficiente. Combien de fois les Irlandais ont-ils récupéré le ballon dans notre camp ? Combien de fois ont-ils trouvé des décalages entre ces deux lignes ? Il ne faut pas s'y tromper, sans Lloris on aurait regardé la Coupe du Monde à la télé sans les Bleus en juin prochain. Sur les deux matchs, les hommes du Trap' méritent mille fois plus la qualif' et hier soir ils se sont tout simplement fait voler par cette double main qui va faire parler pendant longtemps.
Loin de moi l'idée d'excuser ce geste ou de vouloir dédouaner l'arbitre, mais il faut aussi prendre en compte la chronologie des événements. En six minutes, il y a eu le péno refusé à Anelka, le but refusé à Govou et cette désormais fameuse main. Certes, les deux premières décisions sont justifiées, mais avec trois actions litigieuses en si peu de temps, je ne peux m'empêcher de penser que ça a inconsciemment influencé monsieur Hansson. Dans le doute... Et comme l'arbitre de touche était à 40 mètres de l'action et totalement masqué... Pour le coup, la vidéo n'aurait pas été superflue et aurait permis d'éviter une belle injustice.
Un chantier pharaonique
Je lis les commentaires depuis hier soir et je vois que les avis sont partagés entre ceux qui ont honte et les tenants du "pour toutes les fois où ça nous est arrivé de nous faire enfler". Il y a un peu des deux, mais on est les premiers à crier au scandale quand c'est en notre défaveur, alors c'est bien aussi de le noter quand ça nous avantage. Cette qualification, c'est un hold-up caractérisé et alors que je me demandais pourquoi je flippais autant hier soir au Stade de France avant le match, aujourd'hui je sais pourquoi.
Et cette fois, le staff ne pourra pas accuser le public français, qui a été constamment derrière son équipe, y compris dans les moments difficiles (c'est-à-dire pendant presque tout le match). Il n'y a rien à dire sur l'attitude du public, d'autant que les supporters irlandais étaient moins nombreux que redouté. Les Italiens nous diront que seul le résultat compte et que l'essentiel est acquis. Oui mais nous sommes français et historiquement pour nous, la manière compte aussi (et parfois même plus). Enfin, toujours est-il que les Bleus sont aujourd'hui qualifiés. Mais le travail qui s'annonce pour les six prochains mois est colossal.
Evidemment, impossible de conclure ce post sans parler de Domenech. Obligé de remplacer Escudé dès le début du match, puis de renforcer le milieu de terrain qui prenait le bouillon - et de se passer ainsi de Benzema -, le sélectionneur a semblé subir les événements. En attendant le retour de Ribéry, Tonton Raymond va devoir s'atteler à la priorité numéro 1 : trouver une équipe-type. Ca paraît dingue mais ce n'est toujours pas le cas deux ans et demi après le fiasco de l'Euro ! Le chantier s'annonce pharaonique et il est clair aujourd'hui qu'il va falloir faire des changements. Car les miracles n'arrivent qu'une fois...
Pierrot