fourcroy a écrit:Ce qui marque aussi, ce sont les circonstances, les matchs au déroulement exceptionnellement dramatique. France-RFA en 82 restera inoubliable pour tous ceux qui l'ont suivi. En Allemagne, j'ai au moins aussi souvent entendu parler de la finale perdue en Angleterre sur un but non valide que des trois victoires en coupe du monde. La demi-finale perdue 4-3 contre l'Italie est restée elle aussi mythique.
Désolé, mais je ne peux pas laisser passer une telle énormité. Ca m'est revenu entre-temps.
Dans la mémoire allemande, c'est la victoire de 54 contre la Hongrie de Puskás qui occupe la première place. Elle a même un nom, das Wunder von Bern. Elle a été investie symboliquement comme le renouveau de l'Allemagne après la guerre, mise en parallèle avec un autre miracle concomitant, le Wirtschaftswunder. Enfin, l'Allemagne pouvait à nouveau gagner (en l'occurrence contre toute logique sportive, la Hongrie de l'époque étant à peu près invincible - la RFA avait d'ailleurs perdu largmement contre elle plus tôt dans la compétition) et être fière d'elle-même. Je suis sûr que le correspondant allemand du minot de Zobi connaît le miracle de Berne.
Cette mise au point historique effectuée, je maintiens qu'un déroulement exceptionnellement dramatique est pour beaucoup dans l'investissement au sein de la mémoire collective. Retournements de situation improbables, match très disputé alors qu'il était perdu d'avance, sentiment d'injustice, etc. Et mis à part 54, on entend davantage parler de la finale perdue de Wembley en 66 que des victoires de 74 et de 90.