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JEAN-CLAUDE DASSIER, le président de l’OM, entrouvre la porte aux transferts de Lucho et Heinze, l’été prochain.
Le titre quasiment envolé, Jean-Claude Dassier semble décidé à se tourner très rapidement vers la saison prochaine. Le président marseillais va d’abord sonder « avant la fin du mois » Didier Deschamps, qui peut casser, jusqu’au 15 juin, sa dernière année de contrat, moyennant trois millions d’euros. Ensuite, il se penchera en priorité sur le cas de ses deux Argentins, Heinze et Lucho, qui ne sont pas sûrs de rester.
« LE TITRE s’est-il définitivement envolé pour l’OM à Lorient (2-2), dimanche ?
– Il faut être raisonnable. Globalement, on a fait une saison plus qu’honorable. Elle a été compliquée, irrégulière, mais depuis quelques matches, on a la meilleure équipe du Championnat. Sur la saison, il n’y a pas de discussion. Lille est une très belle équipe. Il faut savoir faire un petit au revoir au titre.
– Sans regret ?
– J’ai des regrets. On avait le potentiel pour faire mieux. On a une très belle ossature, de magnifiques découvertes avec les deux frères Ayew, la confirmation que l’on ne s’est pas trompés avec Rémy, qui réalise une fin de saison exceptionnelle. Valbuena revient bien. Gignac a connu des difficultés, mais je prends les paris que sa prochaine saison sera très réussie. Devant, on a une assez belle armada. Par rapport à notre statut de quasi-meilleure défense de la saison passée, on a éprouvé des fragilités derrière. On prend un peu trop de buts depuis quelque temps.
– Didier Deschamps restera-t-il la saison prochaine ?
– Je n’ai pas d’annonce officielle de sa part, à l’heure actuelle, mais il n’y a pas de raison que je ne lui fasse pas confiance. Deschamps, ce n’est pas un souci. Il restera. J’en suis intimement convaincu. Il a la volonté de s’inscrire dans la durée avec Marseille. Je lui poserai la question avant la fin du mois. Mais il me le dira sûrement avant, de lui-même.
« Heinze parle
parfois trop
de sujets qui
ne le concernent pas »
– Nicolas Dehon, l’entraîneur des gardiens, et Guy Stephan, l’entraîneur adjoint, arrivent en fin de contrat, et ils n’ont toujours pas prolongé...
– On a un staff sportif très soudé. Je pense qu’eux aussi veulent savoir ce que va faire leur coach préféré. Comme Didier va rester, Guy et Nicolas vont rester. Antonio Pintus aussi (le préparateur physique est sous contrat jusqu’en 2012). Guy et Nicolas savent très bien l’estime que nous leur portons. Antoine Veyrat (le directeur général) les a d’ailleurs reçus.
– Quel est votre plan de bataille pour le recrutement ?
– Taiwo nous quitte (pour l’AC Milan). Il faut vite cerner celui qui va le remplacer, savoir comment Deschamps voit la défense, qui nous a donné des soucis. Il faut regarder aussi ce qui va se passer avec Lucho (sous contrat jusqu’en 2013). L’une des urgences, c’est de savoir ce qu’il veut faire. Je vais le lui demander, les yeux dans les yeux.
– L’avenir de Heinze, qui a encore un an de contrat, semble aussi très flou...
– J’ai des doutes. Comme Lucho, je ne connais pas ses intentions. Ça fait partie des urgences. Retenir un joueur contre son gré, je n’y crois pas. Il faut s’assurer de leur volonté de rester. S’ils veulent partir, il faut voir si l’on souhaite qu’ils s’en aillent, et dans quelles conditions. Tout cela se décidera en association très étroite avec Didier.
– On dit que les économies que vous réaliseriez sur leurs salaires vous faciliteraient la vie. Vrai ?
– Quand on les a embauchés, on savait qu’on avait les moyens de les payer. C’est un aspect second. Le premier, c’est leur volonté de rester. Heinze n’a pas un caractère facile. Il parle parfois trop de sujets qui ne le concernent pas, mais je lui voue un immense respect. Lucho fait une saison bien au-dessous de ses capacités et de son talent. Ça peut arriver. Il peut rester et faire une saison magnifique.
– Êtes-vous obligé de vendre pour acheter ?
– Comme nous serons en Ligue des champions, disons qu’on a besoin d’une plus-value de cinq ou six millions d’euros avant de recruter. On doit financer nos achats. On a beaucoup investi ces deux dernières saisons. Je le répète, l’équipe joue de mieux en mieux. Concernant les ventes éventuelles, je ne suis pas Madame Soleil. C’est le vendeur qui fait la loi, pas l’acheteur. Et comme le marché s’annonce stagnant...
– N’avez-vous pas intérêt à remplacer aussi des joueurs comme Hilton (en fin de contrat) ou Abriel (en juin 2012), qui ne jouent pas autant qu’ils le souhaiteraient ?
– Sans doute. C’est une analyse que Didier partage.
– D’autant que des joueurs comme Amalfitano, pour ne citer que lui, sont prêts à rejoindre l’OM...
– C’est Didier qui dira et choisira, même si on peut lui suggérer des noms. Il y a des contraintes budgétaires, des souhaits sportifs. Nous fonctionnons dans le compromis. Et ce n’est pas plus mal. L’actionnaire aura son mot à dire. On verra ce qu’il convient de faire ou d’espérer. Les cadeaux de l’actionnaire, ce n’est pas une bonne méthode. On doit se maintenir à un très haut niveau sans mettre en danger nos finances.
– Au fait, Jordan Ayew n’a plus qu’un an de contrat...
– Bien sûr, on va le prolonger. »
HERVÉ PENOT
et RAPHAËL RAYMOND