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L'ex-président olympien estime qu'un retour au club de son ancien bras droit, Jean-Pierre Bernès, est inconcevable
Pour Bernard Tapie - ici en discussion avec Robert Louis-Dreyfus en 2001 -, l'arrivée de Jean-Pierre Bernès "augmenterait la capacité de nuisance" de son ancien collaborateur, devenu entre-temps agent de joueurs et... d'entraîneurs.
Photo Florian Launette
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Hier soir, Bernard Tapie a fêté, avec un jour d'avance, la Fête des pères. Avant de recevoir les cadeaux offerts par ses petits enfants, l'ancien président de l'OM a pris quelques instants pour La Provence des Sports, afin de commenter la très dense actualité olympienne. S'il se félicite de l'arrivée prochaine de Jean-Claude Dassier, il se montre très circonspect sur un retour de Jean-Pierre Bernès.
- Que vous inspirent les derniers soubresauts que vit actuellement l'OM ?
Bernard Tapie : Pour moi, il n'y a qu'un seul changement et celui-ci concerne la présidence du club. Le départ de Pape Diouf est dommageable. Vous savez tout le bien que je pense de Pape.
- Et quelle opinion avez-vous de Jean-Claude Dassier qui devrait lui succéder à la tête du club ?
B.T. : Jean-Claude est un bon copain. À mon sens, il s'agit d'un très bon choix. Voilà un type qui a du recul, est intelligent. Il ne connaît pas le milieu du football, mais son avantage, c'est qu'il en est conscient. Il possède vraiment beaucoup de qualités.
- Sont-elles suffisantes pour devenir un bon président ?
B.T. : On verra plus tard. Rappelez-vous, Michel Denisot a vécu une belle histoire comme président du Paris Saint-Germain, tandis que celle de Charles Biétry s'est révélée une vraie catastrophe. Sur le papier, on aurait pu penser le contraire. Mais à ma connaissance, la nomination de Jean-Claude Dassier n'est pas encore faite. Je crois savoir que les choses ne sont pas aussi avancées que ce que l'on entend.
- Jean-Claude Dassier souhaite s'appuyer sur Jean-Pierre Bernès comme conseiller. Est-ce une bonne idée ?
B.T. : (Il explose de rire) Je ne peux pas y croire une seule seconde. Cela m'étonnerait vraiment que Jean-Claude prenne une telle initiative. Je souris lorsque j'entends ce genre de chose. Il a peut-être besoin de quelque chose ou de quelqu'un, mais pas de Bernès. D'autant qu'il y a déjà un directeur sportif en place, en la personne de José Anigo.
- Leur cohabitation semble difficile à imaginer, voire impossible...
B.T. : C'est complètement impossible. Je vous le répète, je ne crois pas du tout à l'arrivée de Bernès. Je connais Didier Deschamps par coeur. Il a dû baratiner Dassier. Et pourquoi ne pas faire revenir Eydelie tant qu'on y est ? En tout cas, si cette hypothèse se vérifie, cela montrerait que Deschamps et Bernès ne sont pas aussi étrangers que cela à ce que vous savez... Quant au public marseillais, il prendrait très mal un tel retour.
- Vous croyez que le temps n'a pas fait son oeuvre ?
B.T. : Mais c'est Bernès qui a trahi et tué le club ! Ce n'est pas l'affaire OM-VA ! Cela me semblait déjà bizarre qu'en tant qu'agent de joueurs, il fasse des affaires avec l'OM. Le voir débarquer comme dirigeant augmenterait sa capacité de nuisance. C'est débile. Un agent ne peut pas devenir directeur sportif d'un club. Déjà, il n'y a rien de plus incroyable qu'un imprésario représente également des entraîneurs. Là, il a Deschamps, Laurent Blanc... Il ne manquerait plus qu'il soit agent d'arbitres ! N'oubliez pas qu'il est devenu agent d'une manière irrégulière vu ses condamnations judiciaires. De là à en faire le directeur sportif de l'OM... Se séparer de Diouf et, dans la même semaine, nommer Bernès, ce serait too much. Robert n'acceptera jamais ça.
- Peut-être que l'actionnaire est mal conseillé ou fatigué...
B.T. : Mais Robert a toute sa lucidité ! Il est handicapé par la maladie, c'est vrai, mais elle ne le rend pas inopérant. Il dirige toujours ses sociétés. Je sais cela par D'Onofrio qui dirige le Standard de Liège. Robert a toute sa tête, il est capable de raisonner. Je suis certain qu'il mettra son veto. Il ne peut pas accepter. C'est de la folie !
- C'est pourtant le voeu de Dassier...
B.T. : Mais Dassier parle au nom d'un poste qu'il n'a pas encore. Il faut faire les choses dans l'ordre. Dassier, qui est un type honnête, n'a toujours pas signé son contrat. À l'intérieur de celui-ci figure l'organigramme du club : Dassier président donc, Anigo directeur sportif et Deschamps entraîneur. Il n'est pas prévu qu'il y ait deux directeurs sportifs. Encore moins un directeur sportif qui s'appellerait Bernès ! Dans ce contrat, les choses sont très précises. Dassier est très intelligent, il n'ira pas mettre le club, RLD et tous ceux qui lui font confiance, dans une mauvaise situation. L'OM doit sortir par le haut de cette crise.